Une délégation du Fonds monétaire international est en Algérie depuis deux jours, pour une mission consultative qui la regroupera avec les autorités algériennes pour une durée de deux semaines. Les consultations porteront, selon le directeur adjoint du département de la région du Moyen-Orient et l'Asie centrale, M. Amor Tahari, sur le projet de budget de 2008 débattu au sein de l'Assemblée nationale; en attendant sa soumission au vote le 10 du mois courant. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée, hier, en présence du gouverneur de la Banque d'Algérie et des membres de la commission bancaire à l'hôtel El-Aurassi, le représentant du FMI, qui a présenté une synthèse portant sur les perspectives de développement économique dans le Maghreb à laquelle appartient l'Algérie, le Moyen-Orient et l'Asie centrale, a souligné que la mission consultative aura également à discuter avec les autorités algériennes sur les réformes engagées, en particulier celles concernant le système financier et les banques, afin d'actualiser les rapports du FMI sur le développement en Algérie. Sans critiquer le fait que le projet de loi de finances 2008 se base sur un prix de référence du baril de pétrole à 19 dollars, le représentant du FMI indiquera que le prix implicite est plus élevé. Il précisera que le FMI intervient à titre consultatif et que les décisions incombent aux autorités dans les politiques engagées. Interrogé sur le risque de l'augmentation du taux d'inflation en Algérie à cause de la politique d'augmentation des salaires qui entrera en vigueur en janvier 2008 , il a souligné que l'Algérie a connu une légère augmentation de l'inflation qui est, selon les chiffres officiels de 3.5% mais l'Algérie maîtrise, selon lui, la situation en poursuivant une politique sereine des salaires, tout en notant que l'important est de garder le taux d'inflation moins élevé , notant que celui de l'Algérie est le moins faible dans la région. M. Tahari a dressé une image appréciable de la situation en Algérie tout au contraire des rapports établis par la Banque mondiale, en estimant que les réserves de change atteindront 100 milliards de dollars et c'est également le stock le plus élevé dans la région. Il a également déclaré que l'Algérie n'a pas un déficit budgétaire mais un excédent dans les dépenses publiques. Il notera que la croissance dans les pays à faible revenu est plus rapide par rapport aux pays exportateurs de pétrole dont l'Algérie parce que les pays à faible revenu sont en train de mettre des réformes plus importantes et accélérées, notamment dans le domaine de l'amélioration du climat des affaires et l'encouragement de l'investissement et la promotion du secteur privé. Dans le même cadre, il a souligné que le défi pour l'Algérie est de savoir comment réaliser une croissance hors hydrocarbures même si cette dernière a atteint près de 6% mais il faut, selon M. Tahari, se baser sur le rôle du secteur privé dans la croissance, la promotion des PME et le secteur agricole. Il a, en outre, souligné que l'Algérie a entamé des réformes importantes et son potentiel est important et lui reste le défi de la création d'emplois. Il s'agit également, selon le FMI, de la gestion des ressources, et la qualité des dépenses, la poursuite des réformes, et la maîtrise de l'inflation tout en affirmant que la performance en Algérie est l'une des meilleures dans la région. En présentant le contexte économique mondial marqué par la crise financière et notamment, l'augmentation des prix du pétrole et des produits alimentaires, le représentant du FMI a indiqué qu'il y a des risques pour la région, si la crise du marché financier n'est pas résolue, ce qui aura un impact sur le ralentissement de la croissance mondiale et celle de la région, l'augmentation des prix de produits alimentaires, la volatilité des prix du pétrole. A cet effet, des recommandations sont faites, notamment de continuer à promouvoir la stabilité macroéconomique , mise en œuvre des réformes structurelles et institutionnelles, l'amélioration du climat des affaires et la promotion du secteur privé, améliorer la productivité et la compétitivité et la promotion de la diversification économique et enfin promouvoir l'intégration régionale économique.