Le secrétaire d'Etat français chargé des entreprises et du commerce extérieur, Hervé Novelli, a déclaré, jeudi à Oran, à l'issue d'une visite de travail de deux jours dans la capitale de l'Ouest et la zone industrielle d'Arzew, que la France est toujours disponible pour aider l'Algérie à se doter de la technologie nucléaire à des fins civiles. "Nous sommes disponibles pour aider l'Algérie dans le nucléaire civil. Nous attendons des propositions de la part des autorités algériennes", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge de la Foire internationale d'Oran (FIO). Pour la France, le dossier du nucléaire civil algérien n'est donc pas clos avec le protocole d'accord signé, en juin dernier, avec les Etats-Unis. Paris ne lâche pas prise et veut avoir sa part de ce marché. La France s'estime toujours bien placée pour réaliser ce partenariat dans la mesure où elle propose une coopération alors qu'avec les Américains, l'Algérie a signé un protocole. Il faut dire que la coopération nucléaire algéro-américaine a constitué, du côté de l'hexagone, un premier échec pour le président Sarkozy. La France, qui a de tout temps décliné les demandes algériennes, s'est faite devancer au moment où son nouveau président élu avait proposé publiquement ses services. Les propositions américaines ont prévalu face au "pack" de la technologie nucléaire adossée à une sécurité pétrolière et gazière proposé par la France. En effet, Le président français, Nicolas Sarkozy, s'était déclaré prêt à assister l'Algérie dans le domaine nucléaire civil, en échange d'une éventuelle alliance entre la compagnie nationale Sonatrach et GDF. L'Algérie était sceptique sur l'intérêt que représenterait une alliance avec GDF en échange d'une aide française pour développer le nucléaire civil. Pour l'Algérie, le choix américain s'est imposé d'autant que la France ne s'est pas pressée pour coopérer avec l'Algérie. En plus, l'Algérie a intérêt en tout état de cause à jouer la carte de la diversification de ses partenaires. C'est dans ce contexte que le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a effectué en septembre une visite de travail en Afrique du Sud pour justement examiner les possibilités de coopération entre les deux pays dans le domaine du nucléaire civil. L'Algérie est décidée à jouir du droit qui lui permet l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques. "L'Algérie veut utiliser le nucléaire civil pour produire de l'électricité en exploitant ses gisements d'uranium", avait indiqué en novembre 2006 le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, en marge d'une conférence internationale sur l'énergie à Oran. Le ministre avait alors assuré que ce projet sera réalisé en partenariat avec des groupes étrangers. Le ministère de l'Energie a décidé, par ailleurs, de créer une agence de sécurité et de sûreté nucléaire et cherche d'abord à exploiter le nucléaire dans les domaines scientifiques et agricoles. Pour rappel, l'Algérie a des accords de coopération dans le nucléaire civil avec la Chine, l'Argentine et la Russie. Elle souhaite également signer des accords de coopération dans ce domaine avec l'Egypte et l'Afrique du Sud. l'Algérie possède deux réacteurs nucléaires expérimentaux ou centres de recherches nucléaires de 3 et 15 mégawatts. Le premier, appelé Nour, est installé à Draria (Alger) et a été construit par les Argentins, et le second (Es Salem) a été réalisé par les Chinois à Aïn Oussara dans la Wilaya de Djelfa. Ces réacteurs sont régulièrement inspectés par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).