Conformément à la Constitution et aux mœurs républicaines, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a prêté serment, hier, au palais des Nations, situé à Club des Pins, serment. Cette procédure, tant attendue par le peuple algérien, permettra au Président, d'occuper officiellement ses fonctions. Selon l'article 75 de la Constitution, "le président, de la République prête serment devant le peuple et en présence de toutes les hautes instances de la nation dans la semaine qui suit son élection" et "entre en fonction aussitôt après". La main sur le Coran, le président a lu un texte d'une dizaine de lignes. Ainsi, l'investiture du président de la République, Abdelaziz Bouteflika qui a prêté serment pour la quatrième fois, constitue la dernière étape du processus électoral entamé il y a de cela plusieurs mois avec la révision des listes électorales.
Il s'agit également de la fin effective de ce long feuilleton qu'a constitué la présidentielle 2014, du moins pour le Conseil constitutionnel, lequel avait, mardi dernier, rendu son verdict final en proclamant que Abdelaziz Bouteflika avait été élu président de la République, avec ce qui a été considéré comme un léger réajustement des chiffres prononcés initialement par le ministre de l'Intérieur Tayeb Belaïz, soit un nombre de voix de 8 531 311. Comme à l'accoutumée, des personnalités politiques, mais aussi parlementaires, économiques et médiatiques, ainsi que les représentants des corps diplomatiques accrédités en Algérie, ont pris part à la cérémonie.
Discours du Président Abdelaziz Bouteflika est arrivé ce matin vers 10 h 30 au Palais de la Nation au Club des Pins à Alger pour prêter solennellement serment devant la Nation algérienne et Dieu. La prestation de serment est la dernière et indispensable étape à sa prise de fonction. Lors de cette cérémonie, le Président s'est adressé au peuple un discours qui était très attendu. En s'adressant à la Nation, il ne fait pas de doute que ce message est décrypté en long et en large, surtout que ce sera la première fois qu'il a parlé depuis 2012. Dans son allocation, M. Bouteflika a annoncé qu'il relancera "sous peu" le chantier des réformes politiques pour aboutir à une révision constitutionnelle "consensuelle". "C'est avec la volonté résolue de renforcer notre entente nationale et faire franchir de nouvelles étapes qualitatives à la démocratie, que je relancerai, sous peu, le chantier des réformes politiques qui aboutira à une révision constitutionnelle consensuelle", a souligné le chef de l'Etat dans un discours écrit distribué aux journalistes présents au Palais des Nations. Le président Bouteflika a ajouté que "les forces politiques, les principales représentations de la société civile ainsi que les personnalités nationales seront conviées à s'associer à cette entreprise de première importance". De surcroît, le président de la République a réaffirmé son engagement à travailler pour la préservation de la stabilité du pays, soulignant que la réconciliation nationale demeure sa "priorité". "Je voudrais confirmer, dès ce jour, ces engagements étant entendu que j'aurai l'occasion, dans les semaines et les mois à venir, de revenir sur chacun d'entre eux dans le détail au fur et à mesure de l'action que j'aurai à mener pour les concrétiser", a expliqué le chef de l'Etat. Il a ajouté que "la main de l'Algérie demeure tendue à ses enfants égarés que j'appelle à nouveau à revenir dans leurs foyers", affirmant que la réconciliation nationale "reste ma priorité", et ce, "au nom de peuple qui la faite sienne". "En même temps, la loi sanctionnera tout acte terroriste contre la sécurité des citoyens et des biens", a-t-il averti, relevant que "le peuple algérien pourra compter sur l'Armée nationale populaire et ses services de sécurité pour protéger le pays de toute tentative subversive ou criminelle d'où qu'elle vienne". Le président Bouteflika a lancé, à cette occasion, un appel pour mettre l'intérêt du pays "au-dessus de toute divergence ou différence politique". "Dans le même temps, je lance un appel à tous nos compatriotes à l'effet de placer l'intérêt national au-dessus de toute divergence ou différence politique au demeurant parfaitement admissible en démocratie", a noté le président Bouteflika. En outre, le chef de l'Etat a promis de continuer à solliciter le concours des partenaires étrangers pour le développement du pays. Devant un parterre composé notamment des hauts cadres de l'Etat et des diplomates en poste, le chef de l'Etat a souligné dans son discours que les partenaires étrangers seront sollicités pour accompagner et intensifier le développement national, sur la base de l'intérêt mutuel ainsi que du transfert de technologie. Toujours dans son discours écrit, M. Bouteflika a promis l'avènement d'une économie diversifiée, dans un pays dépendant à 97% de ses hydrocarbures dont une éventuelle baisse des prix pourrait entraîner de nouvelles tensions sociales. Le prochain programme quinquennal d'investissement public sera dense (et) au profit de tous les secteurs et de toutes les régions du pays, vaste comme quatre fois la France, a assuré M. Bouteflika. Les autres chantiers ouverts concerneront " l'amélioration de la qualité de gouvernance, la bureaucratie, la lutte contre la corruption et les crimes économiques et la liberté de la justice ", selon le chef de l'Etat. Notons enfin que, cinq ans, ce sont au total pas moins de 1.825 jours durant lesquels le premier magistrat du pays s'attellera à la mise en œuvre de son programme à la faveur de son quatrième mandat consécutif à la tête de l'Etat. Fort, tel que lui-même l'avait souhaité, d'une importante assise populaire exprimée à travers la participation massive à l'élection, l'agenda du président Bouteflika pour les cinq prochaines années s'avère être très chargé.