Le séminaire international sur le service public à la radio et à la télévision qui s'est ouvert vendredi matin à Tizi Ouzou sous la présidence du ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, a été une très belle opportunité pour confirmer le soutien indéfectible de l'Etat au service public. En effet, l'Etat continuera de mettre en oeuvre sa politique de soutien et de développement du service public dans les médias audiovisuels, en vue de les consolider dans cette mission, a affirmé à Tizi Ouzou le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, à l'occasion à l'ouverture de ce séminaire. "Cette politique, inscrite dans le plan d'actions du gouvernement, est arrêtée en vue de consolider le service public en termes d'infrastructures, de capacités de production et de diffusion", a indiqué M. Messahel dans son allocution d'ouverture de ce séminaire de deux jours, organisé sous le thème "Valeurs, missions et expériences". Le séminaire, organisé par la Télévision et la Radio nationales, sous le thème "Service public à la radio et la télévision : valeurs, missions et expériences", constitue une opportunité pour les organisateurs d'exprimer la volonté du groupement algérien de l'audiovisuel de renforcer ce service à la veille de l'ouverture du paysage audiovisuel en Algérie. Plus explicite, le ministre a relevé que les médias de service public, radio et télévision, sont dotés, depuis l'avènement du pluralisme politique, du statut d'Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) avec des cahiers des charges "spécifiques" définissant les missions qui leur sont assignées. Et au ministre de poursuivre que "C'est dire que ces établissements disposent d'instruments juridiques correspondant aux statuts qui leur sont conférés, mais qui sont appelés à être actualisés pour être plus performants et en adéquation avec leurs missions de service public".
Concept du service public Toutefois, le ministre a fait observer qu'il reste bien entendu que les médias du service public sont le "trait d'union" entre tous les acteurs de la vie politique, économique, culturelle et sociale en Algérie dans le cadre d'une "responsabilité partagée". "Les expériences dans le monde nous renseignent que les meilleures offres en matière de programmes radiophoniques et télévisuels émanent des médias du service public, financés par des fonds publics et bénéficiant d'autorisations de programmes conséquents en matière d'équipement". Ainsi et dans le même ordre d'idées, M. Messahel a "reconnu" que l'ex-Radio Télévision algérienne (RTA), bien avant la généralisation du concept de service public au début des années 1990 et en l'absence d'un cahier des charges, "répondait déjà aux exigences de la société en matière des arts et des lettres, de la préservation du patrimoine, de divertissement, de respect de la vie privée et des droits de l'enfance". "Le contenu de l'information était, quant à lui, destiné à l'accompagnement des actions de développement du pays et à la défense des causes justes dans le monde", a-t-il ajouté. "Nous mesurons maintenant l'ampleur des efforts consentis par l'Etat et par nos aînés pour doter le pays d'un véritable service public de la radio et de la télévision en termes d'infrastructures, d'équipements et de production de programmes", a indiqué le ministre de la Communication. D'autre part, le ministre a annoncé que la télévision numérique terrestre (TNT) couvrira 95% du territoire national à l'horizon 2015, observant que le problème des fréquences ne se pose pas pour les télévisions mais pour les radios FM. Les capacités actuelles pour les chaînes de télévision peuvent aller jusqu'à 13 chaînes par satellite, a-t-il indiqué. M. Messahel a précisé, dans ce contexte, que "l'Algérie a utilisé toutes ses fréquences FM, dont la distribution est du ressort de l'Union internationale des télécommunications (UIT)", soulignant que l'Algérie est en train de négocier avec l'UIT pour avoir davantage de fréquences. Evoquant le projet de loi sur l'audiovisuel, le ministre a expliqué que celui-ci vient combler un vide juridique, en permettant à tous ceux qui répondent aux conditions d'obtention d'une autorisation d'activer dans ce secteur et de créer des chaînes de droit algérien. M. Messahel a rappelé que le "champ de l'audiovisuel appartient à l'Etat qui donne des concessions".
Formation des journalistes Par ailleurs, le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, a insisté également sur l'importance de la formation des journalistes, notamment ceux exerçant dans le secteur de l'audiovisuel, marqué par une évolution permanente et rapide des technologies de la communication. "La mise à niveau des journalistes est indispensable, afin de rendre plus performante la communication audiovisuelle qui représente un trait d'union entre les responsables et le citoyen", a expliqué M. Messahel. "Le ministère a arrêté un plan de formation, ouvert aux secteurs privé et public, qui va démarrer bientôt afin d'assurer une mise à niveau des journalistes, qui doivent être au courant des nouvelles technologies en matière d'audiovisuel, notamment, afin de relever les défis de la modernité", a-t-il affirmé. Et voilà que le ministre annonce l'organisation prochaine d'un cycle de formation de journalistes sur la relation entre la justice et la presse et sur les notions de diffamation, d'éthique et de déontologie qui aura lieu "dans les prochains jours" au profit des journalistes des médias de presse écrite et audiovisuelle. M. Messahel a réitéré, à cette occasion, que la formation dans le domaine des médias et des techniques de la communication et de l'information constitue "une priorité majeure" pour son département, indiquant que celle-ci "sera élargie, chaque fois qu'il est nécessaire, à des domaines auxquels seront appelés à intervenir les professionnels des médias". Enfin, en évoquant le plan d'action de l'Etat pour le développement du secteur, le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel a fait part aussi d''un programme de formation et de mise à niveau pluriannuel et multidisciplinaire, dont les sources de financement sont déjà identifiées", soulignant que cette formation "concerne les personnels des médias publics et privés, sans distinction de statut".