L'Ukraine, la Russie et l'Union européenne vont participer le 21 octobre à Berlin à de nouvelles négociations visant à régler leur contentieux gazier avant l'hiver, après l'annonce avant-hier par Moscou de son accord de participation. La partie russe a accepté la date pour les négociations tripartites visant à assurer la sécurité du transit de gaz via le territoire ukrainien sous le format Russie-Ukraine-UE. Le nouveau round de négociations aura lieu le 21 octobre à Berlin, a indiqué le ministère russe de l'Energie dans un communiqué. L'Union européenne avait proposé jeudi à l'Ukraine et à la Russie d'organiser un nouveau rendez-vous le 21 octobre à Berlin. Le ministre ukrainien de l'Energie Iouri Prodan avait indiqué que la date convenait à Kiev. Ne manquait que l'accord des Russes. Un tel rendez-vous avait été prévu la semaine dernière à Bruxelles, pour finaliser un accord proposé lors d'une précédente réunion à Berlin le 26 septembre par le commissaire européen à l'Energie Gunther Oettinger à Kiev et Moscou, mais il avait finalement été ajourné. A Berlin, la chancelière allemande Angela Merkel s'est dite jeudi prudemment optimiste sur la possibilité d'un accord dans le contentieux gazier entre Kiev et Moscou, tout en jugeant la situation dans l'est de l'Ukraine, en proie à un conflit meurtrier entre séparatistes prorusses et forces loyalistes ukrainiennes, encore fragile. Kiev et Moscou sont engagés dans un bras de fer depuis que Gazprom a augmenté le prix du gaz russe à un niveau sans équivalent en Europe à la suite de l'arrivée de pro-occidentaux en Ukraine. La proposition de règlement sur la table prévoit le paiement par Kiev de 3,1 milliards de dollars de factures impayées dues à Gazprom, dont deux milliards avant la fin octobre. En contrepartie, Gazprom s'engage à reprendre les livraisons de gaz à l'Ukraine, suspendues depuis juin, avec une livraison minimale de 5 milliards de m3 payable au prix de 385 dollars les 1 000 m3. Nous nous méfions de cette proposition, a indiqué jeudi M. Prodan, précisant que la réduction du prix du gaz proposée par la Russie pourrait être annulée à n'importe quel moment pour des raisons politiques. Voilà tout le problème. Etes-vous vraiment prêts à donner votre argent sans avoir de garanties qu'on va bien vous livrer ce volume? Nous ne sommes pas prêts, a-t-il expliqué. L'Ukraine exige la signature d'un nouveau contrat. Le prix doit être fixé sur des principes de marché et via un accord commercial en apportant des amendements à l'accord actuel ou en concluant un nouvel accord, avait martelé fin septembre Iouri Prodan.