Les candidats ont appelé, lors de la 7ème journée de la compagne électorale à préserver l'unité nationale et à une participation massive au scrutin du 17 avril. Depuis Djelfa, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Abdelkader Bensalah, représentant du candidat Abdelaziz Bouteflika, a souligné que le rendez-vous du 17 avril "n'est pas ordinaire, puisque le peuple algérien aura à choisir l'homme qui va diriger le pays pour consolider la stabilité et le développement économique''. Abdelaziz Belkhadem, représentant également le candidat Bouteflika, s'est, quant à lui, adressé aux jeunes au cours de ces trois meetings animés dans la wilaya de Médéa, les appelant "à ne pas rester en marge du processus d'édification du pays, en y prenant une part active, à travers leur voix". Il a également appelé les citoyens à se déplacer "en force" le jour du scrutin afin de "choisir en toute liberté et conscience" le candidat qu'ils estiment être en mesure de mener le pays vers le progrès". L'autre représentant du candidat Bouteflika, Ahmed Ouyahia est revenu, depuis Sidi Bel-Abbès, où il a animé un meeting, sur l'amendement de la Constitution, dont l'objectif, a-t-il souligné, est de "parachever le processus démocratique et renforcer les institutions". M. Ouyahia a, d'autre part, critiqué ceux qui appellent à des "phases de transition", soulignant que "leur ère est révolue". "Il faut laisser le verdict aux urnes", a poursuivi M. Ouyahia qui a aussi fustigé les partisans du boycott, estimant que "le choix de la rue n'apporte que détresse". De son côté, le président du Front national algérien (FNA) Moussa Touati a, dans cette optique, appelé à Ain Beida (Oum El Bouaghi) à placer l'Algérie au-dessus de toute considération et de rester vigilants face à ceux qui tendent à "préserver des intérêts partisans de parties connues pour leur hostilité au pays". Lors de son meeting, M. Touati a souligné "l'obligation de rester fidèles aux chouhada de la Révolution et de préserver le pays de toutes les visées", ajoutant que par ses richesses, l'Algérie "fait toujours l'objet de convoitises de la part du colonialisme des temps modernes". Il a, par ailleurs, exhorté les participants à son meeting à aller "voter massivement le jour du scrutin, même à bulletin blanc". "Le boycott, estime-t-il, ouvre la voie aux diversions et aux aventures". La candidate du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune, s'est déclarée, pour sa part, samedi depuis Batna, contre une "Algérie émiettée", s'élevant contre le "régionalisme" qui, a-t-elle dit, "menace de diviser le pays". Les "pratiques régionalistes menacent le pays et seuls les cercles de la mafia et les multinationales tirent profit d'une telle situation qui met en danger son unité", a encore dit Mme Hanoune. Elle a mis en garde contre les "tentatives des multinationales de semer la scission dans le sud du pays", accusant des "forces manipulatrices" d'être à l'origine des troubles comme à Ghardaïa. Elle a enfin appelé ses partisans à empêcher la "confiscation" de leurs voix et à "faire barrage à ceux qui tendent à perpétuer le statu quo". Le candidat indépendant, Ali Benflis était, lui, à Tizi-Ouzou pour parler de Tamazight au sujet duquel il s'est engagé à donner la place qui sied. ''Je m'engage devant vous à régler définitivement la question de l'identité amazighe et donner à la langue la place qui lui sied'', a-t-il affirmé lors d'un meeting, soulignant que ''l'Algérie doit se réconcilier avec elle-même, avec sa culture et son patrimoine". Selon lui, cela se fera par la "promotion de tout le patrimoine amazigh, l'introduction de l'enseignement de Tamazight dans tous les cycles, ainsi que son inscription dans l'examen du baccalauréat". "Il se fera aussi, a-t-il ajouté, par l'ouverture de centres de formation de formateurs de cette langue, afin de permettre l'épanouissement de toute une région".
Une importante phase de la campagne électorale La campagne électorale devrait rebondir durant sa deuxième semaine et les six candidats vont aller ''au charbon'' pour convaincre les électeurs de voter pour leur programme. Ali Benflis, Louisa Hanoune, Ali Fawzi Rebaïne, Abdelaziz Belaïd, Moussa Touati, Abdelaziz Bouteflika et ses représentants ont terminé comme à l'entraînement la première phase de cette campagne électorale, assimilée à ''un round d'observation''. ''La continuité de l'Etat ne peut être assurée que par la neutralité de l'administration" (Benflis), "Je vous propose une reconstruction globale du pays fondée sur de nouvelles institutions" (Hanoune), "Je vous promets que je veillerai à faire de l'Algérie le Japon de l'Afrique (Belaïd), "l'Algérie se trouve aujourd'hui à la croisée des chemins, mais elle a les capacités de se hisser au rang des grandes nations" (Sellal), sont autant de déclarations illustrant cette thèse. Après avoir fait durant cette première semaine des constats sur la situation sociale et économique du pays, exprimé leurs positions sur le système politique, expliqué les conjonctures sécuritaires notamment sur les frontières, les candidats devront maintenant dépasser le stade des "généralités". Ils sont appelés à décortiquer leurs programmes en abordant des sujets plus "attractifs" pour le simple citoyen, résume un observateur. "C'est plus facile de constater que de donner des solutions aux problèmes quotidiens du citoyen. L'Algérien est à la recherche de garanties de stabilité et de prospérité notamment pour les jeunes harcelés par d'innombrables fléaux sociaux, et qui ne cherchent qu'un logement et un poste de travail pour se stabiliser dans leur pays", a déclaré à l'APS Abdelkader Boulardjem (45 ans), cadre dans une société financière algéro-européenne. Selon lui, les Algériens veulent ''des propositions concrètes'' aux problèmes de logement, de l'emploi, de l'enseignement, de la santé, ainsi que les projets des candidats visant la diversification des ressources financières du pays hors hydrocarbures, pour éviter les répercussions d'éventuels "chocs" du prix de l'or noir. "Durant la première semaine de la campagne électorale, la majorité des candidats ont versé dans le populisme en avançant parfois des constats alarmistes et superficiels et en jouant surtout sur la fibre citoyenne des Algériens. Nous attendons maintenant leurs projets de réformes économiques, leurs stratégies pour une Algérie meilleure", a ajouté Boulardjem, expert en Capital Investissement. Abondant dans le même sens, Amine (19 ans), étudiant en Management, qui votera pour la première fois, estime que le début de la campagne électorale n'a pas suscité un grand intérêt, vu que les candidats ont utilisé, selon lui, le "même langage" pour faire campagne. "Je n'ai pas encore assisté à des meetings, mais d'après ce que j'ai regardé à la télé, les candidats usent surtout de slogans électoraux. En tant que jeunes, nous voulons avoir des clarifications sur leurs programmes à même de répondre aux attentes des Algériens", explique-t-il. La presse nationale qui couvre le scrutin présidentiel confirme, elle aussi, cette vision, à l'instar du quotidien El Watan (privé) qui a ouvert son édition de vendredi avec ''La campagne électorale tourne en rond". La deuxième semaine de cette campagne électorale est importante pour sortir les grands thèmes électoraux, avant d'aborder le dernier virage, une troisième semaine "décisive" où les candidats useront certainement de leurs ultimes ''jokers'' pour convaincre les électeurs et gagner leurs voix le 17 avril.
Le changement et la lutte contre l'exclusion mis en exergue par les candidats Le changement et la lutte contre l'exclusion ont été mis en exergue samedi par les candidats et leurs représentants pour l'élection présidentielle du 17 avril, au septième jour de la campagne. Le candidat indépendant, Ali Benflis, s'est déclaré pour l'ouverture du champ politique à tous les courants sans exclusion, lors d'un meeting à Bouira. "La crise que vit l'Algérie depuis 25 ans a pour cause l'exclusion d'une partie du peuple algérien de l'activité politique", a-t-il estimé, en déclarant que lui, il appartenait "au courant nationaliste, mais aussi démocratique et islamiste". Benflis a ajouté que le pays "se débat dans une crise multidimensionnelle" mais elle est, en premier lieu, politique "parce qu'on a exclu une partie du peuple algérien de l'activité politique", a-t-il dit. Selon lui, le pays connaît, également, une crise économique à cause de la "dilapidation des deniers publics, la corruption et le mauvais choix des politiques économiques". Il a réitéré, à cet égard, son engagement à revoir les textes de lutte contre la corruption, sollicitant le peuple à "l'aider à apporter le changement", qui sera, a-t-il souligné, "pacifique, ne portant atteinte ni au pays ni au peuple". Le septième jour de la campagne électorale a été également marqué par l'appel à la préservation de l'unité nationale. A cet effet, le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a appelé, à Ain Beida (Oum El Bouaghi), à placer l'Algérie au-dessus de toute considération et de rester vigilants face à ceux qui tendent à "préserver des intérêts de parties connues pour leur hostilité au pays". Il a souligné, lors d'un meeting, "l'obligation de rester fidèles aux chouhada de la Révolution et de préserver le pays de toutes les visées", ajoutant que par ses richesses, l'Algérie "fait toujours l'objet de convoitises de la part du colonialisme des temps modernes". Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Abdelkader Bensalah, représentant du candidat Abdelaziz Bouteflika, a souligné à Djelfa que le rendez-vous du 17 avril "n'est pas ordinaire, puisque le peuple algérien aura à choisir l'homme qui va diriger le pays pour consolider la stabilité et le développement économique''. La jeunesse dans la politique, le code de la famille et l'équilibre régional ont été également évoqués par les candidats à la clôture de la première semaine de la campagne. D'autre part, Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat Bouteflika, a affirmé à Oran que les droits de la femme acquis grâce à la politique du président sortant seront "renforcés davantage" durant les cinq prochaines années, si le peuple choisirait le président Bouteflika le 17 avril. "C'est grâce au président Bouteflika que la femme jouit aujourd'hui de ses droits et joue un rôle primordial dans la vie politique et au sein de la société", a-t-il dit. Pour sa part, le candidat du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, a indiqué à Adrar qu'il était temps que "le Sahara algérien retrouve sa véritable place", eu égard à ses immenses richesses naturelles "qui font vivre tout le pays". Pour le candidat, la région du Sahara, qui représente "l'avenir du pays", était "très marginalisée" dans le processus du développement national, expliquant, à ce sujet, que son programme électoral prône, notamment, de mettre fin au "flagrant déséquilibre" en matière de répartition des richesses. Pour expliquer ce qu'il a appelé "l'isolement" du Sud, M. Belaïd a évoqué les politiques d'emploi et de logement suivies dans cette région, qu'il a qualifiées d'échec", assurant que son programme électoral comportait un grand chapitre y afférent.