Le Conseil National des Enseignants du Supérieur a appelé, hier, l'ensemble des enseignants du supérieur à observer trois journées de protestation avec arrêt de travail. Ces journées auront lieu, selon le communiqué du conseil, les 20, 21 et 22 du mois courant. Dans le communiqué en question, le CNES rappelle que le combat pour le statut particulier date de plus d'une décennie, et occupait une place de choix dans la plate-forme nationale de revendications. C'est pourquoi, d'ailleurs, il est devenu aujourd'hui "une revendication stratégique non seulement à cause de la détérioration des conditions socio-professionnelles des enseignants mais aussi en raison de l'obstination des pouvoirs publics à subordonner toute valorisation salariale à la promulgation dudit statut particulier", précise le communiqué. Faisant un flash-back sur le cheminement du combat pour le statut particulier, le CNES rappelle son engagement, depuis un peu plus de deux années, pour la préparation de l'avant-projet du statut particulier de l'enseignant-chercheur. Dans ce même ordre d'idées, le conseil met en exergue le couronnement de cet effort par "l'élaboration d'un document englobant tous les volets relatifs aux tâches de l'enseignant-chercheur mais qui demeure toutefois incomplet tant que le volet salaire n'est pas tranché". Pour le Conseil National des Enseignants du Supérieur, la nouvelle grille nationale des salaires de la Fonction publique a été concoctée à l'insu des véritables partenaires sociaux dans le secteur de la Fonction publique en général. De surcroît, la grille en question n'a pas été à la hauteur des aspirations des enseignants malgré une valorisation palpable du salaire de base car, pour le CNES, il s'agit d'une revalorisation faite "au détriment de deux importantes indemnités (ISS et ICR) acquises et valorisées au prix d'un long combat". Dans ce communiqué, et après ce court rappel sur le sentier combatif de l'organisation, le conseil a appelé l'ensemble des enseignants du supérieur à conjuguer tous les efforts à l'unisson et dans un seul objectif, celui de "contraindre les pouvoirs publics à honorer leurs engagements envers les enseignants universitaires". Pour le conseil, il s'agit d'un moment décisif dans son combat pour défendre le métier de l'enseignant à l'université, et pouvoir ainsi contribuer à sauver, d'une part, l'université de "la douloureuse hémorragie de cadres vers d'autres secteurs" et, d'autre part, éviter à l'économie du pays de continuer à subir "un exil forcé de sa seule véritable richesse, sa ressource humaine". Pour finir, le Conseil National des Enseignants du Supérieur a mis l'accent sur l'espoir qu'il faut garder pour arracher un salaire à la hauteur des aspirations de l'enseignant-chercheur. Ceci dit, le communiqué appelle à une large mobilisation afin d'arracher "un régime indemnitaire conséquent et réparer l'injustice commise" envers les enseignants universitaires.