Le producteur français de minéraux industriels Imerys a atteint en 2013 ses objectifs, notamment de marge opérationnelle, malgré une chute prononcée de son bénéfice net et un recul de ses ventes de près de 5%, selon ses résultats publiés cette semaine. Le groupe a vu son bénéfice net reculer de 16,9% l'an dernier, à 242 millions d'euros contre 291,3 millions d'euros l'année précédente. Son chiffre d'affaires a cédé pour sa part 4,8% à 3,7 milliards d'euros, pénalisé par un effet de change très négatif de 115,9 millions d'euros. Le P-DG Gilles Michel, cité dans un communiqué, a toutefois salué la performance du groupe dans un environnement économique encore marqué par de fortes disparités et qui s'est progressivement stabilisé en Europe. Imerys a réalisé une année assez solide en termes de résultats (...) après un premier semestre assez difficile, principalement en Europe, a assuré le directeur financier Michel Delville, lors d'une conférence téléphonique. Ce qui est important est que nous avons tenu les objectifs fixés à la fin juillet à l'occasion de la publication des résultats semestriels, a-t-il souligné. La marge opérationnelle a effectivement bondi en 2013 de 12,6 à 12,9% et le bénéfice courant net (hors exceptionnel, après impôts), que le groupe prévoyait plus ou moins équivalent à celui de 2012, est légèrement supérieur à 304,2 millions d'euros (+1,2%). La différence entre le bénéfice net et le courant net s'explique notamment par des charges de 47,1 millions liées à des restructurations effectuées l'année dernière, ainsi des dépréciations d'actifs pour un montant de 32,3 millions, concernant notamment le projet d'arrêt des Ardoisières d'Angers, annoncé fin novembre, et des actifs industriels au Venezuela, que le groupe souhaite céder. Pour 2014, le groupe ne s'est pas encore fixé d'objectifs chiffrés, mais il constate que le début de l'année s'inscrit dans la continuité des tendances observées en fin d'année 2013, avec la stabilisation des niveaux d'activité en Europe, alors que l'environnement était resté porteur en Amérique du Nord. La dette du groupe est restée stable et s'est élevée à 885,4 millions d'euros au 31 décembre. Imerys dispose de ressources financières totales de 2,5 milliards d'euros, a-t-il souligné au lendemain de l'annonce du lancement de son offre publique d'achat amicale sur son concurrent américain coté AMCOL International, valorisé dans l'opération à 1,6 milliard de dollars (dette financière nette incluse). Avec un chiffre d'affaires de plus d'un milliard de dollars américains en 2013, AMCOL serait la plus grosse acquisition d'Imerys depuis quinze ans. L'entreprise est le leader mondial de la bentonite, une argile qui se caractérise par sa forte capacité de rétention de l'eau. L'OPA devrait être lancée dans les dix jours ouvrés et les deux parties espèrent finaliser l'opération dans le courant du premier semestre. M. Delville s'est voulu rassurant sur cette opération. Au niveau de la structure financière qui sera la nôtre après l'acquisition, nous serons dans des ratios tout à fait compatibles avec nos critères, a-t-il assuré. Le groupe proposera à ses actionnaires un dividende en hausse de 3,2% à 1,60 euro.