Alors que le nombre de logements en cours de réalisation pourrait atteindre, en cette année 2014, 2 millions d'unités, dont 650 000 inscrits dans le cadre du programme 2014, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville précise que la capacité de la production nationale se limite à l'heure actuelle à près de 80 000 logements pour une demande oscillant entre 200 000 et 250 000 logements par an. Pour combler ce déficit, le gouvernement a décidé de recourir momentanément à l'apport des entreprises étrangères, a relevé M. Tebboune, ajoutant qu'une trentaine d'entreprises étrangères intervenaient dans la réalisation des différents programmes de logement. Ainsi et suite au parachèvement de l'opération d'évaluation de l'état d'avancement des projets de réalisation des différentes formules de logements au niveau national effectuée par la commission d'évaluation et de suivi installée par le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, il ressort que 693 000 unités ont été réceptionnées dans le cadre des programmes du plan quinquennal 2010-2014 soit 65% de l'ensemble du programme. 220 000 unités du programme 2014 ont été réalisées jusqu'à janvier dernier, dont 9717 ont été réalisées par des entreprises publiques, 84 584 unités par des entreprises étrangères et 126 622 logements par des entreprises privées. Encore faut-il remarquer que la demande nationale a atteint près de 400 000 logements de type AADL, 730 000 unités de type LPL et 400 000 logements ruraux, selon le ministère de l'Habitat. 248 934 unités ont été réceptionnées en 2013 soit 99,5 % du programme tracé estimé à 250 000 unités contre 140 000 unités en 2012 soit un taux de croissance de 80 %. D'ailleurs à propos de chiffres, et suite au parachèvement de l'opération d'évaluation de l'état d'avancement des projets de réalisation des différentes formules de logements au niveau national, la commission chargée de l'évaluation et installée par le ministère du secteur a vérifié la véracité des chiffres dont disposent les directions de l'habitat à travers les 48 wilayas. Le ministre de l'Habitat avait insisté dans des déclarations sur la nécessité "d'éviter de donner des chiffres erronés et de fournir au ministère les chiffres des véritables réalisations et les obstacles entravant la finalisation de certains projets". Il est utile de savoir que composée de cadres du ministère de l'Habitat, de techniciens et de cadres de l'inspection générale du bâtiment et de l'urbanisme au niveau du ministère, la commission a lancé en février dernier, une opération d'évaluation de l'état d'avancement des projets. Le ministère se base sur les chiffres obtenus par la commission pour présenter le bilan du premier trimestre 2014 lors de la réunion ordinaire d'évaluation d'hier à Alger. Ainsi le ministère concerné prévoit pour le prochain quinquennat 2015-2019 la réalisation de 1,6 million d'unités de différentes formules dans le cadre d'un plan d'investissement d'une valeur de 4 500 milliards de DA (soit 56 milliards de dollars). Pour la concrétisation de ce projet, le ministère a pris une série de mesures consistant notamment en la modernisation des techniques de construction, le règlement des contentieux en suspens entre les entreprises et les promoteurs de projets et l'encouragement des sociétés algériennes notamment les petites et moyennes entreprises à l'acquisition de projets en sous-traitance. Au début du mois en cours, M. Tebboune avait déclaré, entre autres, à la Radio nationale que "Près de 693 000 logements soit 65% des programmes prévus au titre du plan quinquennal 2010-2014 en cours ont été réceptionnés". Le ministre de l'Habitat a précisé, par ailleurs, que près de 85 % des programmes inscrits pour la même période quinquennale ont été lancés. Evoquant la question de l'outil de réalisation national, M. Tebboune a souligné les faibles performances de ce dernier. "Sur plus de 30 000 entreprises recensées, seules quinze peuvent être classées dans la catégorie des entreprises hautement performantes pouvant réaliser d'importants programmes de logement" a-t-il indiqué. "La majorité des entreprises activant dans le secteur sont de petite taille, familiale ou artisanale, les entreprises de l'envergure de l'entreprise publique Cosider sont très peu nombreuses", a précisé M. Tebboune. Et au ministre du secteur de préciser qu'"Outre l'amélioration de la qualité des constructions, l'expertise des entreprises étrangères permet d'accélérer notablement le rythme de réalisation des projets pour atteindre une moyenne de 12 à 13 mois par logement". Enfin, le défi pour le secteur "est d'industrialiser le bâtiment en remplaçant la petite bétonnière par la centrale à béton, la poulie artisanale par la pompe à béton, et de généraliser l'usage des adjuvants à béton pour décoffrer au bout de deux heures de temps", conclut le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville.