A l'approche de la saison estivale et au moment du lancement des préparatifs pour cette période durant laquelle les communes côtières reçoivent des milliers d'estivants, la peur d'un remake de l'anarchie indescriptible, qui avait caractérisé le dernier été, commence à s'emparer des citoyens et même de certains élus locaux. Le manque de commodités conjugué à la mauvaise gestion et l'accès payant aux plages et parkings poussent les estivants algériens à choisir d'autres destinations, hors du pays de surcroît, plus accueillantes et moins chères. La saison estivale fait son entrée. Les plages du pays accueillent de manière précoce les premiers baigneurs. Du coup, les villes côtières s'apprêtent, comme chaque été, à accueillir les estivants du mieux qu'elles peuvent. Ainsi, les préparatifs traditionnels consistant en des travaux de ravalement et d'embellissement des rues ainsi que le nettoyage des plages, battent leur plein. Outre les lacunes relevées partout à travers les stations balnéaires, où les commodités laissent à désirer, l'accès payant aux plages est une autre entrave que les responsables du secteur et élus locaux doivent lever. En effet, la concession des plages et aires de stationnement (parkings) aux privés par voie d'enchères publiques, repose le problème de l'accessibilité des plages. La concession des plages qui échappe parfois au contrôle de l'Etat, est une façon de dissuader les estivants qui choisissent d'autres destinations, à l'exemple de la Tunisie ou de la Turquie, pour passer leurs vacances d'été et, le comble, à moindre coût ! L'entretien des plages et l'hygiène de manière générale est une autre question qui fait également défaut. Sur les plages, le respect des normes d'hygiène est loin d'être le souci des commerçants saisonniers, qui s'improvisent vendeurs juste pour la saison. Le manque d'hygiène, qui est d'ailleurs une menace sur la santé des estivants, interpelle les responsables concernés. Non sans nier les efforts déployés par les responsables locaux qui, parfois, font de leur mieux afin d'améliorer la qualité du service et garantir un bon séjour aux touristes, il faut dire cependant que l'accès gratuit aux plages doit être garanti à tous. L'on a vu et constaté le calvaire de ces familles qui, en bons citoyens voulant explorer et se baigner dans les belles plages du pays, se rabattent forcément sur d'autres stations balnéaires hors du pays, là où l'accès est gratuit et les frais d'hébergement sont à la portée de toutes les bourses. A titre d'exemple, cette année les agences de voyages proposent des séjours en Tunisie entre 38 000 et 45 000 DA. Pourtant, ce pays vient juste de se remettre d'une tempête provoquée par le Printemps arabe. Ceci étant, les élus locaux se plaignent souvent d'énormes lacunes et surtout des enveloppes budgétaires jugées insuffisantes pour doter les plages des commodités nécessaires au bon séjour des vacanciers, l'état des plages aussi constitue un repoussoir pour les estivants et touristes étrangers. Les subventions allouées à l'aménagement et à l'entretien des plages doivent être revues à la hausse. Avec les moyens dont sont dotées les communes côtières, on ne peut pas prétendre à un tourisme proprement dit, du moins à un tourisme de masse. Les traditionnels préparatifs de la saison estivale et le recours à des plans d'action sociale comme "Blanche Algérie" ne contribuent certainement pas à faire de l'Algérie une destination d'abord pour les Algériens, ensuite pour les étrangers. Notons enfin que les faibles capacités d'hébergement est une autre plaie que n'arrive même plus à compenser l'extraordinaire marché de la location de maisons et d'appartements en dehors de tout circuit légal, ce qui fait perdre à la collectivité des recettes fiscales importantes.