Le P-DG du groupe Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, a, une nouvelle fois, exclu la possibilité d'augmenter les tarifs de consommation d'électricité. En effet, le P-DG qui intervenait, hier, sur les ondes de la Radio nationale, a indiqué que l'augmentation des prix de l'électricité et du gaz n'était pas à l'ordre du jour, assurant que le plan de développement 2013-2017 du groupe connaît "une progression appréciable". Le premier responsable du groupe Sonelgaz a confirmé que la révision des tarifs de l'énergie électrique et du gaz n'était pas envisagée pour l'heure et ce en dépit des déficits que connaissent les entreprises de distribution du groupe. "Annuellement les entreprises du groupe enregistrent un déficit de trésorerie de près de 80 milliards de DA", a fait savoir M. Bouterfa, soulignant que ce déficit est pour l'heure couvert par le recours à des crédits bancaires, mais en définitive "l'Etat est obligé de recapitaliser régulièrement ces entreprises". La subvention de l'Etat est justifiée, selon M. Bouterfa, par la volonté des pouvoirs publics à préserver le pouvoir d'achat des ménages et le souci, par ailleurs, d'encourager l'essor des activités économiques (Industrie, services, agriculture). Au sujet de la satisfaction de la demande à court terme, le P-DG de Sonelgaz a précisé que les investissements engagés et le plan d'amélioration des performances des ouvrages de production devraient permettre de "passer" sans difficulté l'été 2014 où une pointe maximum de la demande de près de 12.500 MW est attendue. Abordant le programme des énergies renouvelables, M. Bouterfa a annoncé l'entrée en production de près de 350 MW dans le cadre de projets liés à l'énergie photovoltaïque et à l'éolienne implantés à Adrar. S'agissant du développement de ces énergies, le P-DG de Sonelgaz a souligné que les paramètres du choix de la technologie la plus efficiente et du coût de production devraient être également pris en compte, ajoutant que l'essor de ces énergies devait être soutenu par l'émergence d'une industrie nationale pour éviter l'écueil de l'importation. Concernant le plan de développement du groupe pour la période 2013-2017, M.Bouterfa a indiqué que ce plan est en route. "La plupart des contrats sont signés et les chantiers sont ouverts. A partir de 2015 une partie des grands équipements des nouvelles centrales sera progressivement réceptionnée et ce jusqu'en 2017 qui verra la mise en place d'une capacité de production de 18.000 MW" a-t-il encore précisé. Les enveloppes financières mobilisées pour ces investissements sont évaluées à près de 25.000 milliards de dinars soit près de 320 milliards de dollars, a affirmé par ailleurs M.Bouterfa. Ce dernier a souligné que les efforts d'investissement consentis par l'Etat ont connu une progression remarquable depuis le début de la décennie 2000 "en passant d'une cadence de réalisation de 150 MW/an de 1962 à 2000 à plus de 500 MW à partir de l'année 2001. "En d'autres termes, de l'année 2009 à aujourd'hui, ce sont près des deux tiers des capacités installées de production qui ont été réalisées et cette capacité sera encore doublée d'ici à 2017", a encore précisé M.Bouterfa. Pour la distribution du gaz, les chiffres sont également "significatifs", a estimé le P-DG du groupe Sonelgaz. "On faisait moins de 500 km par an avant 2000, nous en faisons 5000 km par an aujourd'hui soit dix fois plus. Nous avons un réseau de 80.000 km de distribution de gaz en Algérie et nous comptons atteindre un taux de pénétration pour le gaz naturel de près de 65%, un seuil que peu de pays peuvent prétendre atteindre" a encore ajouté M. Bouterfa. Pour rappel, la question de l'augmentation des prix de l'électricité et du gaz se pose avec acuité ces dernières années, essentiellement, avec la baisse de production algérienne en hydrocarbures. En effet, l'Algérie, dont 90% de ses revenus sont issus de la rente pétrolière peut-elle continuer à céder le prix de ses matières à des prix aussi bas ?