Présenté hier à l'assemblée populaire nationale (APN), le projet de nouveau système comptable et financier a été adopté hier par les députés. Il faut noter néanmoins que quelques amendements ont été apportés même si ces derniers s'en tiennent à la forme. Il est vrai que les députés se sont contentés de faire un réajustement de la terminologie et ce dans l'objectif de mieux formuler ce projet de loi et de lui assurer une plus grande transparence. C'est ainsi que le projet de nouveau système comptable et financier est passé comme une lettre à la poste si ce n'est l'abstention des députés du Parti des Travailleurs. Ainsi donc du moment où ce projet est passé à l'APN il ne reste plus qu'il obtienne l'approbation du conseil de la nation avant d'être mis en œuvre dès 2009. Il serait utile de rappeler dans ce contexte que ce projet prévoit de mettre à jour le système comptable financier en Algérie sur le mode de la norme internationale (Ifrs). Chose qui doit rendre plus transparent le bilan des entreprises et les grands cabinets d'expertise comptable ainsi que les commissaires aux comptes doivent s'y conformer. Ce nouveau devrait conduire à faciliter la vérification des comptes et à assurer, au profit des investisseurs, la disponibilité d'informations financières à la fois lisibles et transparentes. En effet, le nouveau système met en avant l'aspect économique et financier des opérations au lieu de leur apparence juridique, comme cela se faisait jusque-là. Il s'agit aussi de prévoir un système d'information simplifié basé sur une comptabilité de trésorerie pour les microentreprises. Aussi, ce texte est marqué par quatre avancées fondamentales. La solution internationale, qui rapproche la pratique comptable en Algérie de la pratique universelle, permettant la production d'informations détaillées, fiables et comparables et reflétant, notamment, une image transparente et plus précise de la situation financière des entreprises. Le deuxième élément concerne une énonciation plus explicite des principes et des règles devant guider l'enregistrement comptable des transactions, leur évaluation et l'établissement d'états financiers facilitant la vérification des comptes. La troisième avancée se rapporte à la prise en charge des besoins des investisseurs qui disposeront d'une information financière lisible et permettant la comparabilité et la prise de décision. Aussi, que l'autre avantage réside dans la possibilité pour les plus petites entités d'appliquer un système d'information basé sur une comptabilité simplifiée. Ce nouveau système comptable devrait rapprocher l'Algérie de l'objectif de l'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Il en reste néanmoins, que l'application de ce nouveau système devra entraîner la mise à niveau des acteur de profession comptable, ce qui n'est pas évident. Dans ce sens, l'Ordre national des experts-comptables avertit que les professionnels ne seront pas à jour lors de sa mise en place estimant que le délai n'est pas suffisant pour permettre aux différents corps de comptabilité de s'adapter à ce nouveau dispositif. Les experts comptables estiment aussi que la problématique qui va se poser est la formation des différents corps de comptabilité aux nouvelles normes qui seront instaurées à partir de 2009.