Après leur concert du 28 octobre 2007 dernier au Festival du monde arabe de Montréal, le pathétique groupe Gaâda - Diwane de Béchar, sera à l'affiche à La Java parisienne le 09 novembre prochain. Avec Abdelati Laoufi au chant et aux percussions, Amar Chaoui à la derbouka, Tayeb Laoufi au chant violon et guembri, bouzouki et Aïcha Lebga au chant et à la percussion, Khliff Miziallaoua à la guitare, au mandole et au chœur, ce groupe s'assemble dans une ambiance très conviviale, psalmodiant en chœur vénérations infaillibles pour l'Unique (Allah) et son Prophète, (QSSSL, Sidi Rasoul allah). A chaque intonation, les corps de l'assistance se déhanchent avec mesure comme un appel à une éventuelle transe. Leurs titres sont littéralement tirés des supplications inlassables envers le Puissant : Amin Amin, “ Baba Hamouda ”, Goumari, Mama Zhari, “ Salem Allik ”, Ya Hbibi Chirani, “ Salet Ou Saleme ” , La Yahdik Ya El Samra, des standards qui appellent au rythme , à la fois mais aussi au contact mystique avec Dieu. Aïcha Lebgaâ, à la voix suave, chante les yeux fermés Tou Ba ou autres, ses chansons exhumées des fins fonds de Béchar. Avec un charme envoûtant, elle demande, invite à chaque fois, à chaque rencontre le public à partager ce moment exceptionnel, solennel. …..Suppliant son assistance de faire le vœu que Dieu entende ces longues supplications Goulou Amin, Goulou Amin. ! Louanges à Dieu le Créateur, le Généreux, l'Unique. “ Gaâda, qui veut dire assemblée, est une occasion de rencontres et de partage. La musique, les chants et les rythmes vont guider les participants à un retour vers l'intérieur pour retrouver le cheminement vers le Hal, la plénitude. La volupté de la danse, qui s'épanouit dans la jedba, transe , est un moment de symbiose entre les musiciens et les participants. Le Diwane est une sorte d'opéra saharien où danseurs et chanteurs se donnent la réplique et exorcisent les démons sous un déluge de percussions. Tout en continuant ses investigations et en s'ouvrant à d'autres cultures, Gaâda perpétue l'état d'esprit du Diwane. A Paris, en banlieue ou en province, elle offre une version adaptée et urbaine d'un répertoire enrichi par les liens établis entre diverses sonorités et différents courants musicaux. Réunir dans un même espace, le temps d'une soirée, plusieurs communautés et différentes générations, concilier tradition et modernité et favoriser le terrain de la compréhension mutuelle, tel est aujourd'hui l'objectif de Gaâda. ” Vous connaissez ce que provoque le Diwane en scène face aux mordus des transes. C'est un peu çà : crépitement des bougies entre leurs doigts transparents, froissement des tissus, danse nocturne des ombres et des ondes dans une prière infinie. Puis la musique éclate, faite de chair et de chant, de vibratos suspendus, de violon, de saxophone, de percussions, de communion et d'allégresse à apprivoiser le sacré. La musique de Gaâda est un peu ce voyage mythique entrepris vers le sacré, la plénitude. La marche inlassable et infinie vers ce monde occulte sans le dénaturer, en passant justement par la représentation. Le groupe est un peu le guide vers cette lumière divine présente en chacun de ces initiés, sans risquer de la ternir, de la trahir, ni de l'altérer.