Le torchon continue de brûler au sein du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes). Le conflit interne opposant la coordination nationale, composée essentiellement d'enseignants grévistes, et le bureau national va, selon toute vraisemblance, perdurer. D'ailleurs, une pétition des adhérents des sections Cnes circule actuellement. Les signataires affirment le retrait de confiance «à l'ex-coordonnateur national du Cnes, M.Boukaroura Ali et à ce qui reste des membres du bureau national du Cnes». Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, «les enseignants universitaires adhérents aux sections Cnes», s'indignent du fait qu'en 2007, «soit plus de 17 années après la Constitution de 1989 qui libère la représentation syndicale, certains s'entêtent à se considérer comme nos représentants alors que nous le refusons car nous les trouvons très loin de l'image que nous avons du militant syndical qui s'est toujours battu pour la dignité de l'enseignant et qui refuse d'être complice de l'administration pour casser toute lutte». Il faut souligner que ces remous interviennent à quelques semaines seulement de la tenue du congrès national du Conseil national des enseignants du supérieur, qui aura lieu les 25, 26 et 27 du mois en cours. Il y a lieu de se demander ici si le syndicat des enseignants du supérieur existerait au-delà de cette date, et s'il n'est pas menacé d'implosion. D'autant plus que les enseignants eux-mêmes semblent dispersés. Déjà, actuellement, le Cnes ne compte que 8000 adhérents sur 25.000 enseignants universitaires en exercice dans les universités algériennes. Aussi, avec le vent de la discorde conjugué à l'esprit de division qui règne, d'ores et déjà, au sein du Cnes, certains s'interrogent même, et à juste titre d'ailleurs, sur ce qui reste comme crédibilité à ce syndicat. En outre, comme pour «souder les rangs du Cnes», les membres du bureau national, dans leurs différentes déclarations faites à la presse, ne cessent d'appeler au dialogue. Toutefois, sur le plan décisionnel, le divorce semble à jamais consommé. La preuve, la Coordination nationale continue à réfuter les promesses du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, selon lesquelles les revendications des enseignants seront incessamment satisfaites. Néanmoins, ces garanties semblent renvoyées aux calendes grecques. C'est pourquoi, la Coordination nationale appelle à un mouvement de protestation de trois jours, avec arrêt de travail, et ce, durant les journées des 13, 14 et 15 mars courant.