Chelsea domine son championnat. Et si on se fie aux résultats des dix dernières saisons en Premier League, les Blues de José Mourinho ont toutes les raisons de croire au titre de champion. "Je ne vois personne pour rivaliser avec eux". Il y a peu, Arsène Wenger n'a pas caché son admiration pour Chelsea, qui n'est même plus un rival pour les Gunners. Pour le manager d'Arsenal, le titre de champion d'Angleterre tend déjà les bras aux Blues s'ils ne lèvent pas le pied. Invaincus, les protégés de José Mourinho occupent confortablement la tête du championnat avec quatre points d'avance sur Southampton (2e) et surtout huit sur Manchester City (3e). Tous les voyants sont au vert. Alors, les Blues déjà champions ? L'histoire récente de la Premier League ne va pas forcément dans ce sens, comme l'a souligné notre collègue britannique Ben Lyttleton dans son blog sur Eurosport.uk. Mais elle laisse augurer de beaux lendemains. La force collective démontrée par le club londonien, son avance sur ses principaux concurrents, la qualité et la richesse de l'effectif de José Mourinho sont autant d'atouts qui laissent penser qu'à la fin de la saison, le roi du Royaume sera Chelsea. Cependant, être leader après 11 journées, ne donne pas l'assurance d'être sacré au terme de l'exercice. Sur les dix dernières saisons, seules cinq équipes en tête après 11 journées ont réussi à aller au bout. Et en Europe depuis 2004 (ndlr : Liga, Serie A, Bundesliga et L1), 56% des formations en tête du championnat après 11 journées (28 sur 50) ont terminé avec le trophée de champion entre les mains. Vous l'aurez compris, l'affaire n'est pas encore dans le sac, mais avec plus de 50% de chances d'aller au bout, Chelsea peut largement y croire. D'autant que les signes positifs ne s'arrêtent pas là. Lors des dix dernières saisons, seules trois formations ont abordé la 12e journée de Premier League avec plus de trois points d'avance sur leur dauphin : Manchester City (5 points) en 2011-2012, Manchester United (3 points) en 2006-2007 et Chelsea (9 points) en 2005-2006. Les trois ont conclu leur saison avec le costume de champion d'Angleterre sur les épaules. Et encore, leur premier poursuivant avait souvent plus d'arguments à avancer que Southampton, sans faire injure aux Saints, surprenants dauphins mais sans doute un peu justes sur la longueur d'un championnat. Autre argument qui peut pousser les supporters des Blues à l'optimisme sur le bord de la Tamise : City (2011-12) et Chelsea (2005-2006) étaient, eux aussi, leaders et invaincus après 11 journées… Comme ce Chelsea version 2014-2015. Depuis 2004-2005, seul Arsenal n'a ainsi pas réussi à convertir en sacre domestique le fait d'arriver en tête sans avoir perdu à la 11e journée, c'était en 2007-2008. A regarder l'histoire, les Blues d'Eden Hazard peuvent envisager des lendemains qui chantent. S'ils ne déraillent pas bien sûr. Mais on peut faire confiance à José Mourinho pour se charger de leur faire garder les pieds sur terre. C'est un autre atout pour Chelsea. Le Special One connaît la recette pour gagner et il n'a pas l'habitude de laisser filer le titre quand une de ses formations est en tête après 11 journées. Depuis 2004, cela ne lui est arrivé qu'une seule fois, lors de la saison 2010-2011 avec le Real Madrid et il avait le FC Barcelone à ses trousses. Les quatre autre fois où il a conclu la 11e journée en tête du championnat (2005-2006 avec Chelsea, 2008-2009 et 2009-2010 avec l'Inter et 2011-12 avec le Real), il a vu son équipe être sacrée au terme de la saison. Alors, "intouchables" ces Blues, qui pourraient finir à 105 points s'ils gardent le même rythme ? Leur rendement actuel et l'état de forme de leurs concurrents vont dans ce sens tout comme l'histoire récente de la Premier League. Dans le football, tout peut certes aller très vite et les statistiques existent pour être démenties. Mais si les bookmakers anglais ont une petite pièce à mettre, ils ne prendront pas beaucoup de risque à la placer sur Chelsea. Wenger, lui, le ferait les yeux fermés.