Les forces de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI) ont détruit un arsenal et un centre d'entraînement djihadiste dans la région de Kirkouk, dans le nord de l'Irak, au cours d'un raid présenté comme massif par l'état-major français. Cette nuit, nous avons fait une grosse opération en Irak, a annoncé vendredi à Paris le chef d'état-major des armées françaises, Pierre de Villiers, sur la radio Europe 1. Le raid, auquel ont pris part les avions Rafale engagés par la France dans la coalition, a permis de détruire des bâtiments dans lesquels les djihadistes de l'EI produisaient leurs pièges, leurs bombes, leurs armes pour attaquer les forces irakiennes, a-t-il déclaré. De l'ordre de 70 bombes ont été larguées, nous avons tiré 12 bombes guidées au laser et nous avons fait mouche, a-t-il précisé. Je crois pouvoir dire qu'on leur a fait mal cette nuit. L'opération est réussie, a affirmé l'officier. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a confirmé à l'issue d'un entretien avec le général américain John Allen, chargé de coordonner les efforts de la coalition internationale contre EI, que l'adversaire avait subi des pertes dans ses rangs. Oui, les frappes ont été au but, a-t-il dit, sans donner d'estimations sur le nombre des morts. La participation des avions français a été extrêmement efficace cette nuit, où il y a eu des destructions qui ont été extrêmement significatives, a ajouté le ministre. Il s'agissait de la septième frappe des forces françaises et de leur première participation à un raid massif depuis l'engagement fin septembre de Paris dans la coalition rassemblée par les Etats-Unis, selon l'état-major. Depuis août, cette coalition en est à plus de 600 raids en Irak et Syrie. Interrogé sur l'opportunité d'envoyer des troupes au sol, le chef d'état-major de l'armée française a rappelé que la logique de la coalition était que les troupes au sol soient les forces locales. Ce à quoi nous travaillons, c'est que petit à petit, les Irakiens eux-mêmes, appuyés par leur gouvernement désormais inclusif, puissent mener la lutte eux-mêmes contre Daesh (une des appellations de l'Etat islamique), a renchéri de son côté Laurent Fabius. Interrogé sur le fait que les forces de Bachar al-Assad sont en train d'avancer en Syrie à la faveur de la lutte contre les djihadistes de l'Etat islamique, Laurent Fabius a souligné s'être entretenu avec le général Allen sur ce point. Il a jugé qu'en aucun cas la lutte contre Daesh ne devait pouvoir faciliter les opérations de Bachar al-Assad contre l'opposition modérée. Sinon, on serait dans une situation qui serait tout à fait contre-productive, a-t-il relevé.