Malgré nombre d'acquis enregistrés en faveur du développement et de l'épanouissement de la jeunesse, cela ne signifie nullement que tous les problèmes ont été réglés, a souligné, hier, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III, M. El-Hachemi Djiar, ministre de la Jeunesse et des Sports. Il révèle, d'une part que la société algérienne a changé à l'instar du monde et que, "la crise nationale qu'a traversé le pays, s'est traduite par des besoins nouveaux, de nouvelles demandes et des préoccupations nouvelles. Les retombées de la mondialisation ont eu des incidents directs sur la jeunesse. L'Etat a donc fait beaucoup de choses". Et cela, ne veut pas dire que la jeunesse algérienne n'a pas de difficultés. Il cite, à cet effet, l'emploi, les problèmes de l'échec scolaire. "Aujourd'hui, l'économie ne peut pas encore offrir toutes les opportunités qu'il faut pour les jeunes". Là, le ministre revient pour dire que le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a décidé de consacrer la rencontre gouvernement-walis aux problèmes de la jeunesse. Le membre de l'exécutif pense que le problème de la jeunesse algérienne ne doit pas être extirpé de son contexte, à savoir le contexte général de la crise qu'a vécue le pays. "Après l'Indépendance, une immense entreprise de reconstruction a été lancée, de décolonisation, et beaucoup de choses ont été faites pour le pays dans le contexte et les règles de l'époque. C'était l'époque du parti unique et de la décolonisation". Dans son jugement, le ministre note qu'après vingt-cinq années du système parti unique, "ces cadres n'étaient plus appropriés, n'étaient plus adaptés pour prendre en charge l'évolution de la société parce que, de 1962 à 1990, la société a évolué. Et donc, la rupture des années 1980 est intervenue". Elle est due, selon toujours M. Djiar, non seulement à l'inadaptation des cadres organiques et également à la crise financière qu'a connue le pays au début de la même époque. "Il en a résulté une crise très grave. Une crise nationale qui a duré une décennie et qui a tout balayé sur son passage. Tous les acquis de la décolonisation ont été balayés. Une sorte de tsunami qui a déferlé sur le pays n'épargnant rien sur son passage. Et évidemment, la jeunesse étant majoritaire au sein de la population (aujourd'hui les jeunes de moins de 30 ans représentent 70 % de la population), a subi de plein fouet cette crise nationale". M. Djiar affirme que depuis 1999, les choses ont commencé à changer. "Il y a des milliers de projets et de chantiers à travers le pays, ainsi que la mise en œuvre de nombreux dispositifs d'emploi en faveur des jeunes. Aujourd'hui, on se rend compte qu'il faut faire une halte et une évaluation, à savoir que tout ce qui est positif et qui a donné des résultats, il faut le consolider, tout ce qui présente des lacunes et des dysfonctionnements, il faut le changer notamment en matière d'emploi". "C'est la raison pour laquelle les ateliers, qui ont travaillé durant ces trois jours, ont fait des recommandations qui vont être prises en charge par l'ensemble des secteurs. Il y a un contexte nouveau qui vient d'être introduit à la faveur de cette rencontre, à savoir le principe de l'intersectorialité. L'ensemble des secteurs, notamment une quinzaine qui sont directement concernés et qui doivent se mobiliser chacun dans son domaine de compétence pour apporter sa contribution à l'édifice commun et qui est la prise en charge, dans les conditions possibles, des problèmes de la jeunesse en consolidant les acquis et en développant de nouvelles formules", explique encore M. Djiar. Le ministre de la Jeunesse et des Sports souligne que la tragédie nationale n'a pas épargné la jeunesse mais aussi l'Etat. "L'Etat lui-même, qui a été patiemment construit par la génération post-colonisation au terme de beaucoup d'efforts, a été le premier à subir les premiers assauts du désordre au début de la décennie 1990. Aujourd'hui, avec les réformes qui sont en cours, l'Etat est en train de reprendre ses forces. Tous les problèmes ne sont pas encore réglés, il y a beaucoup de difficultés. Je pense que l'Algérie d'aujourd'hui, qui revient de loin après 7 à 8 années d'efforts, est honnêtement sur la bonne voie. L'économie est en train d'être relancée, et les réformes sont en cours. Tout ne fonctionne pas comme cela doit fonctionner, il y a beaucoup de travail à faire. Le pays est sur la bonne voie, il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin". Il explique, par ailleurs, que la démarche préconisée par le président de la République tend à l'intersectorialité pour la solution et la prise en charge des problèmes de la jeunesse. "Il faut une sorte de "touiza" nationale en faveur de la jeunesse, car elle est une tâche nationale, mais également une démarche participative. Aujourd'hui, cette jeunesse est là, l'avenir de l'Algérie ne peut pas être pensé et conçu indépendamment de la jeunesse. Et donc, dans toutes les actions que les pouvoirs publics doivent mener, la dimension jeunesse va occuper toute sa place à travers, notamment cet aspect de la participation du mouvement associatif qu'il faut innover dans ses méthodes, dans ses approches, dans son travail, dans son système de financement et dans ses programmes". Il indique que les jeunes vont participer à toute réflexion. Il révèle que bientôt les consultations seront ouvertes à l'ensemble des wilayas pour écouter et constater les problèmes de la jeunesse.