Déficit en contrôleurs, mauvaises conditions de travail, peur des agressions, manque de civisme… sont autant de facteurs qui font que les caisses du téléphérique de Oued Koreich-Bouzaréah ne sont pas aussi pleines que prévu. Transporter près de 8 000 voyageurs par jour devrait être des plus rentables, mais à condition que chaque voyageur respecte le moyen de transport. Plusieurs milliers de citoyens ont utilisé le téléphérique reliant Oued Koreich à Bouzareah dans la wilaya d'Alger après près d'une semaine de son entrée en service. Cependant les comportements irresponsables de certains individus influent négativement sur le bon fonctionnement de ce moyen de transport. Les travailleurs et les agents techniques en charge du fonctionnement du téléphérique subissent quasi-quotidiennement des comportements inciviques allant de jets de pierres à l'empêchement de la fermeture des portes des télécabines provoquant parfois l'arrêt de toute la ligne le temps du contrôle technique des normes de sécurité. Le nombre de personnes ayant emprunté ce téléphérique qui dessert une ligne de 2,9 km à une hauteur de plus de 360 mètres a dépassé 8.000 après une semaine seulement de son lancement, selon une source de l'Entreprise du métro d'Alger. Par ailleurs, une panne d'électricité a été enregistrée jeudi provoquant l'arrêt du téléphérique pendant près d'une heure et suscitant la colère des usagers. En dépit de toutes ces contraintes, la mise en exploitation de ce moyen de transport a facilité les déplacements des citoyens qui sont obligés d'attendre au niveau de Triolet des bus qui mettent une heure pour atteindre Bouzareah du fait de l'encombrement sur les routes. Plusieurs citoyens se sont dit satisfaits de la mise en service de ce téléphérique qui leur permet d'éviter les souffrances des bus ou la contrainte de prendre des taxis notamment le matin. Seul point noir, l'absence d'escalators, selon une citoyenne qui a demandé la mise en place d'escalators notamment pour "les personnes âgées qui trouvent des difficultés à monter les escaliers". Le directeur technique des téléphériques de la wilaya d'Alger, Boumediène Larbi, a indiqué que le téléphérique Oued Koreich-Bouzareah connaissait une grande affluence déplorant toutefois les comportements inciviques de certaines personnes nuisant à son bon fonctionnement. Une télécabine a été endommagée par des jets de pierres, a-t-il déploré, ajoutant que ce sont des actes qui sont enregistrés sur toute la ligne du téléphérique et souvent après 17 heures. Les 58 télécabines du téléphérique répondent aux normes de sécurité et il existe un groupe électrogène en cas de panne d'électricité pour assurer le retour des télécabines aux trois stations en toute sécurité, a-t-il assuré. La mise en exploitation de ce téléphérique dont le coût de réalisation a atteint 2,5 milliards de dinars était initialement prévue pour le mois de janvier ou la fin juin mais le problème d'expropriation des terres se trouvant sur la ligne de ce projet a retardé son lancement. Les travaux avaient commencé en 2009, mais le décret d'utilité publique n'avait été rendu public qu'à la fin 2011. Ainsi, le manque de civisme n'est pas en reste et peut être considéré comme la cause principale de la dégradation des moyens de transport en Algérie. En effet, le téléphérique, le tramway, le métro… sont tous confrontés quotidiennement à ces actes de vandalisme. Pourtant, ce moyen, qui se veut un raccourci, soulage beaucoup les usagers.