En doublant presque son bénéfice annuel, la compagnie Emirates de Dubaï, la première du Moyen-Orient, affiche une bonne santé grâce notamment à sa stratégie de transporteur aérien intercontinental. La compagnie a annoncé un bénéfice net en hausse de 43% pour l'année 2013 à 887 millions de dollars, dû à une baisse du prix du carburant et la hausse du nombre de passagers. En 2013, ce bénéfice a atteint 3,3 milliards de dirhams (887 millions de dollars) contre 2,3 milliards de dirhams (622 millions de dollars) en 2012, a précisé Emirates. Le prix du carburant a baissé de quelque 4% et le nombre de passagers a augmenté de 13%, a déclaré à la presse le président de la compagnie, cheikh Ahmed ben Saïd Al-Maktoum. Le chiffre d'affaires de la compagnie a augmenté en 2013 de 13% à 82,6 milliards de dirhams (22,5 milliards de dollars). "Ça a été une bonne année", a commenté cheikh Ahmed. "Réaliser des bénéfices pour la 26è année consécutive avec des augmentations records de nos capacités et de nos investissements est un signe de la robustesse de notre marque et de la force de nos fondamentaux", a-t-il ajouté. Le groupe Emirates, qui comprend DNATA, dédiée aux prestations de services de voyage, a vu son chiffre d'affaires augmenter à 13,2 milliards de dirhams (23,9 milliards de dollars), et son bénéfice bondir de 31,6% à 4,1 milliards de dirhams (1,1 milliard de dollars). La compagnie est contrôlée par le gouvernement de l'émirat de Dubaï, l'un des sept de la fédération des Emirats arabes unis. Elle a transporté en 2013 un nombre record de passagers (44,5 millions) contre 39,4 millions en 2012. Elle va verser 1 milliard de dirhams (280 millions de dollars) à titre de dividende au gouvernement, un montant égal à celui de 2012, a précisé cheikh Ahmed. Emirates et le transport aérien en général sont, avec le commerce et le tourisme, l'un des moteurs de l'économie de Dubaï qui avait souffert de la crise financière internationale en 2009 mais qui a retrouvé depuis le chemin de la reprise. Après une contraction de 2,4% en 2009, l'économie locale a connu une croissance de 3,4% en 2011, presque 4% de croissance en 2012 et plus de 4% en 2013.
L'Asie et l'Autralie: des marchés porteurs Les marchés asiatique et australien assurent une part importante des revenus d'Emirats avec 6,5 milliards de dollars en 2013, en hausse de 14% par rapport à 2012. Emirates est la première de ses concurrents du Golfe à avoir ciblé les marchés asiatique et australien. Grâce à son hub de l'aéroport de Dubaï, elle relie ces deux zones économiquement dynamiques aux différentes destinations occidentales. Cette stratégie suscite les critiques de transporteurs aériens internationaux, notamment européens, qui estiment subir une concurrence déloyale de compagnies étatiques comme Emirates. La flotte d'Emirates a atteint 217 en 2013 contre 197 en 2012. La compagnie est le plus gros opérateur d'avions géants Airbus A380 et de Boeing 777. En 2013, Emirates a reçu au total 13 avions A380 et devrait prendre livraison de 13 autres en 2014. La compagnie a encore 96 appareils A380 d'une valeur de plus de 43 milliards de dollars en commande, dont 71 devraient être livrés avant la fin de l'année 2018. Pour l'année 2014, la compagnie s'attend, selon son président, à une baisse d'un milliard de dirhams (280 millions de dollars) de ses revenus. Elle est en effet contrainte de réduire ses vols durant une période de 80 jours en raison de la fermeture, pour entretien, de l'une des deux pistes de l'aéroport de Dubaï. La compagnie n'a pas choisi de se redéployer sur le nouvel aéroport de Dubaï, Al-Maktoum International, conçu pour être le plus grand du monde, avec une capacité escomptée de 160 millions de passagers par an, mais qui n'est pas encore totalement opérationnel.