« L'Etat continuera à mettre en œuvre sa politique de soutien et de développement du service public. Cette politique, inscrite dans le plan d'action du gouvernement, est arrêtée en vue de le consolider en termes d'infrastructures, de capacités de production et de diffusion », a affirmé le ministre lors de son intervention à l'ouverture du séminaire sur le service public de la radio et de la télévision, organisé, hier, au Centre de loisirs à Tizi Ouzou. M. Messahel a précisé que la loi sur l'audiovisuel, actuellement en débat au niveau du Parlement, ne concerne pas directement les médias du service public, en l'occurrence la radio et la télévision, dans la mesure où ils disposent de leur propre cadre réglementaire définissant leur nature et leur mission. « Les médias du service public, radio et télévision, sont dotés depuis l'avènement du pluralisme politique, du statut d'établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) avec des cahiers des charges spécifiques définissant les missions qui leur sont assignées », a précisé le ministre. « Ces établissements disposent d'instruments juridiques qui correspondent aux statuts qui leur sont conférés mais qui sont appelés à être actualisés pour être plus performants et en adéquation avec leur mission de service public », a encore expliqué M. Messahel. Pour le ministre, les médias du service public sont « le trait d'union entre tous les acteurs de la vie politique, économique, culturelle et sociale dans le cadre d'une responsabilité partagée », soulignant que « les expériences dans le monde nous renseignent que les meilleurs efforts en matière de programmes radiophoniques et télévisuels émanent des médias du service public, financés par des fonds publics et bénéficiant d'autorisations de programme conséquentes en matière d'équipement ». « L'Algérie n'a pas dérogé à cette règle. » Le ministre est revenu sur le contexte du déroulement de ce séminaire « ici à Tizi Ouzou, lieu de résistance, où l'expression démocratique ne s'est jamais démentie, intervient au moment où le processus d'adoption du projet de loi relatif à l'activité audiovisuelle est engagé au niveau du Parlement. » Il a rappelé que celui-ci découle de la mise en œuvre des dispositions de la loi sur l'information, élaborée dans le cadre des réformes politiques initiées en 2011 par le président de la République, et dont la consolidation de la liberté d'expression constitue la pierre angulaire. « La loi spécifique à l'activité audiovisuelle consacre l'ouverture du champ audiovisuel à l'initiative de l'investissement privé. Elle définit sa configuration, sa régulation et son exercice. La promulgation de cette loi permettra, à travers la mise en place de l'autorité de régulation, de définir et de veiller au respect des règles d'exercice de l'activité audiovisuelle devant répondre aux exigences d'une société plurielle », a indiqué M. Messahel. Le ministre a aussi évoqué les différentes étapes ayant marqué l'évolution du secteur audiovisuel en Algérie, précisant que la notion de service public existait et était bien appliquée depuis l'ère de la Radio et Télévision algériennes (RTA). « Il faut reconnaître que bien avant la généralisation du concept de service public au début des années 1990 et en l'absence d'un cahier des charges, ce média répondait déjà aux exigences de la société en matière des arts et des lettres, de la préservation du patrimoine, de divertissement, de respect de la vie privée et des droits de l'enfance. Le contenu de l'information était destiné à l'accompagnement des actions de développement du pays et à la défense des causes justes dans le monde », a-t-il soutenu. Le ministre a tenu à rendre un vibrant hommage à tous les responsables et personnels pionniers de la Radio et Télévision algériennes, qui ont « beaucoup donné pour le développement de l'audiovisuel en Algérie ». Nouria Bourihane Formation dans le domaine de la justice Le ministère de la Communication, en collaboration avec celui de la Justice, va tenir, dans les prochains jours, une session de formation au profit des journalistes de la presse écrite et audiovisuelle. « Cette formation porte sur la relation entre la justice et la presse et sur la notion de diffamation, d'éthique et de déontologie », a souligné M. Messahel. Cycle de formation avec le Parlement Le ministère de la Communication va tenir un cycle de formation d'ici la fin du trimestre en cours avec le Parlement. « Elle permettra de mieux appréhender la relation entre la presse et le Parlement », a précisé M. Messahel, affirmant que « la formation constitue une priorité majeure » et qu'elle sera élargie, à chaque fois qu'il est nécessaire, à des domaines dans lesquels seront appelés à intervenir les professionnels des médias.