ALGER - Le marché de la publicité doit être régi par des règles déontologiques à même de réguler ce secteur, ont indiqué dimanche à Alger des participants aux 5èmes journées euromaghrébines sur la communication publicitaire. M. Stéphane Martin, directeur de l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) en France a expliqué, au sujet de l'expérience de son pays en la matière, que les règles déontologiques "sont des limites qui encadrent la publicité, au delà des obligations légales". Les règles déontologiques "fixent des limites précises pour les annonceurs désirant communiquer de manière responsable sur leurs produits", a expliqué M. Martin dans une intervention sur le thème "responsables de marques : dialoguer avec ses publics". Pour cela, a-t-il dit, l'ARPP, un organisme créé par les professionnels du secteur eux-mêmes, a pour but de mener toute action en faveur d'une publicité loyale, véridique et saine, dans l'intérêt des consommateurs, du public et des professionnels de la publicité. "La mission de l'ARPP est de parvenir à concilier liberté d'expression publicitaire et respect des consommateurs. Le maintien de cet équilibre entre créativité et responsabilité est au coeur de l'autodiscipline publicitaire", a-t-il dit. Il a ajouté que les professionnels de la publicité se donnaient volontairement des règles, dites recommandations, pour que la publicité soit exemplaire, au-delà de la simple application des lois qui peuvent déjà la réglementer. Le DG de l'ARPP a expliqué que pour engager les acteurs de la publicité à les respecter, les règles déontologiques de la publicité sont rédigées par l'ARPP, avec des représentants de toutes les professions publicitaires (annonceurs, agences, médias). Il a relevé que les règles déontologiques portaient sur le seul contenu du message publicitaire qui peut induire en erreur ou choquer notamment, ajoutant qu'avant la finalisation des publicités, les annonceurs peuvent demander conseil à l'ARPP sur leurs projets afin d'en vérifier la conformité aux règles professionnelles en vigueur. Une fois la publicité diffusée, l'ARPP peut s'autosaisir d'un manquement constaté après diffusion d'une publicité et intervenir auprès des professionnels à l'origine du message, a-t-il indiqué, ajoutant que le public, s'il est choqué par une publicité diffusée, peut saisir le jury de déontologie publicitaire indépendant relevant de l'ARPP qui statuera alors sur le bien-fondé de la plainte et publiera sa décision. M. Martin a affirmé qu'afin d'exercer correctement sa mission de régulation de la publicité, l'ARPP doit être à l'écoute des demandes, inquiétudes et sensibilités de la société. De son côté, M. Rachid Hessas, directeur général de RH international communication, a indiqué que le secteur de la publicité en Algérie connaissait un développement certain, mais que le marché manquait en revanche d'encadrement et d'organisation. "Il n'existe aucune autorité de régulation qui encadre le marché. Il n'y a pas une organisation ou association des agences de publicité et de communication qui représentent ce secteur", a-t-il regretté, plaidant en faveur de la création d'un organisme régissant le marché. La rencontre euromaghrébine de deux jours sur la communication publicitaire a regroupé des représentants de la corporation et des experts nationaux et étrangers. Cette manifestation sera l'occasion pour les professionnels du secteur de la publicité d'organiser davantage le marché, d'envisager des domaines de spécialisation et d'apprendre à mener certaines de leurs actions ensemble, ont indiqué les organisateurs. Plusieurs thèmes seront abordés au cours de ces deux jours, tels que "le fonctionnement de la règle publicitaire", "la publicité et les radios locales", "l'audience de Facebook en Algérie" et "la publicité en ligne en Algérie". "Les marques et la responsabilité sociale des entreprises", "L'information du consommateur par le biais de l'étiquetage réglementaire" et "Les nouvelles technologies pour les annonces publicitaires", figurent également au menu de cette rencontre.