Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a accordé, hier à Alger, un entretien à l'APS. Dans cet entretien, le ministre a indiqué que la relance du crédit à la consommation durant la prochaine tripartite concernera l'acquisition de véhicules produits en Algérie. Ainsi, M. Benbada confirme le retour du crédit à la consommation en 2014. Toutefois, le ministre a précisé que la relance du crédit à la consommation "concernera l'achat de véhicules produits localement", ajoutant que cette mesure figurait parmi les conditions négociées lors des travaux du groupe de travail chargé de la relance des crédits à la consommation. M. Benbada a présidé le groupe de travail chargé de promouvoir et de développer la production nationale, issu de la dernière réunion de la tripartite et qui pour sa part a été scindé en cinq sous-groupes dont celui chargé de la relance du crédit à la consommation. Ce point figure parmi les mesures proposées, notamment à la faveur de l'entrée sur le marché du premier véhicule de fabrication locale en fin d'année courante, a expliqué M. Benbada ajoutant que la relance du crédit à la consommation aura lieu dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2014 ou la loi de finances 2015 car il faut d'abord amendé l'article 75 de la LFC 2009 qui a annulé ce type de crédit. Il a encore fait savoir que le groupe de travail qu'il a conduit a recensé un total de 29 actions et 106 mesures pour la mise en œuvre des propositions relatives aux cinq volets examinés, le tout étant soumis à la prochaine tripartite. Ainsi, le sous-groupe chargé de la relance des crédits à la consommation a proposé 4 opérations réalisables à travers 10 mesures notamment l'élaboration de la liste des entreprises intéressées par cette formule et la valeur des produits concernés ainsi que les modalités et conditions d'attribution de ces crédits. Des crédits d'une valeur de 300 000 à 700 000 DA ont été proposés. Le second sous-groupe, chargé de la protection de la production nationale et la promotion de l'entreprise supervisé par le ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement a préconisé 10 opérations nécessitant 54 mesures dont la réhabilitation des entreprises, le développement des structures d'appui, la généralisation du dispositif national de contrôle de la qualité, l'allègement des charges fiscales, la formation des ressources humaines, l'assainissement du marché des biens et services et la promotion du produit national, a indiqué M. Benbada. Selon le ministre encore, le sous-groupe en charge de la régulation du commerce a avancé 8 propositions liées notamment à l'amélioration du système normatif et règlementaire en vue de protéger le marché intérieur ainsi que l'organisation, le contrôle des opérations d'importation de marchandises destinées à la vente en l'état et l'arrêt des importations dans les filières menacées. Le sous-groupe promotion des exportations hors hydrocarbures a proposé de définir une stratégie nationale de promotion de ces exportations et la révision des statuts de l'agence nationale de promotion des exportations ainsi que l'amélioration de l'environnement des entreprises exportatrices. Quant à l'information économique, le sous-groupe chargé de cet aspect a recommandé notamment la mise en place d'une banque de données des entreprises habilitées à accorder les crédits à la consommation et la relance du conseil national des statistiques, a fait savoir M. Benbada. Le retour au crédit à la consommation a fait débat lors de la dernière Tripartite du 10 octobre dernier. Mais le gouvernement voulait que la rencontre soit consacrée aux questions liées à l'entreprise.
L'accord commercial préférentiel "Algérie-Tunisie" bientôt en vigueur Par ailleurs, le ministre a indiqué que l'accord commercial préférentiel entre l'Algérie et la Tunisie entrera en vigueur durant les prochaines semaines et contribuera à hisser le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays. M. Benbada a indiqué que "tous les aspects procéduraux de cet accord ont été finalisés", ajoutant que l'accord "remplacera l'accord commercial en vigueur dans le cadre de la grande zone arabe de libre-échange et nous en sommes aux dernières retouches pour que l'accord préférentiel entre en vigueur dans les prochaines semaines". Pour le ministre du Commerce, cet accord "similaire" à l'accord de partenariat avec l'UE a été négocié depuis 2006 et signé en 2008. Le ministre a indiqué que "l'annonce de l'entrée en vigueur de cet accord pourrait être faite lors de la Grande commission mixte algéro-tunisienne prévue en début février en Tunisie". En vertu de cet accord, il sera procédé à la définition de listes de produits des deux pays qui seront exonérés des taxes douanières et d'une liste comprenant des produits industrialisés algériens exonérés de taxes douanières à hauteur de 40% à leur entrée en Tunisie outre des exonérations des taxes douanières totales pour une liste de 10 à 15 produits agricoles et agroalimentaires. Le deuxième accord que comptent introduire l'Algérie et la Tunisie accorde d'importants avantages aux deux pays en termes d'échanges commerciaux en plus de ceux énoncés dans le cadre de la zone arabe de libre-échange. En 2012, la Tunisie était le deuxième client arabe de l'Algérie et le deuxième fournisseur également, mais avec un excédent de la balance commerciale en faveur de l'Algérie. Les exportations de la Tunisie vers l'Algérie avoisinaient les 407 millions de dollars en 2012 contre 1 milliard de dollars d'importations de produits algériens.