Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, est revenu, avant-hier, sur la hausse vertigineuse des prix des produits laitiers et dérivés. S'exprimant lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation du nouveau dispositif relatif à l'information du consommateur, le ministre qui assure qu'il ne s'agit que d'une "hausse périodique" d'un mois ou deux, explique cette tendance haussière par le renchérissement des prix de la poudre de lait sur le marché mondial. Par ailleurs, le ministre a assuré que le prix du lait subventionné ne sera pas revu à la hausse et que le renchérissement de ses dérivés est conjoncturel et baissera après le recul des prix des matières premières sur les marchés internationaux. "Les entreprises publiques n'ont pas augmenté et n'augmenteront pas le prix du lait et de ses dérivés en dépit de la hausse sensible des coûts de la poudre de lait sur les marchés internationaux", a rassuré le ministre à la même occasion. Le prix du lait (non subventionné) et de ses dérivés a grimpé en raison d'une hausse "sensible" du coût des matières premières à l'échelle internationale, a précisé M. Benbada, indiquant que son département a mis en garde les professionnels contre un renchérissement non proportionnel à celui des marchés internationaux. "La hausse des prix sera conjoncturelle et sera revue à la baisse après le recul des prix des matières premières sur les marchés internationaux qui ont enregistré une hausse variant entre 32 et 47 % entre septembre et décembre 2013" causée par la sécheresse qui a touché la Nouvelle-Zélande, l'un des plus grand producteurs de lait dans le monde. Tout au long de l'année, les prix de la poudre de lait sur les marchés internationaux ont enregistré une hausse sensible oscillant entre 15 et 20 %. Toutefois, entre septembre et décembre, la cadence de la hausse s'est accélérée en variant entre 32 et 47 % contrairement aux neuf premiers mois de l'année au cours desquels elle s'était chiffrée à 1 %, a indiqué le ministre. Au début de l'année, les prix de certains dérivés laitiers ont enregistré une hausse allant de 1 à 10 da. "Les prix des dérivés laitiers ne peuvent être subventionnés vu les conséquences négatives qui en découleront", a ajouté le responsable. Les perturbations enregistrées en matière de distribution du lait en sachet subventionné sont dues au non-respect par la laiterie de Boudouaou du programme de production. L'Office national interprofessionnel du lait (ONIL) dispose d'un stock suffisant pour 06 mois. Il a importé 136 000 tonnes en 2013, soit une hausse de 13 000 tonnes par rapport à 2012. Hormis les prix du lait, du lait pour nourrissons, du concentré de tomate et des haricots blancs qui ont grimpé en 2013, les coûts des autres produits alimentaires de large consommation ont baissé ou se sont stabilisés. M. Benbada a souligné la nécessité de renforcer la production locale pour réduire la facture de l'importation des produits alimentaires qui frôle les 9 milliards de dollars, indiquant que les importations des légumes secs et du lait constituent 60 % du volume des importations.
55 000 chauffages tueurs" bloqués aux frontières Sur un autre sillage, le ministre a affirmé que plus de 55 000 appareils de chauffage non conformes aux normes de sécurité sont bloqués actuellement au niveau des ports, soulignant que ces appareils locaux ou importés sont soumis à un contrôle rigoureux, conformément au décret exécutif relatif à la protection du consommateur. M. Benbada a indiqué que le principe préventif prévu dans le décret exécutif relatif à la protection du consommateur publié en avril 2013 exige un contrôle technique de ces appareils, ce qui a permis la saisie de plus de 55.000 appareils de chauffage. S'agissant du nouveau décret exécutif relatif à l'information du consommateur publié récemment dans le Journal officiel, le ministre a estimé que ce texte vise à combler le vide juridique enregistré dans ce domaine et à renforcer les mesures de contrôle et de lutte contre la fraude. "Le décret exécutif définissant les conditions et modalités d'information du consommateur s'inscrit dans le cadre du programme de modernisation du règlement national et son adaptation aux normes internationales". La loi prévoit la nécessité d'informer le consommateur des caractéristiques du produit, à travers l'étiquetage ou toute autre forme adéquate. Les professionnels doivent se plier à cette obligation. Le texte en question annule le décret exécutif n° 90-367 de 1990 portant étiquetage des produits alimentaires, amendant et complétant le décret exécutif n° 90-366 de 1990 portant étiquetage des produits ménagers non alimentaires. M. Benbada a estimé que certaines dispositions de ces deux décrets sont dépassées, comparées aux normes en vigueur à l'échelle internationale, notamment celles relatives à la télévente, l'étiquetage alimentaire, l'apposition de la mention "Halal" et la déclaration des composants allergènes. Les principales dispositions proposées dans ce nouveau cadre organisationnel visent, selon le ministre, à combler le vide juridique enregistré en matière d'information du consommateur et à renforcer les mesures de contrôle et de lutte contre la fraude, en garantissant la conformité de tous les produits et services assurés au consommateur, à travers tous le processus de commercialisation. Il vise également à assurer une concurrence loyale entre les professionnels, à faciliter le commerce international et à créer une référence des différents services de contrôle. En application de ce décret exécutif, le producteur est tenu d'apposer l'étiquetage, le mode d'emploi et les conditions de conservation du produit et toute autre information prévue dans le décret en arabe notamment, avec l'éventualité d'utiliser une ou plusieurs autres langues intelligibles pour le consommateur de manière visible, lisible et indélébile. L'étiquetage ne doit pas contenir de fausses informations concernant la qualité du produit. Le décret exécutif comprend plusieurs chapitres, relatifs notamment aux informations obligatoires de l'étiquetage des produits alimentaires et l'information du consommateur sur les produits industriels, les services et les règles appliquées aux produits proposés à la télévente, outre les informations d'étiquetage des matières premières destinées à la transformation, au conditionnement ou tout autre usage non destiné directement aux consommateurs.