Le parti nationaliste hindou de Narendra Modi s'apprêtait à remporter une victoire écrasante aux élections législatives en Inde. Ses partisans ont célébré une "nouvelle ère" à coups de pétards après dix ans de pouvoir du parti du Congrès. Le parti des Gandhi a reconnu sa défaite. Les premiers résultats et les projections des télévisions donnaient vendredi matin une majorité absolue au Parlement pour le Bharatiya Janata Party (BJP) de Modi, une première depuis trente ans pour un parti seul. "C'est le début du changement, la révolution d'un peuple et le début d'une nouvelle ère", a déclaré un dirigeant du BJP, Prakash Javadekar, depuis le siège du parti à New Delhi. Ces projections dépassent toutes les prévisions des sondages et les distributions de confiserie et lancers de pétards se multipliaient dans les locaux du BJP dans tout le pays. Selon ces projections, le BJP dépasserait la majorité absolue des 272 sièges sur 543, et aurait plus de 300 sièges avec ses alliés. "Les tendances indiquent que c'est un raz-de-marée", a même déclaré le président du BJP, Rajnath Singh, dans un message posté sur Twitter. Jamais en effet un parti n'avait obtenu de victoire aussi nette en Inde depuis l'éclatant succès du Parti du Congrès après l'assassinat en 1984 d'Indira Gandhi, alors Premier ministre. Le parti du Congrès, au pouvoir depuis dix ans et peu habitué à siéger dans l'opposition depuis l'indépendance, a déjà reconnu sa défaite qui pourrait être la plus cinglante de son histoire. "Nous sommes prêts à siéger dans les rangs de l'opposition", a déclaré à la presse le porte-parole et dirigeant du parti, Rajeev Shukla. Modi, fils d'un vendeur de thé de 63 ans, a monopolisé la campagne électorale avec comme message principal la promesse d'incarner un pouvoir fort à même de relancer l'économie indienne, tout en gommant son passé de leader nationaliste hindou controversé.
Obama le félicite et l'invite à Washington Barack Obama a appelé le futur Premier ministre indien Narendra Modi pour le féliciter de la victoire de son parti aux élections législatives, et l'a invité à Washington, a annoncé la présidence des Etats-Unis. M. Obama a en outre dit vouloir travailler étroitement avec M. Modi, un nationaliste, pour concrétiser les extraordinaires promesses du partenariat stratégique entre les Etats-Unis et l'Inde, a précisé l'exécutif dans un communiqué. Selon la Maison- Blanche, les deux responsables se sont mis d'accord pour continuer à développer la coopération entre nos deux démocraties. En outre, M. Obama a invité Narendra Modi à se rendre en visite à Washington à une date à définir mutuellement, pour renforcer encore nos relations bilatérales, selon la même source. Cette invitation prend une signification particulière alors que M. Modi avait été interdit de visa par la précédente administration américaine, en 2005, en raison de sa responsabilité présumée dans des émeutes qui avaient fait plus de 1 000 morts dans l'Etat fédéré du Gujarat qu'il dirige depuis 2001. La conversation entre MM. Obama et Modi a été annoncée à Washington au moment même où était officialisée la victoire du parti nationaliste hindou BJP de M. Modi aux élections législatives. De son côté, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a félicité le futur Premier ministre indien après sa victoire écrasante aux élections législatives. Dans un tweet, le chef de la diplomatie américaine a dit attendre avec impatience de travailler avec M. Modi --qui fut un temps interdit de visa aux Etats-Unis-- et avec la plus grande démocratie du monde. M. Kerry a également plaidé pour une coopération croissante en matière économique et de sécurité entre les deux puissances. Les Etats-Unis et l'Inde s'étaient beaucoup rapprochés ces dix dernières années, notamment sur le plan économique. Les relations diplomatiques se sont toutefois légèrement tendues il y a quelques mois en raison de l'arrestation à New York d'une diplomate indienne.
Le Pakistan ravi de cette victoire impressionnante Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif s'est entretenu avec le dirigeant nationaliste hindou Narendra Modi pour le féliciter de la victoire impressionnante de son parti aux élections indiennes. Lors de cet entretien téléphonique, Nawaz Sharif a adressé ses félicitations et ses meilleurs vœux à M. Modi à la suite de sa victoire impressionnante aux élections générales, a indiqué son bureau dans un communiqué. Depuis leur indépendance concomitante des Indes britanniques en 1947, l'Inde et le Pakistan se sont affrontés à trois reprises, notamment pour le contrôle du Cachemire, région himalayenne revendiquée par les deux puissances nucléaires voisines. Les relations entre les deux pays s'étaient encore détériorées après l'attaque contre un grand hôtel de Bombay en 2008 qui avait fait 166 morts, l'Inde imputant cette tragédie à des islamistes armés pakistanais. Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, au pouvoir depuis juin dernier, avait promis d'améliorer les relations avec l'Inde. Mais dans une interview récente au quotidien Times of India, M. Modi a prévenu que les relations entre New Delhi et Islamabad ne pouvaient s'améliorer tant que les autorités pakistanaises ne mettaient pas fin aux incursions de groupes islamistes armés. La première étape pour établir des relations profondes avec le Pakistan repose sur les épaules du Pakistan qui doit prendre des mesures efficaces et démontrables contre les groupes terroristes actifs sur son sol, avait souligné M. Modi. Lorsque cela sera fait, la confiance progressera entre les deux voisins, ce qui nous permettra de mener un dialogue pour résoudre tous nos différends, avait-il ajouté. Mais au Pakistan, géant musulman de 180 millions d'habitants, plusieurs accusent encore M. Modi d'avoir encouragé les représailles antimusulmanes de février 2002 dans l'Etat du Gujarat (ouest) dont il était alors le ministre en chef. Quelque 2.000 personnes, principalement de la minorité musulmane, avaient alors été tuées dans des actes de représailles après la mort de 59 pèlerins et activistes hindous dans l'incendie criminel d'un train. Nawal Z.