La Société Financière Internationale (SFI/IFC), filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, vient d'apporter un financement de 100 millions de dollars au parc solaire de Ouarzazate, dans le sud-est du Maroc. Cette enveloppe servira à financer la première station thermo-solaire du parc. Baptisée Noor 1, cette plus grande centrale CSP à capteurs cylindro-paraboliques au monde, devrait entrer en service en août 2015. Noor 1 est une centrale solaire à technologie CSP d'une capacité de 160 mégawatts (MW). La durée de construction prévue est de 22 mois. Cette tranche avait été attribuée le 25 septembre 2012, pour un coût d'investissement estimé à 7 milliards de dirhams (1 dollar=8 dirhams), à un consortium mené par le groupe saoudien ACWA Power International associé aux entreprises espagnoles Aries IS et TSK EE. Le groupe saoudien a déclaré que le projet Noor 1, disposera de 3 heures de stockage thermique. La construction du parc solaire de Ouarzazate devrait générer 160 MW dans une première étape, avant de passer à 500 MW, ce qui en fait l'un des plus grands projets solaires au monde. Ce projet géré par Masen (Moroccan Agency for Solar Energy) est le premier d'une série de plusieurs centrales qui doivent totaliser une puissance installée de 2 000 MW à l'horizon 2020. Un investissement évalué à 9 milliards de dollars pour fournir 14% des besoins énergétiques du pays. Il s'inscrit dans le cadre du Plan solaire marocain (PSM) lancé en 2009 et qui vise à couvrir 42% de ses besoins énergétiques grâce aux énergies renouvelables. Le Maroc importe 96% de l'énergie consommée, dont 61% sont issus du pétrole. Une facture colossale qui plombe le budget national. La Masen assure : "En 2020, 42% de la capacité de production du pays proviendra des énergies renouvelables, dont 14% par le solaire, 14% par l'éolien, et 14% par l'hydraulique". Grâce à la mise en valeur du potentiel solaire, le projet contribuera à la réduction de la dépendance énergétique, à la préservation de l'environnement, par la limitation des émissions des gaz à effet de serre et à la lutte contre les changements climatiques. A terme, il permettra annuellement d'économiser en combustibles 1 million de tonnes équivalent pétrole (TEP) et d'éviter l'émission de 3,7 millions de tonnes de CO2. D'après des sources gouvernementales et bancaires, la Masen a opté pour la technologie de miroir parabolique pour la centrale de 200 MW, tandis que celle de 100 MW sera construite sous forme de tour d'énergie solaire qui sera la tour la plus haute du Maroc avec ses 200 mètres de hauteur. Le site spécialisé CSP-World, des miroirs géants cylindro-paraboliques réfléchissent et concentrent la chaleur du soleil sur un tube dans lequel circule une huile. Cette dernière recueille l'énergie calorifique et la transporte vers une centrale où elle est associée à l'eau. La vapeur active alors des turbines qui génèrent de l'électricité. Un petit boîtier doté d'un moteur oriente le capteur selon la trajectoire du soleil. Le grand atout de cette technologie par rapport au photovoltaïque, c'est la possibilité de continuer à produire de l'électricité la nuit. Grâce à la technique des sels fondus qui emmagasinent l'énergie collectée, Noor 1 disposera ainsi de trois heures de stockage thermique. L'appel d'offres pour la réalisation de la seconde phase Noor 2 et Noor 3 a été lancé début 2013 et le lauréat doit être désigné avant fin 2014. Cette phase permettra de porter la capacité du parc de Ouarzazate à 500 MW, soit l'équivalent de l'alimentation en électricité d'une ville d'un million et demi d'habitants.