Le premier prix d'architecture 2013 a été décerné, hier à Alger, à l'architecte agréé Yacine Fardeheb, pour le plan de réalisation d'un centre des études Andalouses dans la commune de Mansourah, située à Tlemcen, et ce lors d'une cérémonie de remise du prix d'architecture et d'urbanisme. Le deuxième prix est revenu à Mohamed Salah Boumehra qui a réalisé le plan du siège de la Banque d'Algérie à Guelma, et le troisième prix est revenu à Mohamed Bentouati pour son plan de réalisation de 30 logements locatifs sociaux à Benchicao dans la wilaya de Médéa de maçonnerie chaîné avec un rez-de-chaussée plus un. M. Fardeheb, lauréat du prix du président de la République doté d'une prime financière d'un million DA, a indiqué que le centre des études Andalouses est dédié à la recherche dans les domaines englobant la période andalouse que ce soit dans la littérature, les arts ou les sciences exactes. Le centre est composé notamment d'un hall d'exposition, d'une bibliothèque spécialisée, et de salles internet et multimédia et des ateliers ainsi que des salles de cours, a expliqué M. Ferdeheb, soulignant que le projet a été lancé dans le contexte de l'évènement Tlemcen, capitale de la culture islamique. Le deuxième lauréat a reçu le prix du Premier ministre, doté d'une enveloppe de 600.000 DA et consiste en un projet du siège de la BNA à Guelma. Le projet est censé répondre aux exigences du métier de la banque et s'inspire du modèle architectural romain, selon son concepteur, Mohamed Salah Boumehra. La fonctionnalité est aussi prise en compte pour permettre aux clients d'y accéder facilement, selon la note explicative du projet. Ce dernier est divisé en zones front-office et back office avec des espaces dédiés à l'accueil du public dans un décor faisant référence à certaines périodes de l'histoire de l'Algérie. Le troisième prix du ministre de l'Habitat, doté d'une enveloppe de 400.000 DA est décerné à Mohamed Bentouati, concepteur du projet consistant en le plan de réalisation de 30 logements à Médéa qui utilise des techniques simples de construction. Ce projet se démarque par un système architectural dans le traitement des façades et il est construit avec de la pierre, matériaux local et accessible à l'auto-construction dans un milieu rural. 114 architectes venant de 38 wilayas ont participé au concours qui a permis la sélection de nombreuses œuvres dont 24 projets d'habitat et d'autres liés à des infrastructures publiques. Le président du Collège national des architectes, Djamel Chorfi, a demandé au ministre de l'Habitat de remettre une lettre de cette organisation au président de la République. M. Chorfi a indiqué que les architectes sont prêts à assumer la responsabilité qui est la leur tout en indiquant qu'ils sont conscients des exigences de cette période. Il a déploré que l'important programme de construction en Algérie ne soit pas accompagné de la qualité requise comme il a réclamé la révision de la législation régissant l'activité de l'architecte.
Bouteflika appelle les architectes à assumer pleinement leur rôle Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a plaidé pour l'amélioration des performances architecturales afin de faire aboutir les efforts nationaux consentis pour le développement des villes. "Pour que l'architecture, important indicateur du degré de développement des peuples, soit promise à un essor durable, il nous appartient de veiller à l'amélioration de nos performances pour être à la hauteur des investissements consentis par l'Etat qui veut réunir toutes les conditions d'une vie décente et les éléments constitutifs du bien-être social à travers le développement des villes", a souligné le président Bouteflika dans un message adressé aux participants à la cérémonie de remise du Prix national d'architecture et d'urbanisme. "Notre identité est profondément enracinée dans notre patrimoine et dans notre histoire que nous devons préserver et exalter. C'est un engagement que nous voulons honorer en récompensant, en pareilles occasions, les œuvres architecturales réalisées sous le sceau de l'innovation et de la créativité, où la modernité côtoie l'authenticité et où les valeurs universelles se mêlent aux constantes qui sous-tendent notre culture et notre histoire, dans toute leur splendeur", a soutenu le président de la République qui a mis l'accent sur la nécessité d'allier modernité et authenticité dans toute œuvre architecturale. "Tel est le constat que nous avons fait dans certains projets réalisés récemment dans la wilaya de Médéa, lesquels ont trouvé le bon équilibre entre modernité et authenticité", a ajouté le chef de l'Etat. "Nous attendons beaucoup des architectes appelés à assumer, pleinement, leur rôle pour corriger l'image urbaine déplorable qui ternit aussi bien nos villes que nos villages. C'est pourquoi, il sied d'élargir les espaces de verdure et les aires naturelles dans les villes et leur périphérie", a-t-il poursuivi. Pour le chef de l'Etat, "les objectifs nationaux dans ce domaine, quel qu'en soit le volume, ne sauraient être atteints sans le concours des architectes, principaux acteurs de l'aménagement du pays et éléments déterminants dans notre lutte contre la médiocrité et la platitude". "L'architecte progresse au rythme de l'évolution de sa société, il en subit l'influence et répercute, par ses conceptions architecturales, ses aspirations et ses ambitions", a estimé le président Bouteflika qui dit attendre beaucoup des architectes en matière d'amélioration de l'image urbaine du pays. "Le grand défi des architectes ne serait-il pas de reconquérir les espaces vacants et délaissés, de les transformer en lieux de détente et de loisirs et de mettre à contribution les sources d'énergie renouvelable pour juguler la pollution de l'environnement", a encore soutenu le chef de l'Etat. "Notre ambition ne se limite pas à construire pour les générations présentes, nous aspirons également à immortaliser nos œuvres architecturales pour en faire un précieux patrimoine à léguer à la postérité", a tenu à préciser le président de la République, affirmant, à l'adresse des architectes, vouloir "tirer avantage de votre expérience et de vos connaissances pour pouvoir dessiner, ensemble, les contours de la ville algérienne future, riche de son passé et projetée vers l'avenir". Concernant le Prix national d'architecture et d'urbanisme, le chef de l'Etat a affirmé que cette distinction "récompense les meilleures œuvres architecturales modernes qui se distinguent par une touche artistique marquant les manifestations créatives de jeunes compétences algériennes et qui témoignent des grandes évolutions de notre société depuis le recouvrement de sa liberté et de sa dignité". "Récompenser les meilleures œuvres architecturales nous permet d'apprécier toute la splendeur des innovations architecturales en Algérie et d'apporter un soin particulier à la qualité architecturale, condition sine qua non de la prise en charge des exigences, sans cesse croissantes et effrénées, qu'impose le développement en ce XXIème siècle", a conclu le président Bouteflika.