Le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci a exposé, hier, lors d'une séance plénière de l'Assemblé nationale populaire, son compte-rendu relatif à la promotion de la politique monétaire, menée entre 2001 et 2006. Cependant, la réévaluation du dinar et les réserves de change, étaient au centre des débats entre les parlementaires et le gouverneur de la Banque d'Algérie. Ces derniers ont réagi par rapport aux propositions faites par le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), M. Réda Hamiani, qui consiste à réévaluer la monnaie nationale, sous prétexte qu'elle sera plus compétitive. "Ce qui est complètement faux", comme l'a signalé un député du groupe parlementaire RND, qui estime que "la réévaluation de la monnaie donnera une fausse impression de croissance et rendra la production nationale moins compétitive". En outre, les parlementaires ont posé des questions sur les réserves de change accumulé, qui ont dépassé les 100 milliards de dollars et sur leurs placements. Sur ces questions, le gouverneur de la Banque d'Algérie a répondu que les réserves de change constituent un véritable rempart pour l'économie nationale contre les troubles monétaires extérieurs. "L'Algérie continuera à reconstituer ses réserves de change, pour faire face aux crises monétaires". "On va continuer sur la même ligne pour garantir le niveau de change réel de la monnaie nationale" a déclaré M. Mohamed Laksaci. Par ailleurs, le gouverneur de la Banque d'Algérie a exposé son rapport sur l'économie nationale et la stabilité monétaire enregistrée en 2006. Une année, où selon M. Mohamed Laksaci, les exportations hors hydrocarbures ont atteint 1,13 milliard de dollars. Un taux qui reste très faible par rapport aux importations algériennes. M. Mohamed Laksaci estime que les objectifs de stabilité et de développement économique, programmés pour la période 2001-2006 ont été atteints avec une moyenne de croissance de 6%. D'après lui, la période 2001-2006, s'est caractérisée par la stabilisation du taux de change effectif réel du dinar, en contexte de convertibilité du dinar pour les transactions internationales courantes de bonne foi, en tant qu'ancrage à la stabilité financière renforcée. La conduite de la politique monétaire a bien contribué à cette stabilité financière, à mesure que la maîtrise de l'inflation s'est conjuguée avec des performances de croissance économique robustes. En particulier, l'effet inflationniste de l'excès de liquidités, caractéristique de l'évolution macroéconomique depuis 2002, a été endigué. Il est également revenu sur le remboursement de la dette extérieure par anticipation et les bienfaits que cela a porté à l'économie nationale. Mohamed Laksaci a également souligné la nécessité de "renforcer les éléments fondamentaux de la sécurité financière nationale". Le rapport insiste sur le renforcement de ces éléments notamment la réduction de l'encours de la dette extérieure, la consolidation des réserves de change, et la stabilité du taux de change du dinar d'autant plus que, souligne le texte, "l'ouverture de l'économie nationale est devenue structurelle notamment avec l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'Union Européenne". La politique suivie par la Banque d'Algérie notamment en matière de maîtrise de l'inflation, estime le rapport, a favorisé "un contexte monétaire et financier plus favorable à l'investissement et à l'activité des biens et des services". La stabilité financière en Algérie, indique la Banque d'Algérie, a été confortée par une bonne performance économique et financière durant la période 2001-2005, qui s'est traduite par une forte croissance économique hors hydrocarbures à la faveur du programme de relance économique, une consolidation continue de la viabilité de la balance des paiements, une forte baisse de la dette extérieure, une amélioration soutenue des finances publiques et une plus grande liquidité bancaire. La conjoncture internationale favorable sur le marché pétrolier et la gestion prudente des ressources d'hydrocarbures sont également à l'origine de la consolidation de la position financière en Algérie en 2006, ajoute le rapport, rappelant la baisse de l'encours de la dette extérieure à moyen et long termes à 4,38% du PIB en 2006 contre 16,13% en 2005 et 59% en 1999. Selon la Banque, cet acquis est le fruit d'une stratégie de réduction de la dette extérieure algérienne, engagée en 2004 et qui a conduit à un remboursement anticipé de quelque 11 milliards de dollars en 2006. L'excèdent record du compte courant de la balance des paiements extérieurs enregistré en 2006 (25 % du PIB) témoigne de la viabilité de la balance des paiements à moyen terme, selon le rapport qui relève également une accumulation sans réserves de change officielles à 77,78 milliards de dollars à fin 2006 contre 56,18 milliards à fin 2005 . Enfin, le contrôle et la régularisation des échanges monétaires qui s'exercent dans le marché informel, étaient parmi les points soulevés par les parlementaires. Les députés ont appelé au contrôle du marché de change parallèle qui porte préjudice à l'économie et au Trésor public.