Les électeurs indiens se sont rendus en masse aux urnes lors des cinq semaines d'élections législatives, avec une participation record de 551 millions de votants. Les premiers sondages de sortie des urnes donnent une large avance à l'opposition nationaliste hindoue de Narendra Modi. Selon quatre des cinq sondages publiés juste après la fin du scrutin, l'alliance conduite par le Bharatiya Janata Party (BJP) de M. Modi pourrait atteindre la majorité absolue des sièges au Parlement. Headlines Today, CNN-IBN, CVoter et ABP prévoient que la National Democratic Alliance (NDA) conduite par le BJP obtiendra entre 272 et 289 sièges, la chaîne Times Now se différenciant en lui accordant seulement 249 sièges. Il faut un minimum de 272 sièges pour avoir la majorité à la Lok Sabha, ou Chambre du peuple. Ce seuil est souvent obtenu grâce à l'apport de partis régionaux. CNN-IBN et Headlines Today Channels donnent pour leur part le Parti du Congrès largement perdant dans de nombreux Etats. Les résultats officiels devraient être connus vendredi. D'ici là, les analystes appellent cependant à la prudence sur ces sondages, qui se sont avérés spectaculairement erronés en 2004 et 2009. Il y a dix ans, les tendances dessinées sur la base des sondages avaient notamment annoncé la victoire du BJP alors qu'au bout du compte, c'est le Congrès qui s'était imposé. Le Parti du Congrès, dirigé par la dynastie Nehru-Gandhi, est toutefois donné perdant depuis plusieurs mois déjà. Les analystes attribuent cette perte de confiance aux scandales de corruption qui ont émaillé ses dix ans de pouvoir et au ralentissement de l'économie. Le parti pâtit également de n'avoir pu enrayer une inflation galopante. La Commission électorale a de son côté annoncé qu'un nombre record de 551 millions de personnes avaient déposé leur bulletin de vote au cours de cette élection marathon, soit 130 millions de plus qu'en 2009, pour un taux de participation jamais atteint de 66,38%. Ce chiffre pourrait encore légèrement progresser en raison du vote par correspondance. Les élections se sont achevées lundi sur un duel spectaculaire dans la ville sainte de Bénarès, où Narendra Modi espérait une victoire symbolique dans sa conquête du pouvoir au niveau national. Le dirigeant du BJP y était opposé au nouveau chantre de la lutte anticorruption, Arvind Kejriwal.
Obama salue les plus grandes élections démocratiques de l'Histoire Le président des Etats-Unis Barack Obama a salué la tenue des plus grandes élections démocratiques de l'Histoire organisées en Inde, qui compte plus de 550 millions d'électeurs, et promis de collaborer étroitement avec le prochain gouvernement de New Delhi. L'Inde a montré l'exemple au monde entier en organisant les plus grandes élections démocratiques de l'Histoire, c'est l'illustration éclatante des valeurs de diversité et de liberté que nous partageons, a déclaré M. Obama dans un communiqué. Nous avons hâte de voir la formation du nouveau gouvernement (...) et de travailler étroitement avec la prochaine administration indienne pour faire en sorte que les années à venir soient aussi fructueuses que les années passées, a-t-il ajouté. Le président américain n'a cependant fait aucune référence au Bharatiya Janata Party (BJP), le parti nationaliste hindou de Narendra Modi, donné gagnant par les sondages de sortie des urnes, à l'issue de ce scrutin législatif qui a vu une participation record de 551 millions d'électeurs. M. Modi a été omniprésent au cours de cette campagne, vantant le bilan économique de son Etat fédéré du Gujarat, qu'il dirige depuis 2001. Mais il divise cependant profondément la population indienne depuis les émeutes qui ont ensanglanté le Gujarat en 2002, l'absence de réaction des forces de l'ordre lui étant largement reprochée. Ces émeutes ont fait plus de 1.000 morts, essentiellement des musulmans. Le dirigeant hindou a démenti toute erreur, revendiquant l'absence de mise en cause judiciaire. Un peu plus tôt lundi, Jennifer Psaki, porte-parole du département d'Etat, s'est refusée à alimenter la polémique qui court depuis des années, lorsque M. Modi avait été interdit de visa d'entrée aux Etats-Unis en 2005, en raison de sa responsabilité présumée dans les émeutes. Nous escomptons travailler avec les dirigeants choisis par le peuple indien pour faire avancer cet important partenariat et mettre sur pied un programme ambitieux, s'est contentée de dire Mme Psaki, répétant la position de Washington depuis des mois. Les deux puissances s'étaient beaucoup rapprochées ces dix dernières années, notamment au plan économique. Les relations diplomatiques se sont toutefois légèrement tendues il y a quelques mois en raison de l'arrestation à New York d'une diplomate indienne.