La Corée du Nord a procédé hier aux tirs d'essai de 30 missiles à courte portée vers la mer, a annoncé un porte-parole de l'Etat-Major interarmes sud-coréen et l'agence sud-coréenne Yonhap, les derniers d'une série effectués par Pyongyang, dénoncés par Séoul et Washington. Les missiles ont été tirés entre 04H00 et 06H10 locales (entre 19H00 et 21h10 GMT) depuis la côte orientale nord-coréenne vers la mer du Japon, a précisé le porte-parole. Yonhap a ajouté que les missiles avaient probablement volé environ 60 kilomètres. La Corée du Sud a demandé instamment lundi dernier à la Corée du Nord de stopper ses essais provocateurs de missiles et de fusées potentiellement dangereux au lendemain du lancement par Pyongyang le dimanche 16 mars de 25 missiles vers la mer du Japon. Depuis fin février, Pyongyang a procédé à plusieurs tirs de missiles, de courte portée. Ces tirs ne devraient cependant pas provoquer une brusque montée des tensions sur la péninsule coréenne, les experts estimant que ces gestes visent surtout à souligner l'exaspération de Pyongyang envers les manœuvres militaires conjointes des Etats-Unis et de la Corée du Sud. Ces manœuvres, annuelles, ont débuté le 25 février et se poursuivent jusqu'en avril. Le Nord devrait stopper les actions qui causent des tensions sur le plan militaire et agacent ses voisins, a déclaré lundi à la presse le porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense Kim Min-Seok. Des actions provocatrices menées sans aucune notification préalable peuvent mettre gravement en danger les bateaux et les avions passant dans la région, a-t-il ajouté. Le Département d'Etat américain a également demandé à Pyongyang qu'il s'abstienne d'actions provocatrices qui aggravent les tensions. Pékin avait exprimé son inquiétude en début de mois après que la Corée du Nord eut tiré un missile d'essai dans le couloir aérien d'un appareil chinois. Pyongyang critique régulièrement les exercices navals conjoints américano-sud-coréens à sa frontière sud comme des répétitions en vue d'une invasion de son territoire. Seoul et Washington affirment que ces exercices sont purement défensifs. Des exercices de débarquement amphibie américano-sud-coréens, baptisés Ssang Yong (Dragons jumeaux), compteront cette année parmi les plus ambitieux jamais réalisés par les deux alliés, selon la presse locale. Ils se tiendront entre le 27 mars et le 7 avril sur la côte sud-est de la Corée du Sud et mobiliseront 7 500 soldats d'infanterie de marine, 2 000 membres des forces navales. La puissante Commission nord-coréenne de défense nationale a menacé de faire une nouvelle démonstration de sa force de dissuasion nucléaire en raison, selon elle, de l'hostilité américaine. Le ministère de la Défense sud-coréen a cependant affirmé qu'il n'y avait aucun signe d'un essai nucléaire imminent de la Corée du Nord qui a procédé à trois essais en 2006, 2009 et 2013. Les tirs nord-coréens de vendredi sont intervenus après l'annonce d'une réunion la semaine prochaine entre la présidente de Corée du Sud, le Premier ministre japonais et le président des Etats-Unis, en marge d'une conférence internationale sur le nucléaire aux Pays-Bas. Selon le ministère sud-coréen des Affaires étrangères, le programme nucléaire nord-coréen et le problème de la non-prolifération nucléaire y seront évoqués. Après des mois de fortes tensions à l'hiver 2012 et au printemps 2013, les relations entre Séoul et Pyongyang sont entrées dans une phase de calme relatif, qui s'est traduit le mois dernier par la réunion de familles séparées par la guerre de Corée (1950-1953), les premières depuis trois ans.