La production manufacturière chinoise a enregistré en février sa plus forte contraction depuis sept mois, selon l'indice définitif publié hier par la banque HSBC, confirmant le ralentissement de la deuxième économie mondiale. L'indice PMI des directeurs d'achat calculé par HSBC est tombé le mois dernier à 48,5 contre 49,5 en janvier. Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière, alors qu'un indice inférieur à ce seuil signale une contraction. Le chiffre définitif de HSBC est légèrement supérieur à l'indice provisoire de 48,3 diffusé le 20 février, mais il s'établit en-deçà de l'indice PMI officiel publié samedi par le gouvernement chinois, à 50,2 --au plus bas depuis huit mois. "Il y a désormais des signes évidents d'une montée des risques susceptibles de plomber la croissance économique (chinoise)", a réagi lundi Qu Hongbin, économiste de HSBC, cité dans un communiqué. Les analystes prévenaient certes que la mauvaise performance du secteur manufacturier en février était surtout le fait du Nouvel an lunaire, période de vacances prolongées durant laquelle de nombreuses usines cessent leur activité. Cependant, au-delà des facteurs saisonniers, "il y a un véritable ralentissement (de l'activité) en cours", a expliqué Julian Evans-Pritchard, analyste du cabinet Capital Economics. "Le durcissement de la politique monétaire au cours des derniers mois a probablement plombé le secteur manufacturier", et "tant que la banque centrale voudra resserrer le volume des crédits (dans le pays), l'industrie restera sous pression", a-t-il observé. La Banque populaire de Chine (PBOC) a nettement réduit depuis décembre le volume des liquidités injectées dans le système bancaire. Le gouvernement souhaite ainsi enrayer la folle envolée des prêts bancaires et crédits informels, afin de lutter contre la spéculation et les investissements peu rentables --notamment dans des secteurs industriels en surcapacité. La Chine a enregistré 7,7% de croissance économique en 2013, un chiffre stable par rapport à 2012 --année où elle avait connu sa plus faible performance en 13 ans--. Après un net ralentissement de l'économie au premier semestre 2013, Pékin avait adopté en juillet des mesures de relance, notamment fiscales: celles-ci avaient permis un sursaut de l'activité, mais qui s'est avéré momentané.
Production manufacturière en février, au plus bas depuis huit mois La croissance de la production manufacturière chinoise s'est ralentie en février pour atteindre un plus bas depuis huit mois, selon des chiffres officiels publiés samedi, qui confirment le ralentissement de la seconde économie mondiale. L'indice PMI des directeurs d'achat a atteint 50,2, soit la troisième baisse consécutive après 50,5 en janvier, 51 en décembre et 51,4 en novembre. Un chiffre supérieur à 50 correspond à une phase d'expansion et inférieur à 50 à une phase de contraction de l'activité. Cet indice marque le 17e mois consécutif de croissance de la production manufacturière mais à un rythme moins soutenu, le plus bas depuis juin quand l'indice avait atteint 50,1. La croissance de l'économie chinoise s'est ralentie pour atteindre 7,7% en 2013 et 2012, soit le niveau le plus bas depuis 1999. Selon les analystes, elle devrait encore s'affaiblir pour atteindre 7,5% cette année, soit l'objectif fixé par le gouvernement, qui entend réformer le modèle de croissance de la Chine pour donner un plus grand rôle à la consommation intérieure. Les analystes jugent toutefois que ce ralentissement en février est surtout le fait du nouvel an lunaire, plus grande période de vacances en Chine, et que l'indice PMI pourrait rebondir à 50,5 en mars. "Nous pensons que la baisse est surtout imputable aux vacances du nouvel an lunaire", estiment ainsi dans une note les économistes de la Bank of America Merril Lynch. L'indice PMI provisoire publié la semaine dernière par la banque HSBC indiquait lui aussi un ralentissement de la production manufacturière, tombée en février à un plus bas en sept mois à 48,3 contre 49,5 en janvier.