L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé quasi inchangé la semaine, tiré par le dollar mais freiné par la prudence dans l'attente du rapport sur l'emploi aux Etats-Unis. A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a affiché un très léger recul de 0,05% (-7,50 points) à 15 668,68 points. Il avait fini mardi et mercredi à son plus haut niveau en sept mois. Sur la semaine, il a gagné 1,58%. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a abandonné pour sa part vendredi 0,25% (-3,18 points) à 1 293,21 points. La séance a été assez active, avec 2 milliards de titres échangés sur le premier marché. Au moment de la fermeture de la place tokyoïte, le dollar se situait à 105,32 JPY, en petit repli après avoir atteint quelques heures plus tôt son plus haut niveau en près de six ans face à la devise nippone. Le billet vert a bénéficié d'un regain d'optimisme sur la vigueur de la reprise économique aux Etats-Unis après une nouvelle salve d'indicateurs encourageants. L'euro était à l'inverse bien plus bas que la veille à la même heure, à 136,23 yens, plombé par les décisions monétaires de la Banque centrale européenne (BCE). Pour lutter contre la déflation et soutenir l'économie, la BCE a en effet annoncé jeudi un abaissement de ses taux d'intérêt et le lancement d'un programme de rachats d'actifs. Ce mouvement inversé des principales monnaies face au yen tire à hue et à dia les actions des groupes exportateurs: la hausse du dollar en sens positif, la baisse de l'euro en direction négative. Parmi les 225 valeurs du Nikkei, 138 ont fini dans le rouge, 69 dans le vert et 18 sont restées inchangées. Les principales actions de groupes exportateurs ont fini en ordre dispersé, plutôt en baisse pour les plus implantées en Europe, davantage en hausse pour celles qui profitent plus du marché américain. Le titre du premier constructeur d'automobiles Toyota a ainsi augmenté de 0,46% à 6 115 yens, tandis que Nissan a cédé 0,29% à 1 020 yens et Honda 0,01% à 3 554,50 yens. Du côté des groupes d'électronique, Sony, qui avait repris du terrain ces derniers jours, a été à la fois victime du plongeon de l'euro et de prises de bénéfices: l'action a reculé de 1,95% à 2 016 yens. Panasonic a de son côté stagné à 1 302,50 yens. Les compagnies d'électricité étaient aussi sous la loupe des investisseurs ce vendredi. La presse spécule en effet sur les probabilités de démantèlement de réacteurs au seuil ou ayant déjà dépassé la limite théorique de durée d'exploitation de 40 ans. Un quart des 48 réacteurs du pays (hormis les six condamnés de la centrale Fukushima Daiichi) sont dans ce cas. Le titre Kansai Electric Power a pris 0,25% à 989,1 yens, même si cette compagnie est potentiellement la plus concernée par l'éventuelle obligation de renoncer définitivement à une partie de ses installations atomiques. A l'inverse, Tokyo Electric Power (Tepco) a cédé 1,04% à 380 yens, Chugoku Electric Power 0,86% à 1 387 yens et Kyushu Electric Power 1,57% à 1 065 yens.