Les candidats et leurs représentants à l'élection présidentielle du 17 avril ont continué à parcourir le pays, au troisième jour de leur campagne, où chacun tente de convaincre l'électeur à travers différents arguments, de choisir son programme. Le prochain mandat présidentiel constituera "une transition vers une ère nouvelle et vers une nouvelle génération", a affirmé mardi à Laghouat Abdelaziz Belkhadem, représentant du candidat indépendant à la présidentielle du 17 avril prochain, Abdelaziz Bouteflika. Animant un meeting à la salle omnisport Dadda-Benyounès, au troisième jour de la campagne électorale, M. Belkhadem a indiqué que cette transition "renforcera la pratique démocratique, conformément aux exigences et attentes du citoyen et des libertés individuelles et collectives". "Cette prochaine étape consolidera le principe de la séparation des pouvoirs, étendra les prérogatives des assemblées élues, locales et nationales, et consacrera l'autorité de contrôle à tous les niveaux", a précisé l'orateur devant son auditoire, avant d'appeler à la conjugaison des efforts pour lutter contre la corruption dans ses diverses formes, en laissant les dossiers en la matière suivre naturellement leur cheminement judiciaire. Motivant son soutien au candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika par "la politique courageuse adoptée par ce dernier, notamment la réconciliation nationale, ainsi que pour son expérience et sa clairvoyance", M. Belkhadem a appelé à "considérer l'Etat en terme d'institutions et non de personnes". L'intervenant a, en outre, évoqué les acquis concrétisés durant les précédents mandats, notamment le retour de la stabilité, l'impulsion de l'économie nationale et le recouvrement par l'Algérie de sa place sur la scène internationale", avant de rassurer sur l'état de santé du candidat Bouteflika qui, a-t-il dit, "jouit des pleines capacités de gestion des affaires de l'Etat, d'étude des dossiers et de prise de décisions". En réponse, par ailleurs, à ceux qui appellent au boycott, M. Belkhadem a dit que "le refus d'aller voter signifierait rester sans président", avant de les inviter "à respecter les règles de la démocratie et à se soumettre au choix du peuple". Il a appelé, dans le même contexte, à veiller à l'unité du peuple, mettant en garde contre les évènements se produisant dans des pays voisins. Dans un autre meeting de campagne animé dans l'après-midi à la salle de cinéma Sidi-Okba à Aflou (110 km de Laghouat), Belkhadem a invité les citoyens à aller massivement aux urnes le jour "j" pour "consolider la stabilité et garantir la poursuite de l'action de développement". De son côté, le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a appelé à Ouargla à la "moralisation" de la vie politique et publique de manière à "redonner au peuple algérien confiance en ses élus et ses gouvernants". "La confiance des Algériens envers ceux qui les gouvernent ne peut être recouvrée que par la moralisation de la vie politique et publique ainsi que par l'instauration d'une justice sociale où l'impunité sera bannie", a-t-il soutenu. A cet égard, il a exigé "au nom de la loi que tous ceux qui ont détourné les biens et deniers publics soient jugés et rendent compte", avançant qu'il s'agit du "seul moyen crédible qui puisse rétablir la confiance du peuple". M. Touati a exhorté, à cet effet, le peuple algérien à "provoquer" le changement par l'urne "même s'il faut voter à blanc", car, a-t-il estimé, "les Algériens sont en mesure de relever le défi au même titre que leurs aînés qui avaient combattu et vaincu la France coloniale". Le candidat à la présidentielle du 17 avril prochain, Ali Benflis, a proposé à El Oued de mettre en place un ministère des Affaires domaniales capable de gérer la propriété relevant du domaine public (incessible) et la propriété privée. "Je préconise de créer un ministère des Affaires domaniales indépendant du ministère des Finances pour réglementer le domaine, notamment dans les régions où il est géré par le droit coutumier, comme El Oued", a-t-il souligné lors de son meeting à la salle de théâtre du centre culturel de cette ville. Le candidat à la plus haute fonction de l'Etat a estimé que la gestion du domaine est tellement complexe qu'elle nécessite l'implication d'experts et de spécialistes en mesure de corriger les erreurs. Dans le volet économique, M. Benflis a regretté l'existence d'obstacles à la création de nouvelles usines qui pourraient absorber le chômage, tout en reconnaissant l'existence de zones industrielles dans la région. Face à des centaines de jeunes qui occupaient les deux niveaux de la salle de théâtre, le candidat Benflis a affirmé qu'il lancera un nouveau dispositif en faveur des sans-emploi qui leur accordera un revenu national minimum. "Ce revenu garantira au jeune une couverture sanitaire et sociale ainsi qu'une formation professionnelle jusqu'à ce que nous lui assurions un travail, mais si le chômeur refuse ce qu'on lui propose, il perdra le droit à ce revenu", a-t-il expliqué au milieu d'exhortations approbatrices. Le postulant à la magistrature suprême a remis en cause les statistiques relatives au taux de chômage, indiquant qu'"il ne peut être fiable en l'absence d'organismes indépendants" habilités à fournir des chiffres. Par ailleurs, Ali Benflis s'est engagé à adopter le système de "concertation et de consultation a priori" dans la gestion mais particulièrement dans l'élaboration des textes de loi, citant l'exemple de la loi sur les associations qui a été élaborée et adoptée mais contestée. M. Benflis a appelé encore une fois les électeurs et la population d'El Oued à aller voter "massivement", "pacifiquement" et "surveiller" les urnes, car, selon lui, "la crise de l'Algérie connaîtra son épilogue le 17 avril" en apportant des solutions réelles "qui ne viendront pas par la fraude", a-t-il ajouté.
Meetings électoraux sans grande rupture thématique Les meetings électoraux se poursuivent pour la troisième journée consécutive sans grande rupture thématique, levant ainsi le voile sur la stratégie de communication des candidats. La stabilité argumentaire qui a marqué les premiers jours laisse croire que les candidats et leurs représentants, conscients de la course de fond à mener, entendent répartir leur effort discursif sur toute la durée de la campagne en segmentant leurs messages avec pour objectif d'assurer la meilleure transmission possible. En ce troisième jour, en effet, les grands thèmes développés sont les mêmes qui ont caractérisé le début de la campagne. Outre l'appel à un vote massif, point commun à tous les candidats, les prétendants à la présidence sont restés sur leur argumentaire électoral: mises en garde contre les périls qui menacent la stabilité et bilans des quinquennats, révision constitutionnelle dans le sens d'une réelle ouverture, lutte contre le chômage, justice sociale et changement radical. Pour les représentants du candidat Bouteflika, deux principaux axes caractérisent leur discours de campagne. La stabilité, "œuvre principale du candidat à travers la réconciliation nationale", segment développé particulièrement par les responsables du Tajamoua Amel el-Jazaïr (TAJ) et du Mouvement populaire algérien (MPA), Amar Ghoul et Amara Benyounes, et une projection sur l'avenir avec tous les projets attendus, prise en charge par MM. Sellal et Belkhadem en attendant l'entrée en lice de M. Ouayahia. Ainsi mardi à Saïda, Ghoul et Benyounes ont répété le même message que dans les meetings déjà organisés dans d'autres wilayas. "L'Algérie, avec l'aide de Dieu, de Bouteflika et de l'Armée nationale, a retrouvé sa stabilité et la sécurité après une décennie de violence et d'effusion de sang", ont-il indiqué, fustigent au passage, les partis qui appellent au boycott, qualifiés de "partisans de la division". Abdelmalek Sellal s'est chargé, lui, depuis Bordj Bou Arréridj de rappeler les réalisations entre 2000-2010, soulignant, qu'en matière de logements, l'Etat a livré 1,9 million unités en attendant d'autres programmes avec un "quota important" réservé aux jeunes. Chargé aussi de promouvoir le volet politique, M. Sellal est revenu sur le projet de ''renouveau national'', qui devrait "consacrer l'Etat de droit garantissant tous les droits des citoyens", et sur le projet de révision de la Constitution "visant à élargir les prérogatives des élus du peuple" et "renforcer les mécanismes de contrôle". Le candidat Ali Benflis reste, pour sa part, concentré sur les libertés à accorder aux citoyens, contenues dans son programme. Sachant la sensibilité que recouvre le dossier de la corruption, il évoque ce sujet à Ouargla en s'engageant à "revoir le dispositif législatif pour mieux lutter contre ce phénomène". Sa solution, un ''texte plus répressif'' voire une révision de la loi car elle met, estime-t-il, "sur un même pied d'égalité celui qui prend un dinar et celui qui prend des milliards''. Louisa Hanoune, candidate du Parti des Travailleurs (PT) continue à charpenter son discours autour des prérequis à réunir ensemble pour préserver la souveraineté nationale, fermer les portes à tout tentative d'immixtion dans les affaires internes de l'Algérie et consolider les acquis de l'Etat national. A Chlef, elle a dit, avant-hier, militer pour une "dynamique politique nouvelle qui donnerait naissance à une nouvelle ère, qualifiée de 2ème République. Enfin, le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a appelé, de son côté, depuis Ouargla à la "moralisation" de la vie politique et publique de manière à "redonner au peuple confiance en ses élus et ses gouvernants". Pour lui, une confiance retrouvée passerait par une impérative "moralisation de la vie politique et publique ainsi que par l'instauration d'une justice sociale".
La guerre des affiches fait rage Portraits de candidats vandalisés, des affiches d'autres candidats grimés, la campagne électorale débute avec singularité dans la wilaya de Blida où la guerre des portraits fait rage entre les représentants des six candidats au scrutin présidentiel du 17 avril prochain. Si les affiches des candidats Abdelaziz Bouteflika, et à un degré moindre MM. Ali Benflis, et Abdelaziz Belaid, sont visibles sur l'ensemble des espaces qui leur sont réservés, les affiches de Louisa Hanoune occupent non seulement l'espace réservé, mais également celui destiné à Moussa Touati (FNA) et Ali Fawzi Rebaine (Ahd 54), totalement absents de la scène de cette chorégraphie urbaine. ''Nous avons accusé du retard dans le lancement de la campagne'', se sont contentés d'affirmer des militants du FNA. Le candidat Rebaine ne dispose pas d'une permanence dans la wilaya de Blida. A Bab Ezzaïr, Bab Ezzaouia et Bab Errahba, au centre-ville de Blida, les panneaux d'affichage sont conquis par les candidats Bouteflika, Benflis, Belaid et Mme Hanoune sur les six en lice pour ce scrutin. ''On a l'impression que la ville de Blida s'apprête à vivre une échéance électorale particulière avec seulement quatre candidats'', ont commenté plusieurs habitants. Même constat au niveau des quartiers du ''19 Juin'', ''les Bananiers'', ''Haï Ramoul'', ''Les Rosiers''. A Ouled Yaiche et Beni Mered, la candidate du Parti des travailleurs (PT) ''prend largement le dessus'' sur les autres prétendants à cette présidentielle. Les portraits de Mme Hanoune ont envahi la moitié des panneaux, profitant des espaces laissés vacants par MM. Touati et Rebaine, alors qu'à Soumaa (est de Blida), certains panneaux d'affichage demeurent totalement inoccupés au troisième jour de cette campagne électorale. Une grande partie des portraits des candidats a été déchirée, sinon enlevée dans la plupart des quartiers du centre-ville de Blida et dans d'autres quartiers. Aucun candidat n'a échappé à cette prédation, notamment à Ouled Yaich, Beni Mered. Les représentants des candidats dans la wilaya de Blida, qui qualifient de ''condamnables'' ces actes de dégradation, affirment ''remplacer par de nouveaux portraits ceux détruits par ces agissements malveillants, car il s'agit de marquer la présence de notre candidat de façon permanente sur ces espaces'', indique M. Chabou Abderrazak, responsable de la permanence de M. Benflis.