La survie d'un port dépend réellement de sa capacité à se rénover continuellement. De ce fait, il est clair qu'en Algérie il est temps de tirer la sonnette d'alarme sur l'état actuel desports, depuis plusieurs années les ports algériens n'ont pas évolué, vieux, géographiquement mal situés, faibles en logistique et en capacité d'accueil et mal desservis par les moyens de communications. Afin d'y remédier à la situation, un mémorandum d'entente portant création d'une société mixte algéro-belge dans le domaine du dragage des ports a été signé avant-hier à Alger. Le document a été paraphé par Mohamed Khodja, président du directoire de la société de gestion des participations de l'Etat travaux publics (SGP-TP) Sintra pour le compte de l'entreprise du portefeuille, à savoir Aldiph (filiale du groupe Meditram) et par Pierre Catteau, représentant de l'entreprise belge DEME. L'entreprise algérienne, représentée dans ce contrat par la SGP-TP Sintra, détiendra 51% du capital, alors que le belge DEME détiendra 49% des actions de la société conformément aux dispositions de la loi sur l'investissement étranger. Non encore fixé, le montant d'investissement de la nouvelle société mixte algéro-belge pourra dépasser les 5 milliards de DA et devra créer jusqu'à 500 postes d'emploi directs et indirects. "Nous devons attendre l'approbation du projet par le Conseil des participations de l'Etat ou le conseil national de l'investissement pour établir le business plan qui fixera son montant d'investissement et le nombre d'emplois qu'il doit générer", a affirmé M. Khodja qui estime, toutefois, le coût du projet de "3 à 5 milliards de DA" et table sur la création de "200 à 500 postes d'emploi". La création effective de cette société mixte devra suivre dans les deux ou trois prochains mois, selon M. Khodja qui a précisé que cette nouvelle entreprise "a été créée en fonction des besoins de l'Algérie en matière de dragage des ports", estimés, selon lui, à "10 millions de mètres cubes (sables et produits polluants) devant être dragués". Pour M. Catteau, représentant du partenaire belge, "l'Algérie a besoin de développer ses infrastructures maritimes", assurant dans ce sens que son entreprise "a la volonté de travailler sur le marché algérien et développer ses partenariats avec les entreprises locales". DEME est leader dans son domaine en Belgique et dans plusieurs pays à travers le monde. L'ambassadeur du Royaume de la Belgique à Alger, Frédéric Maurice, a réitéré à cette occasion la volonté de son pays de "développer ses relations de coopération avec l'Algérie". "Le projet d'aujourd'hui n'est qu'un seul parmi plusieurs autres", a-t-il dit ajoutant que dans le secteur des travaux maritimes et dragage des ports "la Belgique a des compétences et une expertise particulières" qu'elle veut "partager avec l'Algérie". Techniquement, les ports algériens n'ont pas été dragués depuis des lustres. Ainsi, ils ont perdu en moyenne 1 à 2 m de profondeur, ce qui les oblige à recevoir toujours des navires de faible tonnage et à faible tirant d'eau, d'où des coûts très élevés. Certains d'entre eux sont carrément obligés de s'alléger dans un port pour pouvoir accoster dans un autre.