Les Bourses européennes ont terminé en nette baisse, avant-hier, déçues par la réunion mensuelle de la Banque centrale européenne (BCE), qui a opté pour le statu quo. L'institution monétaire, qui a maintenu son principal taux directeur inchangé à 0,50% - son plus bas niveau historique auquel il avait été abaissé le mois dernier -, s'est dite prête à continuer d'intervenir pour soutenir la zone euro, sans en voir la nécessité ce mois-ci. "Les acteurs du marché ont exprimé leur déception à propos du ton de Mario Draghi durant la conférence de presse" lors de laquelle il a semblé indiquer "qu'il n'était pas prêt à aller chercher plus loin dans la boîte à outils de la BCE pour soutenir l'économie", a commenté Ishaq Siddiqi d'ETX Capital. L'Eurostoxx a cédé 1,22% L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a reculé de 1,30% à 6 336,11 points. La Banque d'Angleterre (BoE) a également maintenu une nouvelle fois le statu quo monétaire lors de la dernière réunion de son gouverneur Mervyn King, qui doit être remplacé le 1er juillet par le Canadien Mark Carney. Du côté des valeurs, la compagnie aérienne à bas coûts EasyJet a lâché 4,05% à 1184 pence, les banques Barclays et RBS 4,11% à 303,3 pence et 3,50% à 316,9 pence tandis que le motoriste Rolls-Royce a reculé de 2,27% à 1 163 pence. L'opérateur téléphonique BT Group a en revanche pris 2,58% à 301,7 pence et le groupe de luxe Burberry 0,65% à 1 403 pence. A Francfort, le Dax a cédé 1,19% à 8 098,81 points, avoir évolué en territoire positif jusqu'à la mi-journée. Henkel, fabricant du gel douche Fa et de l'adoucissant Minidou, a terminé en tête de l'indice (+0,52% à 74,04 euros). Le groupe d'énergie EON s'est lui aussi bien comporté, en hausse de 0,08% à 12,77 euros. ThyssenKrupp a limité la casse en cédant 0,71% à 15,29 euros, après avoir annoncé la signature de plusieurs contrats en Arabie Saoudite et à Bahreïn. Commerzbank s'est replié de 2,41% à 7,52 euros. Allianz était en queue de l'indice, en repli de 2,50% à 113,20 euros. Selon la presse allemande, les inondations qui touchent plusieurs Etats régionaux allemands suscitaient des inquiétudes pour l'activité du groupe. L'indice CAC40 de la Bourse de Paris s'est replié de 0,99% à 3 814,28 points. Bourbon s'est détaché du lot (+5,79% à 20,01 euros) après une analyse de Gilbert Dupont qui estime que le titre se traite avec une décote non justifiée, alors que sa structure financière est en voie d'assainissement. Danone a signé une belle hausse (+2,06% à 56,5 euros) après un relèvement de recommandation par les analystes d'Exane BNP Paribas, à "surperformer" contre "neutre" auparavant. De manière générale, les valeurs à profil défensif étaient plutôt bien orientées: France Télécom a gagné 0,50% à 76,49 euros, Rémy Cointreau (+1,20% à 86,62 euros), GDF Suez (+0,36% à 15,33 euros). Du coté des baisses on note le repli de Air France (-3,15% à 12,3 euros) qui risque d'être pénalisé par le rebond de l'euro face au dollar. Les banques comptaient parmi les grandes perdantes, à l'instar de Société Générale (-2,66% à 29,61 euros), BNP Paribas (-2,14% à 43,70 euros) et Crédit Agricole (-2,40% à 6,91 euros). L'indice SMI de la Bourse suisse a cédé 1,61% à 7 622,74 points. Credit Suisse a accusé la plus forte baisse (-3,81% à 26,51 francs), tandis que Transocean, l'opérateur de plates-formes pétrolières, a perdu 2,38% à 46,81 francs. Seul SGS, le spécialiste de l'inspection et de la certification de produits, a terminé dans le vert, gagnant 0,90% à 2 132 francs. La Bourse de Bruxelles a reculé de 0,57% à 2 594,65 points. Les assureur s Ageas (-2,43% à 27,71 euros) et Delta Lloyd (-2,52% à 14,92 euros) ont accusé les plus fortes baisses. La principale hausse a été enregistrée par le groupe de biotechnologies ThromboGenics, qui a pris 3,31% à 31,39 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a perdu 0,99% à 349,58 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le groupe Air France-KLM, qui a cédé 3,11% à 7,45 euros. A la hausse, l'opérateur de télécoms KPN a gagné 4,89% à 1,46 euros. La Bourse de Lisbonne a cédé 1,36% à 5 793,19 points, fortement pénalisée par les pertes du secteur bancaire. La banque Banif a reculé de 4,90%, BCP de 3,85%, BES de 2,50% et BPI de 1,78%. Les valeurs de l'énergie ont terminé en ordre dispersé. Le groupe énergétique EDP a gagné 0,33%, tandis que sa filiale pour les renouvelables a perdu 1,27%.
Wall Street finit en hausse une séance décousue, avant l'emploi américain La Bourse de New York a achevé dans le vert une séance erratique, à la veille de chiffres très attendus sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis en mai: le Dow Jones a avancé de 0,53% et le Nasdaq de 0,66%. Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a pris 80,03 points à 15.040,62 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 22,57 points à 3 424,05 points. Le Standard & Poor's 500 s'est adjugé 0,85% (+13,66 points) à 1 622,56 points. Comme la veille, les grands indices de Wall Street ont laissé transparaître la grande nervosité des investisseurs en affichant des mouvements très décousus, mêlant accès de volatilité et de frilosité. A l'image de cette semaine marquée par des mouvements violents, cette séance a montré à quel point le rapport sur l'emploi et le chômage (vendredi) est au coeur des préoccupations des investisseurs qui tentent au mieux d'anticiper ses conséquences sur le marché, a noté Art Hogan, de Lazard Capital Markets. La politique très expansionniste de la Fed a largement participé à l'essor des indices boursiers ces derniers mois. Mais, si les statistiques sur l'emploi sont très mauvaises, cela pourrait indiquer que l'économie américaine s'achemine vers un réel ralentissement, a-t-il estimé, ce qui serait très négatif. Après la déception des chiffres ADP dans l'emploi privé la veille, le recul plus important que prévu des inscriptions au chômage au cours de la dernière semaine de mai a ainsi été bien accueilli, avant-hier. Quelque 346 000 demandes d'allocations chômage ont été déposées pour la semaine achevée le 1er juin, soit moins que les attentes des analystes qui tablaient sur 348 000, et un recul de 3% par rapport à la semaine précédente. Wall Street digérait également les nouvelles en provenance d'Europe, alors que la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de laisser son taux inchangé à 0,50%, son plus bas niveau historique. L'institution a aussi révisé à la hausse ses prévisions de croissance en zone euro en 2014, un signal jugé de bon augure par les opérateurs. Du côté des valeurs, le groupe de cosmétiques Procter and Gamble reculait de 0,22% à 76,49 dollars au lendemain d'un remaniement de la direction du groupe de cosmétiques et d'hygiène. Le Dow Jones était également aidé par la nette hausse de deux membres importants de l'indice, dont Boeing (+0,67% à 99,15 dollars), à la suite d'une note d'analyste favorable, et du deuxième opérateur télécom aux Etats-Unis Verizon (+1,86% à 49,20 dollars). Le géant américain des boissons sans alcool Pepsico lâchait 0,37% à 80,90 dollars après avoir démenti des rumeurs ayant fait état d'une éventuelle acquisition de Sodastream (+5,00% à 72,82 dollars), qui fabrique des machines permettant de gazéifier l'eau plate. Les valeurs bancaires baissaient: Bank of America reculait de 0,50% à 13,02 dollars, JPMorgan Chase de 0,79% 52,61 dollars et Goldman Sachs de 0,45% à 155,58 dollars.
Tokyo: le Nikkei clôture en baisse de 0,85% La Bourse de Tokyo a terminé la séance en baisse de 0,85%, soucieuse après la publication de chiffres en demi-teinte pour l'emploi américain et une remontée du yen. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 110,85 points à 12 904,02 points, finissant à son plus bas niveau depuis deux mois. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a diminué plus nettement, abandonnant 1,77%, soit 19,26 points, à 1 070,77 points. L'activité a été très intense, avec 4,37 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Après une forte baisse de 3,83% la veille, le marché a été beaucoup plus calme, oscillant autour de l'équilibre pendant une bonne partie de la séance. Sur le plan japonais, les opérateurs ont froncé les sourcils face à un certain rebond du yen vis-à-vis du dollar et de l'euro, une mauvaise nouvelle pour les groupes japonais présents à l'étranger. Le yen reste néanmoins fortement déprécié par rapport à son niveau de cet automne, après six mois de chute quasi continue qui avait permis à la Bourse de Tokyo de s'envoler de 80% entre la mi-novembre et le 22 mai. Depuis un premier plongeon de la Bourse le 23 mai toutefois, les investisseurs tokyoïtes sont beaucoup plus nerveux et la cote a régulièrement perdu du terrain. Le Nikkei a chuté de plus de 17% depuis le 22 mai. La légère remontée du yen a plombé jeudi les constructeurs d'automobiles: Toyota a diminué de 1,57% à 5 640 yens, Nissan de 2,55% à 1 030 yens, Honda de 0,95% à 3 635 yens et Mitsubishi Motors de 6,08% à 139 yens. Les fabricants d'électronique ont aussi encore perdu du terrain: Sony 2,04% à 1 869 yens, Sharp 4,98% à 401 yens et Canon 1,06% à 3 270 yens. Les compagnies d'électricité ont continué de dévisser comme la veille, les investisseurs étant inquiets du manque de certitude entourant l'éventuel redémarrage de réacteurs nucléaires arrêtés par précaution après l'accident de Fukushima. La compagnie gérant la centrale accidentée, Tokyo Electric Power, a chuté de 7,41% à 475 yens et son homologue de l'ouest du Japon, Kansai Electric Power, de 2,65% à 1 102 yens.