C'est hier que le ministre français de l'Economie et des Finances, M. Thierry Breton, est arrivé à Alger, dans le but de signer un accord pour la promotion des investissements français en Algérie, tel que souhaité par moult forums tenus à Paris sur le marché algérien. Dans ce contexte, Sonatrach et le groupe Gaz de France (GDF), procéderont aujourd'hui, à Alger à la signature de deux contrats gaziers. Le premier contrat porte sur la vente de gaz naturel algérien à travers le gazoduc algéro-espagnol Medgaz, et le second sur la réservation par Sonatrach d'une capacité de regazéification sur le terminal de Montoir (bassin parisien), précise la même source. Le futur gazoduc Medgaz reliera, à compter de fin 2008-début 2009, la localité algérienne de Beni Saf à Almeria (Espagne). Il aura une capacité de 8 à 10 milliards de m3/an, extensible à 16 milliards de m3/an pour pouvoir acheminer, par la suite, le gaz vers le reste de l'Europe. Ce projet implique le groupe GDF à hauteur de 12 %, soit un financement de 640 millions d'euros, et franchira, dès 2007 la Méditerranée sur 200 km vers l'Espagne. Pour Gaz de France, cet investissement contribuera à hisser d'ici 2010, l'Algérie, dont les exportations vers l'Europe vont bondir de 40 % d'ici 2015, au deuxième rang de ses fournisseurs derrière la Norvège, mais quasiment à égalité avec la Russie. Sur un autre registre M. Breton entame une visite de travail jugée "importante" a fin de renforcer le partenariat économique et financier entre les deux pays. L'accord, qui sera signé, prévoit, notamment, l'institution d'une rencontre annuelle entre les ministres des Finances des deux pays, selon le ministère français de l'Economie et des Finances. La promotion des investissements, jusque-là jugés " insuffisants" par rapport aux opportunités qu'offre l'Algérie et par rapport aux opérations effectuées par les très nombreux autres pays concurrents, a été fortement souhaitée lors d'une quinzaine de forums organisés en 2006 à Paris tant par l'agence officielle française UBIFRANCE, que par Medef-International (patronat), l'assureur-crédit COFACE ou encore la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP), avec l'appui de la mission économique de l'ambassade de France à Alger. Au cours de ces derniers et multiples séminaires, beaucoup d'opérateurs algériens ont démontré que le climat d'affaires algérien est d'une immense fertilité, et marqué par un assouplissement du code des investissements non discriminatoire, du système bancaire, du dossier foncier industriel, et par un énorme chantier d'infrastructures qui offrent, en même temps, un plat d'investissements rentables et sécurisés. Dans le même cadre de croissance économique, le ministre des Participations et de la Promotion de l'investissement, M Abdelhamid Temmar, a présidé dans différentes villes françaises un "Road Show" sur les entreprises algériennes éligibles à la privatisation. L'Algérie est en train de mettre en place "un modèle économique qui marche", a assuré Medef-International lors d'un de ces séminaires au cours duquel le président de l'assureur français Coface a déclaré à l'APS que "le marché algérien est un risque tout à fait satisfaisant pour les entreprises françaises". Coface, qui a ouvert, en octobre 2006, une filiale de services en Algérie qui permet d'opérer en assurance domestique et export vis- à- avis du client algérien, avait reclassé le risque Algérie en A4 selon une notation à 7 niveaux. L'assureur s'était basé sur "la bonne orientation de l'économie algérienne", soulignant "une politique systématique d'épargne, avec la mise en réserve du surplus des recettes pétrolières de l'Etat qui doit permettre une croissance stable". Le prochain colloque international risque-pays de la Coface est programmé pour le 23 janvier prochain à Paris. C'est durant ce colloque que Coface pourrait annoncer une nouvelle réévaluation du risque-pays de l'Algérie, selon des industriels français. Il est à préciser que l'Algérie a un important potentiel de croissance en matière de développement économique sur tout le Maghreb et constitue, depuis plusieurs années, un marché très porteur pour les entreprises étrangères ". La faiblesse des investissements directs (IDE)" français a fait alors l'objet d'un débat récurrent au cours des divers forums, amenant notamment Michel de Caffarelli, président de la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie (CFCIA), à lancer un appel aux investisseurs français pour y aller et bien sur "investir maintenant". " Il faut occuper le terrain" a-t-il martelé, évoquant la concurrence internationale "extrêmement aiguisée sur le marché algérien". Cet encouragement à aller investir en Algérie a été également développé par un représentant de l'ambassade de France à Alger, Sébastien Andrieux, qui a relevé "le contexte très favorable" du climat des affaires en Algérie, étant "actuellement l'un des pays les moins endettés au monde, avec une dette représentant seulement 5 % du PIB". "Investir maintenant en Algérie doit désormais être le maître-mot" retenu à l'issue de ces différents séminaires durant lesquels le vice-président de l'association France-Algerie, Jean-Pierre Gonon, a lancé "un appel pressant", particulièrement aux entrepreneurs de PME et PMI françaises pour un co- investissement très attendu. De ce fait, un entretien est prévu entre le président de la République, le chef du gouvernement M. Belkhadem et M. Breton afin de promouvoir un partenariat sur dans divers domaines.