Les Bourses européennes ont ouvert sur une note étroitement irrégulière, hier, l'attrait pour les actifs à risque étant limité par des indicateurs décevants en Chine et aux Etats-Unis, ce qui incite les investisseurs à prendre quelques profits après le récent "rally". Après l'annonce, vendredi, d'une baisse inattendue des ventes de détail et d'une forte dégradation du moral des ménages, les investisseurs réagissent plus vivement à une croissance de l'économie chinoise au premier trimestre inférieure aux attentes. "Il s'agit juste d'un courant généralisé de ventes d'actifs à risque. Les investisseurs deviennent un peu sceptiques sur la reprise qui a porté les marchés ces derniers mois. Ils sont nombreux à utiliser n'importe quelle donnée économique un peu faible comme excuse pour sortir du marché et concrétiser quelques profits", dit Stan Shamu, stratège de marché chez IG Markets. À Paris, l'indice CAC 40 prend 0,32% à 3 740,72 points. À Francfort, le Dax gagne 0,2% et à Londres, le FTSE perd 0,26%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 avance de 0,4%, soutenu par la hausse des services collectifs (+1,2%) alors que les ressources naturelles perdent 2,17%.
Paris débute la séance avec prudence La Bourse de Paris s'inscrivait en timide hausse dans les premiers échanges hier (+0,41%), résistant à la publication d'une croissance chinoise moins robuste que prévu, dans l'attente d'un indicateur d'activité aux Etats-Unis et des résultats de Citigroup. L'indice CAC 40 prenait 15,31 points à 3 744,61 points. Vendredi, il avait perdu 1,23%. Après une ouverture stable, le marché parisien redémarrait lentement malgré la publication d'un indicateur moins bon qu'attendu en Chine, qui a pesé sur les Bourses asiatiques. Du côté des valeurs, les bancaires se tenaient bien en début de séance. Crédit Agricole prenait 0,42% à 6,53 euros. BNP Paribas engrangeait 0,88% à 41,08 euros et Société Générale 0,51% à 26,53 euros. Accor perdait de son côté 4,08% à 25,65 euros. Les analystes de la banque helvétique Credit Suisse ont abaissé leur recommandation sur le titre du groupe hôtelier français à "sous-performer", contre "surperformer" auparavant. Technip grappillait 0,17% à 82,04 euros. Le groupe a remporté auprès de la Bahrain Petroleum Company (BAPCO) un contrat, dont le montant n'a pas été dévoilé, pour la modification d'une unité de récupération du soufre à Bahreïn. Lagardère, qui a annoncé avoir réalisé lors de la vente de sa participation de 7,4% dans le constructeur aéronautique EADS (-0,37% à 37,52 euros) une plus-value nette d'impôts et de frais de transaction de 1,8 milliard d'euros, prenait 0,28% à 28,31 euros. Le concepteur français de matériel électronique grand public Archos, qui a publié vendredi un chiffre d'affaires pour le premier trimestre en baisse de 37% à 26,5 millions d'euros, perdait 2,38%, à 2,46 euros. ADP reculait de 0,90% à 65,15 euros. Après deux mois de baisse, le trafic dans les aéroports parisiens est reparti à la hausse en mars (+2,2%). Plusieurs grandes capitalisations soutenaient la tendance. EDF prenait 1,05% à 16,32 euros, GDF 1,64% à 16,43 euros et Sanofi 1,64% à 80,80 euros. Saint-Gobain était en forte hausse (+2,70% à 29,50 euros), grâce à un relèvement de recommandation de Bank of America-Merrill Lynch à "acheter". Londres: le Footsie en légère baisse (-0,12%) La Bourse de Londres s'inscrivait en légère baisse, hier, dans les premiers échanges, pénalisée par le ralentissement de la croissance chinoise qui pesait sur les valeurs minières. L'indice FTSE-100 des principales valeurs abandonnait 7,44 points, soit 0,12% par rapport à la clôture de vendredi, à 6 376,95 points. Les minières accusaient donc le coup, Randgold Resources lâchant 5,10% à 4 705 pence, Fresnillo 3,85% à 1 224 pence, Rio Tinto 2,91% à 2 991 pence et Anglo American 1,98% à 1 609,5 pence. Parmi les autres baisses, l'éditeur Pearson reculait de 2,01% à 1 120 pence et le groupe de luxe Burberry de 0,50% à 1 287,5 pence. Le groupe d'énergie Centrica prenait en revanche 1,19% à 383,9 pence après avoir annoncé le rachat avec Qatar Petroleum d'actifs au Canada pour 650 millions de livres (un milliard de dollars canadiens, 750 millions d'euros) au groupe canadien Suncor Energy. Francfort affaiblie par les mauvaises nouvelles chinoises La Bourse de Francfort évoluait en légère baisse hier en matinée, résistant mal aux mauvaises nouvelles en provenance de Chine, dont la croissance sur le début de l'année a été plus faible que prévu. Après une ouverture stable, l'indice vedette Dax cédait 0,27% à 7 724,11 points, tandis que l'accès de faiblesse de l'indice des valeurs moyennes MDax était plus grand (-0,48% à 13 244,75 points). Du côté des valeurs allemandes, le secteur énergétique était recherché, avec des hausses de 2,42% à 14,83 euros pour EON, en tête du Dax, et de 1,67% à 30,75 euros pour son concurrent RWE. Deutsche Telekom (+1,93% à 8,95 euros) poursuivait sur son élan de la fin de semaine dernière. En revanche, Siemens (-1,04% à 79,95 euros) et Continental (-1,28% à 86,70 euros) pesaient sur la tendance, après des commentaires pessimistes de leurs directeurs financiers respectifs sur les mois à venir. Le directeur financier de Siemens, Joe Kaeser, a ainsi averti ce week-end, dans le journal Rheinische Post, que "les défis actuels dans le domaine ferroviaire et le transport d'énergie éolienne laisseront des traces sur les chiffres (financiers) du 2e trimestre", tout comme une baisse de la demande pour certains produits en Allemagne et aux Etats-Unis. Le directeur financier de Continental a aussi été porteur de mauvaises nouvelles dans la presse allemande ce week-end. Wolfgang Schäfer, a prévenu dans le magazine Euro am Sonntag, que les ventes de l'équipementier automobile avaient accusé une baisse plus forte que prévu au premier trimestre, à cause du long hiver et d'un moins grand nombre de jours ouvrés par rapport à l'an dernier.
Suisse : ouverture sous l'équilibre, freinée par Nestlé hors dividende La Bourse suisse évoluait sous l'équilibre, hier dans les premiers échanges, freinée principalement par le traitement hors dividende de Nestlé. Le Swiss Market Index (SMI) cédait 0,21% à 7 744,10 points, Nestlé coûtant plus de 40 points d'indice. Le Swiss Leader Index (SLI) était pratiquement stable, à 1 158,78 points, le Swiss Performance Index (SPI), qui n'est pas impacté par les titres traités hors dividende, prenait 0,47%, à 7 262,46 points. Sur les 30 principaux titres de la cote, 17 étaient dans le rouge, 13 dans le vert. En Suisse, la saison des trimestriels accélère son rythme. Cette semaine, huit des 30 principaux titres de la cote vont publier des résultats. Kühne+Nagel l'a fait hier matin. Le groupe de logistique et de transports sera suivi aujourd'hui par Givaudan, Actelion, Sika et Sulzer, puis, demain, par Nestlé et Syngenta, avant Schindler vendredi. Nestlé perdait 2,6%, soit 1,75 franc, mais avec une cotation hors dividende de 2,05 francs, ce qui fait plus que compenser la baisse. Le titre était un peu sous pression depuis début avril, les analystes prévoyant des ventes trimestrielles peu spectaculaires. Kühne+Nagel retenait l'attention. Après avoir ouvert en baisse de 0,6%, l'action est repassée dans le vert, gagnant 2,8%. Le groupe de transport et de logistique a publié ses résultats au premier trimestre 2013 et dépassé les prévisions au niveau du chiffre d'affaires et du résultat brut. Il les a en revanche manquées pour le résultat d'exploitation. Les analystes parlent de chiffres solides et soulignent les gains de parts de marché dans les secteurs du fret aérien et maritime. La très volatile Transocean (+0,9%) ou encore les valeurs financières Zurich Insurance et Credit Suisse (+0,5% chacune) affichaient également une belle progression. Parmi les 30 valeurs du SMI/SLI, Richemont (-0,8%), Julius Bär (-0,7%) et Givaudan (-0,6%) accusaient par contre un petit coup de faiblesse. Le fabricant d'arômes et de parfums publie demain son chiffre d'affaires du premier trimestre. Sur le marché élargi, Bossard prenait 0,4% après la publication de ses ventes trimestrielles. Burkhalter (+3,6%) avait le vent en poupe, cette fois dans le sillage des résultats 2012. Plusieurs titres étaient traités hors dividende aujourd'hui. Il s'agit de Bank Linth (-2,5%), Bucher (-1,7%), BVZ (non négocié), Swisslog (inchangé) et Orior (-3,5%).
Tokyo: le Nikkei perd 1,55% à cause du yen, des USA et de la Chine L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé hier en net repli de 1,55%, à cause d'un regain du yen consécutif à la publication d'indicateurs décevants aux Etats-Unis et en Chine, selon des courtiers. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a cédé 209,48 points (-1,55%) pour finir à 13 275,66 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part perdu 1,27% (-14,58 points) pour terminer à 1 133,99 points. L'activité a été encore une fois particulièrement importante, avec 4,08 milliards d'actions échangées sur le premier marché. A la clôture de la place tokyoïte (06H00 GMT), le dollar se situait à moins de 98 yens, près d'un demi-yen de moins qu'aux premières heures de la matinée, tandis que l'euro évoluait aux environs de 128,00 yens, soit un recul simultané de quelque 90 centimes de yen, ce qui n'est pas bon pour les groupes exportateurs nippons, poids lourds de la cote. Dans ce contexte, de nombreux titres ont été boudés, tels ceux des constructeurs d'automobiles: l'action Toyota a cédé 2,12% à 5 540 yens, Honda a décliné de 1,677% à 3 885 yens et Nissan de 3,90% à 1 011 yens. Le titre du pneumaticien Bridgestone s'est lui déprécié de 2,51% à 3 690 yens. La sanction a été moins sévère pour les fabricants d'électronique : l'action Panasonic a décliné de 0,14% à 710 yens et Sony de 0,06% à 1 658 yens. Le titre Sharp, le deuxième plus troqué de la séance, s'est pour sa part distingué par un bond de 10,44% à 370 yens, grâce à des rumeurs de presse indiquant qu'il avait décidé de céder sa part de 30 millions d'actions de son compatriote Pioneer, dont il est le premier actionnaire avec 9,2% du capital. Sharp a besoin de trésorerie pour faire face à des échéances à venir. Le groupe a toutefois démenti, pour le moment. Le titre Pioneer, lui, a progressé de 4,28% à 219 yens. Les sociétés très implantées en Chine ont pâti des chiffres de croissance inférieurs aux attentes. Le titre du fabricant d'engins de chantier Komatsu a abandonné 2,87% à 2 433 yens, tandis que celui du spécialiste des robots Fanuc a laissé filer 1,30% à 15 170 yens. Mauvaise journée aussi pour les mégabanques : Mitsubishi UFJ Financial Group a dévissé de 1,49% à 663 yens, Mizuho de 2,75% à 212 yens et la maison de courtage Nomura Holdings a fléchi de 0,89% à 779 yens. En revanche, la séance a été très profitable aux actions des compagnies d'électricité, les investisseurs pariant de plus en plus sur un redémarrage d'ici à la fin de l'année de quelques réacteurs nucléaires qui seraient jugés sûrs par l'autorité de régulation après l'entrée en vigueur de nouvelles normes durcies en juillet. Le titre Tokyo Electric Power (Tepco), le plus échangé de la journée, a gagné 12,71% à 461 yens et Kansai Electric Power (Kepco) quelque 16,31% à 1369 yens.
