Un accord permettant de sécuriser la livraison de gaz russe à l'Ukraine jusqu'en mars 2015 a été signé jeudi soir à Bruxelles par la Russie, l'Ukraine et l'Union européenne. Le texte a été signé par les ministres de l'Energie des deux pays, le Russe Alexander Novak et l'Ukrainien Iouri Prodan, et par le commissaire européen à l'Energie, Günther Oettinger. Un addendum au contrat entre les groupes gaziers russe Gazprom et ukrainien Naftogaz a ensuite été paraphé par les patrons des deux compagnies, Alexeï Miller et Andriy Kobolev. La responsabilité politique, la logique de coopération et le simple bon sens économique ont prévalu, a estimé le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, au cours d'une conférence de presse. C'est un pas important pour notre sécurité énergétique, a-t-il assuré, affirmant qu'il n'y avait aucune raison pour que les gens en Europe aient froid cet hiver. M. Barroso a dit espérer que cet accord accroîtra la confiance entre l'Ukraine et la Russie. La mise en œuvre des accords de Minsk sur un cessez-le-feu dans l'Est séparatiste de l'Ukraine doit maintenant être la priorité, a-t-il ajouté. M. Oettinger a précisé que l'accord portait sur un total de 4,6 milliards de dollars, comprenant le paiement de la dette gazière due par l'Ukraine à la Russie, et des livraisons de gaz jusqu'au mois de mars. Le prix a été fixé à 385 dollars pour 1 000 m3. Il a précisé que l'Ukraine était en position de faire ces paiements.
L'UE jouera tout son rôle pour faciliter la mise en œuvre de l'accord L'Union européenne jouera tout son rôle pour faciliter la mise en œuvre de l'accord trouvé jeudi soir à Bruxelles pour régler provisoirement le conflit gazier entre la Russie et l'Ukraine, ont assuré le président français et la Chancelière allemande. Selon un communiqué publié par l'Elysée, François Hollande et Angela Merkel se sont entretenus dans la soirée avec les présidents Vladimir Poutine et Petro Porochenko. Les quatre responsables ont salué la conclusion des négociations sur les livraisons de gaz russe à l'Ukraine, menées grâce à la médiation de l'Union européenne. Le Président de la République et la Chancelière allemande ont marqué que l'Union européenne jouera tout son rôle en association avec ses partenaires (Etats-Unis, membres du G7, FMI) pour faciliter la mise en œuvre de l'accord trouvé, indique le communiqué. Par ailleurs, M. Hollande et Mme Merkel ont souligné l'importance d'une pleine mise en œuvre du protocole de Minsk du 5 septembre 2014, en vue d'une solution politique durable à la crise actuelle dans l'est de l'Ukraine et ont souhaité la relance du dialogue national entre les autorités ukrainiennes et les séparatistes. L'Ukraine, la Russie et l'Union européenne ont trouvé jeudi soir à Bruxelles une issue provisoire au contentieux sur la livraison de gaz russe, qui sécurise l'approvisionnement de l'Ukraine, mais aussi de l'Europe, pour l'hiver. A l'issue de deux jours d'intenses négociations, l'accord sur la reprise des livraisons interrompues en juin a été signé par les ministres de l'Energie des deux pays, le Russe Alexander Novak et l'Ukrainien Iouri Prodan, et par le commissaire européen à l'Energie, Günther Oettinger. Un addendum au contrat entre les groupes gaziers russe Gazprom et ukrainien Naftogaz a ensuite été paraphé par les patrons des deux compagnies, Alexeï Miller et Andriy Kobolev. Les accords portent sur l'apurement des impayés de l'Ukraine, et sur les modalités de paiement des livraisons jusqu'en mars 2015.
Accroître la confiance Le FMI a toutefois indiqué jeudi qu'il pourrait retarder l'octroi de son prochain prêt à l'Ukraine en attendant la formation d'un nouveau gouvernement, tout en assurant que cela n'aurait pas de conséquences cruciales sur les finances de ce pays. Kiev avait demandé à l'UE une ligne de crédit de deux milliards d'euros. En charge de l'Energie depuis cinq ans, le commissaire allemand passe samedi au portefeuille du Numérique dans la nouvelle Commission Juncker. Avant de quitter ses fonctions, il était déterminé à arracher un accord qui devrait sécuriser pour cet hiver l'acheminement des importations européennes de gaz russe transitant par l'Ukraine. Nous sommes convaincus que nos relations futures seront constructives et nos accords respectés, a commenté le ministre russe Alexandre Novak. Cette décision assurera une sécurité énergétique à l'Ukraine et sécurise la livraison de gaz à l'Europe, a souligné son homologue ukrainien Iouri Prodan. M. Barroso, dont ce sont aussi les dernières 24 heures à la tête de la Commission, a mis tout son poids dans la balance, téléphonant mercredi à plusieurs reprises au président ukrainien Petro Porochenko. Jeudi soir, il a dit espérer que cet accord accroîtra la confiance entre l'Ukraine et la Russie. La mise en œuvre des accords de Minsk sur un cessez-le-feu dans l'Est séparatiste de l'Ukraine doit maintenant être la priorité, a-t-il ajouté, alors que la situation s'est dégradée sur le terrain. De très intenses tirs d'artillerie en provenance des deux camps ont retenti jeudi soir aux abords de l'aéroport de Donetsk, l'un des principaux points chauds de l'est séparatiste prorusse de l'Ukraine. Auparavant, un porte-parole militaire avait annoncé que sept soldats ukrainiens avaient été tués dans des combats avec les rebelles prorusses, soit les pires pertes dans l'armée ukrainienne depuis la mi-octobre. L'UE a aussi mis en garde contre les élections organisées dimanche par les rebelles dans leurs républiques autoproclamées, qui iraient à l'encontre d'une solution politique durable à la crise. Gazprom avait presque doublé le prix par m3 de gaz exigé à l'Ukraine après la chute en février du président prorusse Victor Ianoukovitch, suivie de l'arrivée d'un gouvernement pro-occidental. Le géant gazier avait interrompu ses livraisons de gaz à Kiev en juin, arguant d'impayés colossaux.