La compétition s'accélère entre les candidats à la présidentielle du 17 avril avec l'entame de la deuxième semaine de la campagne électorale, une participation massive des électeurs étant pour eux l'enjeu du scrutin. Le directeur de campagne du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika, Abdelmalek Sellal, a insisté hier, depuis Tébessa où il a animé un meeting populaire au 9ème jour de la campagne électorale, sur la nécessité de défendre l'unité nationale du pays, mettant en évidence le rôle de cette wilaya frontalière dans la stabilité de l'Algérie dans une conjoncture régionale marquée par de multiples défis et menaces. Mettant en avant le "glorieux passé révolutionnaire" de cette wilaya durant la guerre de libération nationale, M. Sellal a rendu hommage, lors d'un meeting animé au centre culturel Mohamed-Echebbouki, aux hommes et aux femmes de cette wilaya qui, a-t-il dit, "ont toujours été à l'avant-garde lorsqu'il s'agit de défendre l'Algérie, son unité et sa stabilité". "Aujourd'hui, comme vous le constatez, toute notre région est menacée mais, Dieu merci, notre pays vit dans la paix et la stabilité, grâce à la politique du président Abdelaziz Bouteflika, cet homme qui a réhabilité les Algériens dans leur dignité et leur fierté", a-t-il martelé. "Nous sommes un peuple uni, solidaire et nous devons rester attachés à notre unité, de la défendre et de la préserver", a recommandé M. Sellal à l'adresse d'une assistance qui scandait "Quatrième mandat pour Bouteflika". M. Sellal a réitéré, par la même occasion, l'engagement du candidat Bouteflika de bâtir un "Etat fort et démocratique devant garantir tous les droits et toutes les libertés à l'ensemble des Algériens sans exclusion aucune". Il a, en outre, promis de résoudre la crise de logements et de lutter contre le chômage parmi les jeunes, assurant que tous ces engagements seront concrétisés dans le nouveau programme proposé par le candidat Bouteflika pour les cinq prochaines années. Par ailleurs, la candidate du Parti des travailleurs (PT) à l'élection présidentielle prévue le 17 avril, Louisa Hanoune, appelé hier à Djelfa, les jeunes à assurer la relève de ''la Révolution et de l'indépendance'' au cours d'un meeting électoral. ''Soyez la relève de la Révolution et de l'indépendance algériennes à travers une rupture avec le système du parti unique'', a-t-elle exhorté les participants à son meeting, les invitant à ''comparer'' entre les programmes électoraux des différents candidats, avant de ''trancher en toute souveraineté''. Après une ovation appuyée de ses sympathisants à ses déclarations, elle a souligné que ''votre message est clair: il est temps que soit opérée la rupture, que la minorité au pouvoir abandonne la gestion du pays et permette l'alternative démocratique''. Louisa Hanoune a en outre exprimé sa satisfaction d'entendre dans la salle son thème de campagne, ''II ème République''. Elle a rappelé cependant n'être pas la seule candidate à plaider pour le changement. Les Algériens ne sont pas ''démobilisés'', mais donnent au contraire toute son importance au prochain scrutin, a-t-elle assuré, ajoutant que les électeurs sont ''conscients des enjeux'' que porte ce rendez-vous politique. La candidate du PT a dénoncé par ailleurs l'absence de contrôles lors des transactions publiques, une ''pratique'' selon elle ''du système du parti unique''. ''En raison de l'absence d'un ministère de la planification en Algérie, il n'existe pas de culture de contrôle lors des transactions publiques douteuses et cette situation est voulue par le système du parti unique. C'est une des pratiques héritées de ce système'', a estimé Louisa Hanoune lors de son premier meeting de la journée, animé à la salle omnisports de la ville de Djelfa. Se prononçant contre les ''politiques de rafistolage'' menées jusque-là par les pouvoirs publics, elle s'est défendue d'avoir ''une quelconque responsabilité'' quant à l'absence de ''perspectives'' chez la jeune algérienne, préconisant que les ''responsables de cette situation soient jugés'' par le peuple algérien. Abordant, comme à chacune de ses sorties électorales les spécificités de la région, la candidate du PT à la présidentielle d'avril prochain a promis de promouvoir la vocation pastorale de la capitale des Ouled Nayel, et a déploré la ''mise à sac'' du tissu industriel de la ville ayant conduit à la mise au chômage de centaines de jeunes, et la ''désertification'' des terres au niveau local. Rappelant à la population de Djelfa qu'elle été nombreuse à voter lors des dernières élections locales, la secrétaire générale du PT l'a conviée à se rendre tout aussi ''massivement'' aux bureaux de vote, à ''empêcher la fraude en contrôlant'' tous les centres de vote et à faire du 17 avril prochain, un '' jour de fête''. La présidente du Parti des travailleurs et candidate aux élections présidentielles Louisa Hanoune a accusé dimanche passé les Etats-Unis et le Qatar de vouloir faire du chantage à l'Algérie en cette difficile conjoncture politique que traverse le pays notamment à cause des luttes engendrées par la course aux présidentielles . Hanoune considère que les visites du secrétaire d'état Américain John Kerry et de l'émir du Qatar ne sont pas fortuites mais cachent des arrières pensées et des plans bien définis. Chahutée par des jeunes considérés comme partisans du candidat Benflis ,la présidente du PT a mis en garde à partir de Batna contre l'utilisation de la violence en cette période de campagne et elle mis l'accent sur le fait que le changement pacifique ne saurait se faire sans des élections libres et intègres le 17 Avril prochain . Louisa Hanoune a par ailleurs critiqué les programmes de certains candidats dont Ali Benflis qui a promis de changer la règle des 51/49 par rapport aux investissements hors secteurs stratégiques l'accusant de vouloir hypothéquer l'Algérie et son économie au bénéfice de forces étrangères et revendiquant un face à face avec lui pour démasquer ce qu'elle a appelé les aventures des joueurs de fortune. Le candidat du parti Ahd 54 à la présidentielle du 17 avril, Ali Fewzi Rebaïne, a quand à lui plaidé, hier à Magra dans la wilaya de M'Sila, pour l'alternance au pouvoir ''par des moyens pacifiques''. M. Rebaïne a affirmé, lors d'un meeting électoral organisé dans la maison de jeunes Mokri, que cette alternance au pouvoir ne peut se concrétiser que si "le régime actuel venait à démissionner et céder la place à la jeunesse algérienne, capable de gérer, elle aussi, le pays". Le candidat d'Ahd 54 a estimé que l'alternance au sein du pouvoir doit non seulement toucher le poste de la présidence de la République mais aussi tous les secteurs sensibles, critiquant dans la foulée l'absence de "volonté politique du régime actuel de laisser le peuple choisir ses représentants". "Depuis cette ville, je déclare que ces élections ne sont pas propres et il y a volonté de les truquer, car il n'existe pas une volonté permettant au peuple de choisir ses représentants (...)", a-t-il dit devant une centaine de personnes. Il ainsi appelé les Algériens à voter massivement le jour du scrutin afin de procéder à un changement radical permettant d'instaurer, a-t-il dit, ''une alternance au pouvoir par des moyens pacifiques''. Enfin, il a affirmé respecter les partis qui ont décidé de boycotter cette présidentielle, précisant que sa participation ''est une sorte de combat politique''.