Une délégation du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Erik de Vrijer, chef de division au département Moyen-Orient et Asie centrale, arrive aujourd'hui à Alger pour une mission de travail qui s'étale jusqu'au 23 de ce mois. Pendant une semaine, il aura ainsi à examiner avec les hauts responsables algériens un certain nombre de dossiers, dont rien n'indique que le plus important ne serait pas la question liée à la convertibilité du dinar. Il y a lieu de rappeler, en effet, que le FMI a, dans son communiqué à l'issue de la dernière visite d'Erik Vrijer en octobre dernier, évoqué ce sujet avec une clarté déconcertante. « Afin de maximiser les bénéfices et de minimiser les coûts inévitables de l'accord d'association avec l'Union européenne, il est nécessaire de mettre en œuvre sans délai la réforme du système bancaire et d'assurer la liberté totale de la convertibilité courante du dinar », a précisé le FMI. Cette observation est d'autant plus à l'ordre du jour que, selon nos informations, une réunion de haut niveau sur l'évaluation de l'accord d'association entre l'Algérie et l'UE est prévue pour le 21 mars. La coïncidence des calendriers est saisissante. Par ailleurs, et selon l'APS, la délégation du FMI devra examiner avec les responsables algériens les réalisations et résultats à fin 2005, ainsi que les perspectives et projections économiques pour 2006, notamment en matière de politiques économiques. Il est à noter que cette visite intervient à la suite de la mission d'évaluation de l'économie algérienne entreprise par les experts du FMI, en octobre dernier, au titre des discussions annuelles autour de l'article IV des statuts du fonds sur l'économie algérienne. Un rapport général sur l'économie algérienne pour l'année 2005 a été rendu public février. Cette mission intermédiaire des experts du FMI, au titre des consultations annuelles entre l'Algérie et l'institution financière internationale, vise à compléter les informations recueillies au cours des précédentes visites de travail. « Il s'agira surtout de voir les résultats et avancées réalisés à fin 2005 et d'examiner les projections pour l'année 2006 en matière de politique économique, budgétaire et monétaire, et voir aussi comment évolue le chantier des réformes en Algérie », a rapporté l'APS. Durant son séjour à Alger, la délégation s'entretiendra notamment avec les ministres et hauts responsables des finances et des institutions économiques. L'on affirme qu'il s'agira pour les experts du FMI d'avoir une vue complète sur le développement de l'Algérie, les perspectives de développement économique pour l'année en cours et aussi d'engager des discussions sur la conduite des réformes, principalement celles intéressant le secteur bancaire et financier, les privatisations, le climat des affaires, l'investissement, le droit commercial international et la propriété intellectuelle. Dans son dernier rapport sur les consultations de 2005, le FMI a estimé « encourageantes l'évolution et les perspectives économiques » de l'Algérie durant l'année écoulée. Le FMI a déjà à plusieurs reprises fait connaître sa position sur la conduite des réformes en Algérie. Sur la question des salaires, ses conseils, récemment, n'ont pas manqué de soulever l'indignation de l'UGTA notamment. Il avait, en effet, appelé à ce que toute augmentation des salaires soit conditionnée par une productivité qui le permette. Autrement dit, que la revalorisation des salaires soit le fait de la croissance hors-hydrocarbures. le FMI milite, en effet, pour le maintien du cadre macro-économique, la lutte contre l'inflation et l'accélération des réformes structurelles. A l'instar de certains pays, il est demandé également à l'Algérie une gestion « transparente » de l'argent du pétrole. Aussi, le dossier relatif à une intégration économique dans la région du Maghreb est-il inscrit dans le domaine des compétences du FMI qui ne rate pas l'occasion de rappeler que le volume des échanges commerciaux entre les pays de la région est minime. Selon cette institution, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie continuent de buter sur plusieurs facteurs de blocage. ` Leur volume d'échanges ne dépasse guère les 2%. Une situation lourdement pénalisante pour les économies des trois pays voisins et ce, malgré leur fort potentiel commercial respectif.