Comme chaque année, l'Algérie célèbre la Journée nationale de la métrologie légale. L'occasion est mise à profit pour revenir sur la portée de cette discipline dans la protection de l'économie nationale et d'expliquer les enjeux de cette activité pour préserver toutes les activités commerciales contre d'éventuelles fraudes. Le thème retenu cette année est " La métrologie dans la stratégie industrielle ". D'autant qu'aujourd'hui, aucune transaction commerciale n'échappe à un ensemble complet de mesures de quantités et de qualité des produits. Cela va de la balance d'épicier au compteur d'électricité et de gaz, des appareils de mesure destinés à la santé publique qui permettent de mesurer, au millilitre près ainsi qu'au volume des extractions des hydrocarbures. Il faut savoir que le parc national d'instruments de mesure est composé, dans la majorité, d'instruments importés. " Logiquement, tout produit qui atterrit sur le territoire national est subordonné au quitus de l'ONML. Malheureusement, cela n'est pas le cas, compte tenu des importations frauduleuses de balances commerciales d'origine asiatique, qui ne répondent pas aux normes requises et qui arrivent à échapper à la vigilance de l'Etat. " Le trafic se fait, souvent, via les frontières terrestres ", a relevé, hier, un spécialiste, lors de la Journée national de la métrologie légale, n'évoquant que cet aspect lié directement à la consommation courante. D'autres intervenants ont mis l'accent quant à la nécessité d'une présence plus prononcée des équipes de l'ONML sur le terrain. Toutefois, en matière de contrôle et de surveillance, l'Algérie a sensiblement régressé. A l'époque des années 1970, " pas un commerçant n'échappait, au moins une fois par an , au contrôle du service des poids et mesures ",dira-t-on. L'étalonnage était systématique. Pour, Nadira Hamiham, chef de département technique auprès de l'ONML, " le terrain n'a jamais été déserté ". " Néanmoins, il y a des paramètres sur lesquels nous butons aujourd'hui, à l'exemple des innombrables marchés sauvages qui pullulent à travers le pays. Il n'est pas toujours facile pour nos équipes d'intervenir dans des lieux clandestins ", se défend l'office public. " Ce problème devrait être réglé à la source, c'est-à-dire que la balle est dans le camp des autorités locales. L'APC devrait interdire les marchés clandestins, et du coup, nous aurons moins de balances douteuses ", ajoute-t-on à l'ONML. En revanche, Hamiham tenait à souligner combien les risques ainsi que les préjudices encourus et induits par des mesures inexactes, non fiables peuvent avoir des conséquences considérables voire même dramatiques pour notre pays que ce soit sur le plan économique que social. Selon elle, la métrologie légale permet de fournir et de garantir des mesurages crédibles, d'assurer "la justesse" de mesures dans les échanges commerciaux, dans le domaine de la santé, de la sécurité et de la protection de l'environnement. " l'ONML, organisme gouvernemental placé sous la tutelle du ministère de l'Industrie en sa qualité, d'instrument de régulation joue indéniablement un rôle prépondérant dans la sauvegarde de l'économie nationale et la protection du consommateur ", affirme-t-elle. Il est utile de rappeler que 500 millions de dinars ont été accordés pour la réalisation de trois laboratoires nationaux primaires de métrologie à Alger, à Constantine, et à Ouargla. Cette infrastructure dotée d'étalons nationaux raccordés, à niveau international, constituera les bases de la métrologie scientifique (fondamentale), industrielle et légale en Algérie. Ceci étant, il est évident que le facteur humain est déterminant dans l'édifice de ces infrastructures, des plans de formation ont été établis. Des formations spécifiques et spécialisées ont été également prévues et planifiées en fonction des besoins exprimés. Le potentiel humain au sein de l'office a été renforcé aussi, compte tenu de la diversité de ses opérations de contrôle sur l'ensemble du territoire national. " A lui seul, le domaine de l'énergie mobilise souvent une grande partie de nos ressources humaines. L'expansion du secteur pétrolier et gazier en Algérie a généré l'installation de nouveaux systèmes de comptage dynamique des hydrocarbures dont les contrôles périodiques imposent et requièrent de notre part vigueur et vigilance plus accrues : 90% de nos recettes nationales proviennent des exportations en pétrole brut et gaz ! ", conclut Mme Hamiham.