L'Allemagne pourrait connaître une croissance de 2% voire plus en 2014, à condition que les investissements redémarrent et que la situation économique de la zone euro continue de se stabiliser, a estimé le président de la puissante fédération de l'industrie (BDI). "Pour cette année, le BDI est optimiste. Il est même tout à fait possible d'atteindre (un niveau de croissance) avec un 2 devant la virgule", a déclaré Ulrich Grillo lors d'une conférence de presse. "Cela ferait environ cinq fois la croissance de 2013", a-t-il souligné, au lendemain de l'annonce d'un ralentissement de la croissance allemande à 0,4% l'an dernier. Le représentant du patronat allemand se montre ainsi plus positif que les prévisions du gouvernement allemand qui table sur une croissance de 1,7% et du Fonds monétaire international (FMI) qui attend +1,4%. Il appuie son pronostic sur le "bon" début d'année, la hausse de l'emploi et le maintien de la consommation privée. Mais, d'après Ulrich Grillo, un tel niveau de reprise ne sera atteint qu'à trois conditions. La première est une réforme complète de la transition énergétique en Allemagne vers plus d'énergies renouvelables, alors que le gouvernement doit faire d'ici Pâques des propositions sur son mode de financement. Les industriels, pour l'instant exemptés pour les plus gros consommateurs d'électricité de payer les taxes sur les énergies renouvelables, craignent de se voir davantage mis à contribution, alors que parallèlement les coûts de l'électricité augmentent. "La transition énergétique pourrait être un succès, aussi pour l'industrie allemande. Mais pour le moment, c'est le cas contraire: cela inquiète les investisseurs", a estimé Ulrich Grillo. Or, il a insisté sur la nécessité que les investissements, tant privés que publics, repartent à la hausse dans le pays en 2014, après une nouvelle année de recul en 2013, deuxième condition selon lui d'une reprise économique solide. La troisième est la poursuite de la remise sur les rails de l'économie de la zone euro, toujours en convalescence.