Les cours du pétrole rebondissaient dans les échanges matinaux hier en Asie, en raison d'une chasse aux bonnes affaires et de craintes sur les exportations irakiennes après le bombardement d'un oléoduc dans le nord du pays. Mais la reprise restait limitée face à un affaiblissement de la demande et au retour à la normale de la production libyenne, ont ajouté les analystes. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février gagnait 17 cents à 94,13 dollars US en milieu de matinée, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance s'appréciait de 24 cents à 107,13 dollars. "Tout le monde assure que cette année va être meilleure (que 2013), mais si on regarde de près les données économiques des pays les plus grands tels que les Etats-Unis et la Chine, (cela tend) légèrement à la baisse", a déclaré Kelly Teoh, analyste chez IG Markets à Singapour. "On a tous ces pays qui veulent augmenter leur production mais la demande se stabilise, ou plafonne, dans le meilleur des cas", a-t-elle ajouté. Les chiffres des réserves hebdomadaires de brut aux Etats-Unis, publiés vendredi, ont signalé une baisse des stocks pour le brut, un signe positif pour la demande. Les réserves de produits pétroliers, tels que l'essence, suggèrent toutefois que la demande n'est pas si vigoureuse, notent les analystes. En Libye, la production pétrolière dans le champ al-Charara (sud, 330 000 barils par jour), suspendue depuis le 28 octobre à cause d'un sit-in de la population locale, a repris avec une production de 60 000 barils par jour, a indiqué avant-hier une source officielle. Le gouvernement avait convaincu jeudi des habitants de la ville de Oubari qui protestent contre leur marginalisation et réclament une plus juste répartition des revenus pétroliers, de cesser leur mouvement de protestation. En Irak, autre gros producteur pétrolier, un oléoduc qui achemine le brut du nord de l'Irak au terminal pétrolier turc de Ceyhan (sur la Méditerranée) a été bombardé la semaine dernière, provoquant un arrêt du pompage du brut. Les oléoducs, par lesquels transitent une large portion du pétrole irakien destiné à l'exportation, sont souvent pris pour cible par les insurgés, ce qui affecte les exportations. Vendredi, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février avait cédé 1,48 dollar à 93,96 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février avait fini à 106,89 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 89 cents.