En marge des débats sur le plan d'action du Gouvernement à l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Youcef Yousfi a déclaré à Alger, avant-hier, que ne pas envisager l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels serait un acte "irresponsable", affirmant que l'Algérie doit aujourd'hui penser à sa sécurité énergétique à long terme et à son indépendance financière. Selon une question de l'APS concernant l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, le ministre de l'énergie a fait savoir qu'"il serait irresponsable de ne pas envisager d'exploiter les énergies dont nous disposons", tout en exprimant que l'Algérie ne disposait pas d'autres sources d'énergie à exploiter autre que le gaz de schiste. M. Yousfi a ajouté "quel que soit le niveau des réserves d'hydrocarbures que nous avons, il va se réduire un jour. Nous aurons besoin d'énergie pour continuer le développement économique de notre pays". Dans ce même contexte, il a fait état que : "Nous n'avons pas beaucoup d'autres sources d'énergie, le charbon on n'en a pas suffisamment, le nucléaire pour produire l'électricité coûte trop cher et nous ne disposons pas actuellement de moyens pour le faire, et les énergies renouvelables ne peuvent pas couvrir nos besoins". M. Yousfi a affirmé que des efforts supplémentaires sont consentis pour l'exploration de nouvelles sources "si elles existent". Le souci des pouvoirs publics actuellement est d'assurer la sécurité énergétique du pays à très long terme de même que son indépendance financière pour sauvegarder l'autonomie en matière de financement de notre économie, a-t-il dit. En effet, M. Yousfi a précisé également que le secteur mise, dans cette perspective, sur la formation des ressources humaines en prévision des nouveaux projets de développement du secteur pétrolier prévus dans le plan d'action du gouvernement. "Nous sommes en train de discuter avec des partenaires étrangers intéressés par l'établissement d'un centre de formation d'excellence et sont prêts à dépenser chacun 450 millions de dollars" pour ce centre, selon le ministre. Concernant les conséquences liées à l'exploitation du gaz de schiste, M. Yousfi a avoué que le volume d'eau qui sera utilisé pour l'exploitation du gaz de schiste est le même que celui utilisé actuellement pour les autres hydrocarbures. "Nous sommes actuellement en train d'étudier les possibilités d'utiliser l'eau salée au lieu de l'eau douce. Mais même en cas où on utilisera cette dernière, ce sera une quantité non considérable par rapport à nos réserves hydriques", a-t-il souligné, ajoutant qu'en matière de protection des nappes phréatiques, l'Algérie "maîtrise parfaitement la situation, et nous prendrons encore toutes les mesures de précaution nécessaires", a-t-il promis. Rappelons que le Premier ministre avait réaffirmé dimanche que l'exploitation du gaz de schiste interviendra à long terme.