La communication publicitaire, appelée sans cesse à évoluer pour s'adapter aux besoins de consommation, est dans l'obligation de se conformer à des impératifs de régulation, ont relevé hier à Alger des spécialistes. "Le marché de la publicité évolue en Algérie mais de manière anarchique. Cette journée s'impose comme un appel en vue de mettre de l'ordre dans ce domaine à travers l'émergence d'un cadre professionnel", a déclaré à l'APS, le Directeur général de RH Communication, Rachid Hessas, en marge des 8èmes Journées euromaghrébines sur la communication publicitaire qu'il organise. M.Hessas a déploré, à ce propos, le "non-respect" du cadre juridique existant, lequel cadre est néanmoins appelé à "évoluer" en vue de mieux s'adapter au nouvel environnement afin de "s'imposer" à l'échelle régionale, voire internationale, a-t-il soutenu. Il s'est, à ce propos, félicité de l'annonce faite mardi par le ministre de la Communication inhérente à la prochaine présentation par le gouvernement de nouveaux textes de lois régissant la publicité. Faisant état de la "croissance" du marché algérien de la publicité conséquemment à la multiplication des relais médiatiques (Internet et chaînes de télévisions notamment), l'organisateur de ces journées a relevé un "retard" en la matière qu'il convient de combler, notant que le marché algérien ne représente qu'environ 50 millions de dollars. L'existence de 3000 agences de communication et de publicité en Algérie s'avère à la fois "peu et trop", car si celles-ci sont créatrices d'emplois, leurs activités demeurent non "encadrées", si bien qu'elles ne sont qu'une quarantaine environ à "se disputer réellement" le marché de la publicité national, a-t-il relevé. Il a, par ailleurs, émis le souhait que les professionnels de la communication en Algérie réussissent à s'organiser autour d'une entité qui les fédérerait et ferait "mieux faire valoir leurs compétences". Présentant l'expérience de la France en la matière, le Directeur général de l'Autorité de Régulation professionnelle de la publicité (ARPP), Stéphane Martin, a mis l'accent sur la considération de "responsabilité" qui doit accompagner les gérants d'agences de communication, en même temps que la régulation imposée par l'Etat à laquelle ils sont soumis. Il a expliqué en exemple, que les annonceurs sont tenus de respecter le "message public" véhiculé par les pouvoirs publics s'agissant de la publicité sur les règles d'une alimentation équilibrée sous peine d'une taxe. Il a, en outre, plaidé pour une régulation étatique "souple" et une "autodiscipline" pour les professionnels de la publicité eux-mêmes, l'une n'étant pas "incompatible" avec l'autre, a-t-il affirmé. Les 8èmes Journées euromaghrébines de la communication publicitaire ont eu lieu en présence du ministre de la Communication, Hamid Grine, ainsi que des représentants des départements du Commerce et de la Poste, des Technologies de l'Information et de la Communication.