Dans le cœur et l'esprit des gens, la Crimée a été et reste une partie intégrante de la Russie, et ni le temps ni les circonstances n'ont pu ébranler cette certitude, a indiqué le président russe Vladimir Poutine. "Dans le cœur et l'esprit des gens, la Crimée a toujours été et reste une partie intégrante de la Russie. Cette certitude basée sur la vérité et la justice était inébranlable, elle est passée de génération en génération, résistant au temps et aux circonstances", a déclaré le chef de l'Etat, intervenant devant les députés de la Douma (chambre basse du Parlement russe), les membres du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe), les chefs de régions et les représentants de la société civile à l'occasion de la demande d'adhésion de la république de Crimée et de la ville de Sébastopol à la Russie. Selon le président russe, les bouleversements dramatiques de l'histoire du pays au XXe siècle ont été incapables d'entamer cette certitude populaire. La Russie et la Crimée ont signé un accord sur l'entrée de cette république autonome et de la ville de Sébastopol dans la Fédération de Russie. L'accord a été signé par le président russe Vladimir Poutine, le président du Conseil suprême de Crimée Vladimir Konstantinov, le Premier ministre de la république autonome Sergueï Aksionov et le président du conseil municipal de Sébastopol Alexeï Tchaly. M. Poutine a ajouté, lors de son intervention, que la situation qui règne en Crimée est analogue à celle de la république autoproclamée du Kosovo. Tandis que dans le cas du Kosovo, l'Occident a reconnu le droit à l'indépendance par rapport à la Serbie, il refuse ce même droit à la Crimée qui souhaite se rattacher à la Russie, a expliqué le président russe. Un changement de pouvoir s'est opéré le 22 février à Kiev. La Rada suprême (parlement ukrainien) a démis le président Viktor Ianoukovitch de ses fonctions et réformé la Constitution. Se proclamant toujours président légitime, M. Ianoukovitch a qualifié ces événements de "coup d'Etat". Plusieurs régions de l'Est et du Sud de l'Ukraine et la république autonome ukrainienne de Crimée ne reconnaissent pas les nouvelles autorités de Kiev. La Crimée a décidé de tenir un référendum sur son statut politique le 16 mars. Selon le bilan définitif, 96,77 % des personnes ayant pris part au vote se sont prononcées en faveur du rattachement de la région à la Russie en tant que sujet fédéral. Le président russe Vladimir Poutine a reconnu lundi l'indépendance de la république de Crimée. Suite aux actions entreprises par Moscou lors de la crise ukrainienne, le président Obama a décrété lundi des sanctions contre un groupe de hauts responsables russes, dont le vice-premier ministre Dmitri Rogozine chargé du complexe militaro-industriel, la présidente du Conseil de la Fédération (sénat) Valentina Matvienko, les conseillers présidentiels Vladislav Sourkov et Sergueï Glaziev, ainsi que certains députés de la Douma (chambre basse du Parlement russe). De leur côté, les chefs de la diplomatie de l'UE ont convenu d'introduire des sanctions contre les officiels russes et ukrainiens coupables de violation de l'"intégrité territoriale de l'Ukraine". Mardi, les dirigeants du Groupe des Huit ont décidé de suspendre la participation de la Russie.
Déstabilisation dirigée contre Kiev et Moscou Les actes de déstabilisation menés contre l'Ukraine visaient également la Russie et l'intégration eurasiatique, a martelé le chef de l'état russe. "Et voilà que toute une armée de commandos a été engagée. Nous comprenons bien ce qui se passe. Nous comprenons que ces actions étaient dirigées aussi bien contre l'Ukraine, que contre la Russie et l'intégration dans l'espace eurasiatique", a déclaré le chef de l'Etat, intervenant au Kremlin devant un parterre d'hommes politiques et de représentants de la société civile suite à la demande d'adhésion de la Crimée et de la ville de Sébastopol à la Russie. Selon le président russe, Moscou a toujours aspiré au dialogue et ne cesse d'inviter (l'Ukraine) à la coopération sur toutes les questions clés. Le chef de l'état a indiqué, hier aussi, que la république de Crimée doit avoir trois langues d'Etat: le russe, l'ukrainien et le tatar. "Nous respectons toutes les ethnies de Crimée. C'est leur maison commune, leur pays natal et il sera juste pour la Crimée d'adopter trois langues d'Etat: le russe, l'ukrainien et le tatar", a indiqué M. Poutine devant les parlementaires, dirigeants des régions russes et représentants de la société civile russe réunis au Kremlin. Il a rappelé, aussi, que la Russie défendra toujours les intérêts des Russes en Ukraine par des moyens politiques, diplomatiques et juridiques. "Des millions de Russes et de russophones habitent et habiteront en Ukraine, et la Russie défendra toujours leurs intérêts par des moyens politiques, diplomatiques et juridiques", a indiqué le chef de l'Etat, intervenant au Kremlin devant un parterre d'hommes politiques et de représentants de la société civile suite à la demande d'adhésion de la Crimée et de la ville de Sébastopol à la Russie. "Nous voulons l'amitié avec l'Ukraine. Nous voulons que l'Ukraine soit un Etat fort, souverain, indépendant", a dit le président russe, rappelant que Moscou et Kiev avaient une multitude de projets conjoints. Le président russe a souligné la nécessité de prendre toutes les mesures politiques et législatives nécessaires pour achever le processus de réhabilitation des Tatars de Crimée. "Il fut une période où les Tatars de Crimée, comme certains autres peuples, ont subi une injustice cruelle", a déclaré M. Poutine dans son intervention au Kremlin devant les députés des deux chambres du Parlement russe, les chefs de régions et les représentants de la société civile. "Les Tatars de Crimée sont revenus sur leur terre natale. J'estime que toutes les décisions politiques et législatives nécessaires doivent être adoptées pour achever leur processus de réhabilitation", a indiqué le président russe. Le chef de l'Etat a fait cette déclaration à l'occasion de la demande d'adhésion de la république de Crimée et de la ville de Sébastopol à la Fédération de Russie. Selon Vladimir Poutine, sur les 2,2 millions d'habitants de la péninsule, 1,5 million sont Russes et 350 000 sont des Ukrainiens considérant le russe comme leur langue maternelle. 290 000 à 300 000 personnes sont des Tatars de Crimée dont une partie considérable - et le référendum l'a montré - sont orientés vers la Russie. "La Crimée est une alliance unique en son genre de cultures et traditions de différents peuples, et c'est en cela qu'elle ressemble à la grande Russie où aucune ethnie n'a disparu et ne s'est dissoute au cours des siècles. Russes, Ukrainiens, Tatars de Crimée et les représentants d'autres peuples ont vécu et travaillé côte à côte sur le sol de cette péninsule, en préservant leurs particularismes et traditions, leur langue et leur foi", a conclu le chef de l'Etat russe. La législation russe est rentrée en vigueur hier, selon le Kremlin. "Les lois et autres normes législatives de la Fédération de Russie sont appliquées dans la république de Crimée et la ville de Sébastopol à partir de la journée de leur adhésion à la Fédération de Russie et de la formation de nouvelles entités de la fédération, si rien d'autre n'est prévu par la législation russe". Ainsi la période de transition dans le processus de rattachement de la Crimée à la Russie prendra fin le 1er janvier 2015, et ce conformément à l'accord signé hier. Et d'ajouter que durant cette période seront réglées les questions liées au service militaire ainsi qu'à l'intégration des nouveaux sujets fédéraux dans les systèmes économique, financier, juridique et de crédit de Russie ainsi que dans l'organisation du pouvoir.