Quinze jours après l'achèvement des opérations de forage et de compression du gaz de schiste effectuées dans le puits-pilote d'Ahnet (In Salah), le ministre de l'Energie, M. Youcef Yousfi, annonce que l'Algérie a effectué avec succès son premier forage pilote de gaz de schiste dans le bassin d'Ahnet (In Salah). Il est évident que ce premier forage a eu lieu après des tests de ce puits-pilote afin de vérifier certains paramètres qui déterminent ses capacités d'exploitation commerciale. ''Nous assistons au succès de la première opération réelle de l'exploration de gaz de schiste dans le bassin d'Ahnet où nous avons réussi à produire du gaz extrêmement compact situé dans des roches imperméables'', a déclaré M. Yousfi lors d'un point de presse tenu à l'issue de sa visite d'inspection au premier forage pilote de schiste en Algérie. M. Yousfi a été accompagné, lors de cette visite de travail, par le ministre des Ressources en eau, M. Hocine Necib, et la ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Mme Dalila Boudjemaa. Ce premier puits-pilote foré par Sonatrach en effort propre a confirmé l'existence de réserves importantes de gaz de schiste dans le bassin d'Ahnet, situé à In Salah, à 50 Km de Tamanrasset, selon M. Yousfi. Il est utile de rappeler qu'il y a une quinzaine de jours, le P-dg par intérim de Sonatrach, Said Sahnoun avait bien déclaré que l'exploitation du gaz de schiste représente "un axe de développement que Sonatrach a retenu de manière résolue", avant d'ajouter que ce gaz non conventionnel "est un potentiel de croissance à ne pas négliger". Selon lui, "cela permettra à Sonatrach d'assurer, avec un niveau nettement plus élevé, la sécurité énergétique du pays et de continuer à assurer ses projets de développement". Ce puits ''nous laisse envisager la possibilité d'aller de l'avant dans l'exploitation éventuelle de ces ressources gazières non conventionnelles'', a déclaré M. Yousfi, en précisant que les études menées dans le bassin d'Ahnet, grâce à ce premier forage, ont permis de révéler l'existence d'un troisième périmètre contenant du gaz de schiste, qui s'étend sur 100 000 km2, a fait savoir M. Yousfi. Les estimations des réserves faites par Sonatrach pour Ahnet tablent sur deux milliards de m3 pour chaque km2, soit des réserves globales de 200 000 milliards de m3 de gaz pour tout ce bassin, dont 10% peuvent être extraits, soit 20 000 milliards de m3 de gaz récupérables. Là, il est utile de rappeler que l'exploitation commerciale du gaz de schiste algérien est prévue pour l'année 2022 avec une production avoisinant les 20 milliards de m3. Sonatrach prévoit également le renforcement de ses capacités de production de gaz de schiste grâce à l'intensification des investissements dans ce domaine pour atteindre les 30 milliards de m3 à l'horizon 2025-2027. D'ailleurs des efforts soutenus ont été consacrés, ces dernières années, pour évaluer le potentiel en hydrocarbures non conventionnels, à travers particulièrement la coopération avec des compagnies internationales spécialisées dans ce domaine. Les ressources techniquement récupérables en matière de gaz de schiste sont estimées à près de 700 Tcf (1Tcf=1 trillion de pieds cubes). Pour confirmer le potentiel commercial de ces ressources, l'Algérie a besoin de mener un programme de forage de 11 puits, étalés sur une période allant de 7 à 13 ans. L'Algérie est classée au 4ème rang mondial, juste après la Chine, l'Argentine et les Etats-Unis, en termes de réserves de gaz de schistes récupérables. Les réserves algérienne sont estimées à 19 800 milliards de m3, situées essentiellement dans les bassins d'Ahnet, Mouydir, Berkine-Ghadames, Timimoun, Reggane et de Tindouf. Le forage de AHT1 H2, premier puits-pilote de gaz de schiste en Algérie, a été entamé en août 2008 sur une profondeur de 1 800 mètres en vertical et de 2 000 mètres en horizontale. Dans le même bassin d'Ahnet, le groupe Sonatrach a déjà entamé le forage d'un deuxième puits- pilote, AHT1 H1, sur les cinq puits d'exploration prévus à cet effet. Enfin, la phase de développement qui précède celle de la production pourrait intervenir dans trois ans, selon les estimations du groupe Sonatrach. Pour autant, la phase production ne pourrait être envisagée que si la rentabilité commerciale du gaz d'Ahnet est prouvée, a conclu le ministre de l'Energie, M. Youcef Yousfi