Alger, une ville victime de sa mauvaise gestion ? Sans doute que oui, vu les multiples problèmes auxquels est confrontée la première ville du pays. La gestion de la wilaya d'Alger a nécessité une rencontre de haut niveau tenue avant-hier au siège de la wilaya qui était présidée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, et a regroupé pas moins de 17 membres du gouvernement. Alger la Blanche, celle qui était la concurrente des plus grandes villes européennes, est considérée, aujourd'hui, comme l'une des capitales les moins vivables dans le monde, selon le rapport de la dernière parution du " The Economist Intelligence". Parmi les 132 villes sélectionnées, notre capitale a été classée à la dernière place de ce rapport, qui a évalué les conditions de vie de ces villes, selon 40 indicateurs. Afin d'y remédier à la situation, des mesures ''urgentes, non exhaustives'', dont la poursuite de l'opération de relogement, ont été prises, c'est du moins ce qu'a indiqué le ministre d'Etat, ministre l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Tayeb Belaïz à l'issue de la rencontre. ''Des mesures urgentes, non exhaustives, ont été prises lors de cette réunion après un très riche débat entre le gouvernement, à sa tête le Premier ministre Abdelmalek Sellal et les différentes autorités locales ainsi que les élus de la wilaya d'Alger'', a précisé M. Belaïz qui en a donné lecture des principales recommandations lors d'un point de presse au siège de la wilaya. "Ces mesures urgentes, qui prendront effet à partir de dimanche prochain, seront suivies par d'autres mesures complémentaires dans un proche avenir", a-t-il précisé. Les participants à cette rencontre, la première du genre, ont recommandé en premier lieu de ''poursuivre les opérations de recasement (des familles issues des sites précaires) et de distribuer tous les logements disponibles à Alger avant le 31 décembre 2014'', a dit M. Belaïz. Il a été décidé également, a-t-il dit, de créer une entreprise publique économique avec comme mission ''d'exécuter le plan d'embellissement de la capitale''. Un groupe de travail sera installé au niveau de chacune des treize circonscriptions administratives de la wilaya d'Alger pour ''réfléchir à une révision de l'organisation administrative de la capitale'', a expliqué le ministre de l'Intérieur. Le wali d'Alger Abdelkader Zoukh a été également chargé de mettre en place un groupe de travail avec comme mission de trouver une solution à la réouverture des magasins fermés et situés dans les principaux boulevards de la capitale, a dit M. Belaïz. Cette réunion du gouvernement élargie aux autorités locales a, par ailleurs, recommandé la ''refondation de la police communale qui sera mise sous l'autorité du président de l'APC'', a-t-il ajouté, précisant que ''ce dossier, qui est prêt au niveau du ministère de l'Intérieur, sera réactivé''. La création d'entreprises ou d'organismes chargés de la réhabilitation du vieux bâti et de l'entretien des cimetières au niveau de la wilaya d'Alger figurent également parmi les mesures ''urgentes'' prises à cette occasion, a ajouté M. Belaïz. D'autre part, le Premier ministre a donné des instructions "fermes" aux différents responsables de la wilaya afin "d'améliorer l'accueil des citoyens au niveau de toutes les structures de l'Etat'', a indiqué le ministre de l'Intérieur. Cette rencontre du gouvernement avec les autorités locales d'Alger sera généralisée à toutes les wilayas, en application du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et du plan d'action du gouvernement, ''fondés sur le dialogue et la consultation des citoyens dans la prise en charge de leurs revendications '', a expliqué M. Belaïz.
L'organisation administrative pourrait être revue Côté service public, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a souligné que l'organisation administrative de la capitale pourrait être revue pour qu'elle soit au diapason du développement que connaît la wilaya d'Alger dans les différents domaines. M. Sellal a estimé que la capitale a connu d'importantes réalisations "qui n'ont pas été accompagnées de structures publiques dans certains endroits et secteurs". Le Premier ministre a insisté sur l'amélioration de la situation sur tous les plans estimant qu'"il y a des questions dont la prise en charge a un caractère urgent comme les habitations vétustes, les infrastructures publiques et la gestion de la ville". Il a indiqué que le problème n'est pas dans le manque du budget qui est "disponible" rappelant que "plusieurs études sur la Casbah ont été réalisées et que l'Etat a alloué des budgets importants à cet effet. Mais il y a des lacunes sur le terrain", a-t-il déploré. "Il est temps de moderniser la capitale, de trouver les solutions et de prendre les décisions adéquates pour améliorer la situation". M. Sellal s'est félicité à cette occasion de l'amélioration enregistrée au niveau des services d'état civil qui ont permis de "réduire" la bureaucratie ajoutant que cette réunion devrait sortir avec des décisions en faveur de l'amélioration de la situation dans les différents domaines. Des décisions dont la mise en œuvre fera l'objet d'un suivi, a-t-il soutenu. Ces décisions, a-t-il encore ajouté, concernent notamment le domaine sécuritaire et l'amélioration du cadre de vie dans la capitale. Le Premier ministre a évoqué par ailleurs certains phénomènes à éradiquer comme la fermeture tôt en fin de journée des magasins et des structures publiques dans la capitale.
Plus de 6700 familles relogées depuis juillet dernier (Wali) La crise du logement, le vieux bâti, l'informel, les écoles primaires, la culture, les associations sont autant de dossiers chauds que les pouvoirs publics tentent de gérer. Cependant, il faut rappeler que beaucoup reste à faire dans la collecte des ordures ménagères, la réalisation d'espaces verts, la réhabilitation des trottoirs, l'hygiène, la sécurité routière en ville, la lutte contre la pollution, le squat des espaces publics et surtout le recouvrement des taxes fiscales qu'un grand nombre de fraudeurs refusent de régler. Ainsi, au volet du relogement le wali d'Alger Abdelkader Zoukh a affirmé que plus de 6700 familles occupant des habitations précaires ont été relogées depuis le début de l'opération de relogement en juillet dernier. Sur l'ensemble des familles relogées, 5650 occupaient des habitations précaires et 1056 ont vu leurs demeures endommagées par le séisme qui a frappé la capitale le 1er août dernier, a précisé le responsable ajoutant qu'à l'issue de cette opération plusieurs assiettes foncières ont été récupérées dont 50 h ont été affectés à la réalisation de 3000 logements par l'AADL et 2000 autres dans le cadre du logement public promotionnel. L'opération de relogement a concerné en priorité les familles occupant les espaces jouxtant des projets à l'arrêt à l'instar de ceux de la ligne ferroviaire liant Birtouta à Zéralda, du lycée El Hamiz à Dar El Beida ou encore le stade de Birkhadem. Le site du lieudit "El Kalaa" à la Casbah a été assaini suite au relogement de 313 familles après le séisme du 1er août, a encore fait savoir M. Zoukh qui a sollicité l'aide du gouvernement pour la restauration de 45 maisonnettes récupérées à l'issue de cette opération. Plus de 4000 familles devront être relogées durant le mois de septembre en cours dans les nouvelles citées de Sidi M'hamed à Birtouta et Eddalia aux Eucalyptus.