Les taux d'emprunt sont repartis à la baisse avant-hier sur le marché obligataire en zone euro, les investisseurs continuant de miser sur une nouvelle intervention de la Banque centrale européenne (BCE) en 2015. Les investisseurs avaient dans un premier temps été déçus après la réunion de la BCE jeudi, en l'absence d'annonce sur un élargissement du programme de rachat d'actifs, notamment aux dettes souveraines. Mais "plus le pétrole baisse, plus cela accentue la possibilité d'une inflation négative au premier trimestre et plus cela accentue la probabilité d'un +QE+ (assouplissement monétaire, ndlr) de la BCE au premier trimestre", explique Nordine Naam, un stratégiste obligataire de Natixis. Selon lui, l'institution de Francfort ne laissera pas les anticipations d'inflations s'ancrer durablement à la baisse. En outre, "la baisse du pétrole pèse sur les actions" et on observe "un léger mouvement d'aversion pour le risque" qui privilégie les dettes des pays solides de la zone euro, poursuit-il. Le taux à 10 ans de l'Allemagne a reculé à 0,713% contre 0,780% vendredi, à la clôture sur le marché secondaire où s'échange la dette déjà émise. Celui de la France a terminé à 0,971% contre 1,031% vendredi. De leur côté, les dettes des pays du sud de l'Europe "ne se dégradent pas mais ne profitent pas de la vague d'achats observée sur l'Allemagne", souligne M. Naam. Le taux à 10 ans de l'Espagne a fini à 1,785% signant un nouveau record(contre 1,833%) et celui de l'Italie s'établissant à 1,943%, avec également un record en séance à 1,942% (contre 1,977%). En dehors de la zone euro, le taux britannique à 10 ans a baissé à 1,961% contre 2,019%. Aux Etats-Unis, le taux à 10 ans reculait à 2,280% après avoir terminé à 2,307% vendredi, tout comme celui à 30 ans à 2,923% contre 2,968%. De son côté, le taux à 2 ans évoluait à 0,640% contre 0,643%.