L'Algérie a effectué avec succès son premier forage pilote de gaz de schiste dans le bassin d'Ahnet (In Salah), qui s'est avéré "très prometteur", a indiqué samedi le ministre de l'Energie, M. Youcef Yousfi. "Nous assistons au succès de la première opération réelle de l'exploration de gaz de schiste dans le bassin d'Ahnet où nous avons réussi à produire du gaz extrêmement compact situé dans des roches imperméables", a déclaré M. Yousfi lors d'un point de presse tenu à l'issue de sa visite d'inspection au premier forage pilote de schiste en Algérie. M. Yousfi a été accompagné, lors de cette visite de travail, par le ministre des Ressources en eau, M. Hocine Necib, et la ministre de l'Aménagement du territoire et de l'environnement, Mme Dalila Boudjemaa. Ce premier puits-pilote foré par Sonatrach en effort propre a confirmé l'existence de réserves importantes de gaz de schiste dans le bassin d'Ahnet, situé à In Salah, à 50 Km de Tamanrasset, selon M. Yousfi. Ce puits "nous laisse envisager la possibilité d'aller de l'avant dans l'exploitation éventuelle de ces ressources gazières non conventionnelles", a-t-il poursuivi, en précisant que les études menées dans le bassin d'Ahnet, grâce à ce premier forage, ont permis de révéler l'existence d'un troisième périmètre contenant du gaz de schiste, qui s'étend sur 100.000 km2, a fait savoir M. Yousfi. Les estimations des réserves faites par Sonatrach pour Ahnet tablent sur deux milliards de m3 pour chaque km2, soit des réserves globales de 200.000 milliards de m3 de gaz pour tout ce bassin, dont 10% peuvent être extraites, soit 20.000 milliards de m3 de gaz récupérables. Dans ce sens, le ministre a considéré que "ces ressources étant certainement très importantes et utiles pour le pays, nous ne pouvons pas les laisser inexploitées". Le forage de AHT1 H2, premier puits-pilote de gaz de schiste en Algérie, a été entamé en août 2008 sur une profondeur de 1.800 mètres en vertical et de 2.000 mètres en horizontale. Dans le même bassin d'Ahnet, le groupe Sonatrach a déjà entamé le forage d'un deuxième puits- pilote, AHT1 H1, sur les cinq puits d'exploration prévus à cet effet. La phase de développement qui précède celle de la production pourrait intervenir dans trois ans, selon les estimations du groupe Sonatrach. Pour autant, la phase production ne pourrait être envisagée que si la rentabilité commerciale du gaz d'Ahnet est prouvée, a affirmé le ministre. Pour le bassin d'Ahnet, comme pour d'autres projets de production des hydrocarbures, le groupe Sonatrach a prévu une gestion intégrée des rejets de forage pour une meilleure protection de l'environnement, qui permet de recycler et de réutiliser de la boue ainsi que les eaux utilisées sur chantier dans l'opération de la fracturation hydraulique qui libère le gaz de schiste de la roche qui le renferme.