Selon les chiffres fournis par l'Office national des statistiques (ONS), le rythme d'inflation annuel en Algérie a connu une stagnation en août dernier en s'établissant à 1,5% pour le troisième mois consécutif. En effet, après avoir atteint 2,7% en janvier 2014, a poursuivi sa tendance baissière pour s'établir à 2,3% en février, à 2% en mars, à 1,8% en avril et à 1,6% en mai pour se stabiliser à 1,5% dès le mois de juin 2014, précise l'Office. Quant au rythme mensuel, les prix à la consommation ont enregistré une hausse de 0,4% en août dernier par rapport au mois précédent, soit une variation légèrement supérieure à celle observée en juillet dernier (0,1%) mais de moindre ampleur que celle relevée en août 2013 (0,9%), relève l'Office. Cette évolution des prix à la consommation est due à une croissance de 0,5% des biens alimentaires, induite aussi bien par la hausse des prix des produits agricoles frais (0,7%) que celle des prix des produits alimentaires industriels (0,3%). L'évolution des prix des produits agricoles frais s'explique notamment par le relèvement des prix des fruits frais (9,06%), selon l'ONS qui note également des hausses de 2% des prix de la viande de mouton et de 3% des viandes de bœuf. Par ailleurs, l'office a relevé un recul des prix à la consommation en août dernier par rapport au mois de juillet. Les plus importantes baisses ont touché le poisson frais (-6%) et la pomme de terre (-3,7%). Les légumes frais ont également reculé (-1,6%) ainsi que la viande de poulet (près de -2%). Par contre, les biens manufacturés ont augmenté de 0,2% et les services de 0,4% durant la même période. Corrigé des variations saisonnières, l'indice des prix à la consommation a enregistré, pour le mois d'août, une hausse de 0,4% par rapport au mois précédent. Durant les huit premiers mois 2014 et par rapport à la même période de l'année écoulée, les prix à la consommation ont connu une hausse de 1,6%. Cette variation s'explique par une augmentation de 1,9% pour les biens alimentaires avec 1,6% pour les produits agricoles frais et 2,3% pour les produits alimentaires industriels. Les services ont connu, durant les huit premiers mois 2014, une importante hausse de près de 3,3% par rapport à la même période de 2013, alors que les produits manufacturés ont enregistré une légère hausse de 0,5%. En 2013, le taux d'inflation annuel a atteint 3,3%, après la poussée inflationniste de 8,9% enregistrée en 2012. Pour 2014, le gouvernement table sur une évolution de l'inflation à 3,5%. La maîtrise du taux d'inflation constituant une préoccupation constante des pouvoirs publics, le gouvernement s'est engagé dans une politique de préservation du pouvoir d'achat des citoyens, et ce, à travers le soutien des prix des produits et des services de base, ce qui a permis de baisser le taux d'inflation et de le maintenir à un niveau "raisonnable". La désinflation engagée en février 2013 s'est poursuivie tout au long de l'année dernière et au cours des premiers mois de 2014, avait confirmé le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, rappelle-t-on. La performance enregistrée en matière d'inflation durant les 15 dernières années, à l'exception de 2012 où l'évolution de la hausse des prix a dépassé 8%, et qui devrait se poursuivre en 2014 "est un acquis pour la stabilité monétaire en Algérie", avait souligné M. Laksaci. Notons par ailleurs que la décision du président de la République de proposer l'abrogation de l'article 87 bis de la loi sur les relations de travail ne fait pas l'unanimité à cause des risques d'inflation qu'elle fait courir à l'économie. Le taux annuel d'inflation en Algérie qui varie entre 3 et 4% risque d'augmenter dans les années à venir, suite à la suppression de cet article. Mais nécessité oblige, il est, selon la version de la centrale syndicale qui au demeurant en a fait sa victoire inévitable d'augmenter les salaires en insistant sur l'incontournable obligation d'augmenter la production. Ainsi, le taux d'inflation risque d'augmenter comme fut le cas en 2012.